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Articles
- Revue de presse
- 15/09/2011, La face cachée et pas si zen du dalaï-lama, L'Humanité
- 20/08/2011, Un livre sur le Dalaï-lama suscite des débats sur Internet, Xinhua
- 18/08/2011, Serge LEFORT, La face cachée du Dalaï-Lama, Chine en Question
- 16/03/2008, Michael PARENTI, Le mythe du Tibet, Le Grand Soir
- Octobre 2003, Tibet, un peuple en danger, Sénat
- Septembre-Octobre 2003, Rémi QUESNEL, Wang Lixiong, un intellectuel atypique, Perspectives chinoises
- Septembre-Octobre 2003, Susette COOKE, La culture tibétaine menacée par la croissance économique, Perspectives chinoises
- Juin 2003, Le bouddhisme, une religion tolérante ?, Sciences humaines
Le bouddhisme a par ailleurs longtemps imposé aux femmes toutes sortes de tabous. La misogynie la plus crue s'exprime dans certains textes bouddhiques qui décrivent la femme comme un être pervers, quasi démoniaque. Perçues comme foncièrement impures, les femmes étaient exclues des lieux sacrés, et ne pouvaient par exemple faire de pèlerinages en montagne. Pire encore, du fait de la pollution menstruelle et du sang versé lors de l'accouchement, elles étaient condamnées à tomber dans un enfer spécial, celui de l'Etang de Sang. Le clergé bouddhique offrait bien sûr un remède, en l'occurrence les rites, exécutés, moyennant redevances, par des prêtres. Car le bouddhisme, dans sa grande tolérance, est censé sauver même les êtres les plus vils...
- Novembre 2002, Laurent DESHAYES [L'historien labélisé par Tibet-info], L'enjeu tibétain au XIXe siècle, Clio
La formidable poussée des puissances occidentales vers l'Extrême-Orient au milieu du XIXe siècle a placé le Tibet dans une situation stratégique clé pour tous les pays qui en étaient limitrophes, la Grande-Bretagne, la Chine et la Russie.
Le XIXe siècle fut pour la Chine celui de son éclatement et de sa mise en coupe réglée par les puissances occidentales avides de pénétrer l'immense marché qu'elle représentait à leurs yeux.
Dans les années 1870-1880, le Tibet était donc clairement devenu un enjeu pour la Russie et la Grande-Bretagne. Il est très improbable que la motivation des deux puissances fût de prendre possession du pays ; de part et d'autre, il s'agissait d'y asseoir une influence suffisamment forte pour établir une zone tampon entre les deux empires.
Le Tibet fut donc une des pièces importantes de la géostratégie asiatique du XIXe siècle. Surtout, les conséquences de cette course au Toit du monde furent capitales pour le pays, puisque cet enjeu le fit entrer dans le droit international avec le statut de pays vassal de la Chine. La responsabilité n'en revient pas aux seuls Britanniques, en quelque sorte vainqueurs, qui jugèrent plus simple de traiter de la question tibétaine avec la Chine. Elle échoit aussi aux Tibétains, qui persistèrent dans leur volonté de rester en dehors de tout contact avec le reste du monde.
- Septembre 2002, Laurent DESHAYES [L'historien labélisé par Tibet-info], Les Chinois au Tibet, Clio
C'est à la faveur des rivalités des puissances occidentales autour de l'Asie que la Chine parvint à gagner une place de choix dans la question tibétaine. Depuis au moins le XVIIIe siècle, et jusqu'au milieu du XIXe siècle, la Russie, la Grande-Bretagne et la France manœuvrèrent à coup de guerres, de traités et d'intrigues pour se tailler des domaines d'influence sur le continent asiatique. Dans les années 1860-1880, les positions étaient assez claires : la Grande-Bretagne contrôlait le sous-continent indien et était bien implantée en Chine ; la Russie pesait sur l'Extrême-Orient sibérien, l'Asie centrale et les territoires mongols ; la France, enfin, contrôlait la péninsule indochinoise et était en bonne position en Chine du Sud. Mécaniquement, le Tibet se trouva à la croisée des empires britannique, russe et chinois.
Il fallut attendre les années 1980 pour voir apparaître les premiers signes de libéralisation, en liaison directe avec l'évolution de la politique intérieure chinoise depuis la mort de Mao Tsé Toung en 1976. Quelques monastères furent reconstruits, la vie religieuse de nouveau autorisée – sous contrôle toutefois –, la culture tibétaine – langue, traditions – de nouveau transmise, et les frontières s'ouvrirent aux exilés comme aux premiers touristes occidentaux.
L'histoire récente des relations sino-tibétaines est donc faite d'ombres et de lumières. Aux empereurs protecteurs, qui pour certains étaient les disciples des maîtres spirituels tibétains, ont succédé des hommes politiques beaucoup plus conscients des intérêts multiples offerts par le haut plateau. Bénéficiant au Tibet des « traités inégaux » par ailleurs dénoncés pour le reste de la Chine, Pékin peut aujourd'hui faire valoir les droits qui lui ont été reconnus de fait par les puissances occidentales. La domination chinoise, condamnée par l'opinion internationale, a certes apporté un mieux être matériel en bien des endroits – soins, hygiène, communications… – mais cela s'est fait au détriment des spécificités tibétaines qui, peut-être, risquent d'être reléguées au rang des folklores des « minorités nationales » chinoises.
- Septembre 2002, Laurent DESHAYES [L'historien labélisé par Tibet-info], Le bouddhisme tantrique au Tibet, Clio
Le bouddhisme tantrique ne gagna le Tibet qu'au VIIIe siècle. Les quelques aspects extérieurs impressionnants de résistance physique des participants et les déviations parfois dangereuses empruntant aux drogues et ou au sexe, qui sont parfois les seuls aspects retenus en Occident, ne doivent pas masquer qu'il s'agit, tout comme pour les deux autres volets, d'un enseignement exigeant qui demande l'absolu renoncement, l'absolue obéissance au maître spirituel et une initiation longue et rigoureuse qui dépasse les frontières de l'entendement et de toute forme de compréhension.
- Juillet 2002, Laurent DESHAYES [L'historien labélisé par Tibet-info], Le bouddhisme tibétain : seigneuries monastiques et figures spirituelles, Clio
La structure socio-politique créée pour soutenir la propagation de la nouvelle foi a donné naissance à un système d'échange entre puissants protecteurs et communautés de moines. Ainsi, les chefs spirituels de ces véritables lignées religieuses adoptèrent la réincarnation, qui existait déjà dans les religions de l'Inde, d'où le bouddhisme était issu. De nos jours, c'est cet aspect qui domine et que le gouvernement de Pékin a reconnu et préservé.
Ce positionnement des lignées dans la politique avait pour corollaire une importante assise féodale et il n'était pas rare que des monastères possédassent des dizaines de villages et de pâtures, avec les milliers d'hommes et de femmes qui y vivaient. La structure même du monastère pouvait évoquer son rôle militaire et politique : construction sur un site à valeur stratégique, murs d'enceinte, temple central aux murs épais et presque aveugles, entrepôts… Le servage pouvait conduire des familles à devoir envoyer un de leur fils au monastère et ces monastères pouvaient accueillir des milliers de moines en résidence permanente. Le monastère apparaît donc comme le centre de la vie : il s'agit d'un régulateur démographique, d'une entité féodale jouissant de droits sur les biens et sur les hommes, d'une entité financière et économique qui thésaurise, prête à usure et spécule, enfin d'une entité spirituelle dont les activités de prière répondent au besoin de protection des populations « pour cette vie et les futures », ainsi que le disent les textes.
- Juillet 2002, Laurent DESHAYES [L'historien labélisé par Tibet-info], Le dalaï-lama, incidences politiques et références spirituelles, Clio
Le dalaï-lama est investi d'une double autorité, religieuse et politique, à caractère centralisateur. Au plan religieux, il n'est le chef d'aucune lignée spirituelle, mais il jouit d'un pouvoir tel qu'il supervise toutes les affaires matérielles des différents réseaux religieux. Au plan politique, épaulé par un cabinet ministériel dont la composition variera assez peu et une assemblée nationale qui ne prend sa forme définitive qu'à la fin du XIXe siècle, il a tous les pouvoirs : législatif, exécutif et juridique. Cette autorité, eu égard à son statut de trülku, est quasi absolue.
Sous l'égide du quatorzième dalaï-lama, le Tibet ancien, féodal et inégalitaire à bien des égards, est en passe de devenir une sorte de monarchie constitutionnelle. La fonction de dalaï-lama elle-même est aujourd'hui remise en question, et le dalaï-lama a, en de nombreuses occasions, déclaré que seule la population tibétaine pouvait décider s'il fallait la conserver ou non.
- Juillet 2002, Laurent DESHAYES [L'historien labélisé par Tibet-info], Tibet, toit du monde, Clio
Les chefs religieux, ou leurs représentants, nouèrent des liens étroits avec les chefs politiques d'alors, qu'ils fussent khans mongols ou empereurs de Chine. Cette association s'établissait entre égaux : au religieux incombait la responsabilité spirituelle, au politique la responsabilité matérielle, et aucun n'était supérieur à l'autre.
- 27/02/2002, Pierre CHAPOUTOT, Géopolitique du Tibet : « Tibet imaginaire, Tibet réel », Cafés Géographiques
Point de vue dominant. Depuis cinquante ans, le pouvoir communiste chinois fait régner au Tibet une impitoyable répression frappant aussi bien les hommes (il y aurait déjà eu 1,5 million de victimes, toutes raisons confondues, alors que le chiffre officiel de la population est de 2,4 millions) que les formes et les signes de la vieille culture bouddhiste (95 % des monastères détruits) ; parallèlement, il développe une colonisation économique et humaine qui submerge peu à peu la population de souche tibétaine sous le poids démographique des Han, tandis que les ressources naturelles du haut plateau sont exploitées sans ménagements. Et comme différentes formes de résistance se sont développées, on est entré dans l'engrenage classique dans lequel la répression trouve sa justification dans la rébellion, et réciproquement. En même temps, quelque 200 000 Tibétains (soit au moins 8 % de la population locale, si l'on se réfère aux chiffres officiels) ont pris le chemin de l'exil, regroupés pour beaucoup en Inde, à Dharamsala, autour de leur autorité politico-religieuse traditionnelle, le Dalaï Lama XIV Tendzin Gyamtso (titulaire depuis 1989 du Prix Nobel de la Paix). Ajoutons que, aux yeux de beaucoup, la présence de la Chine au Tibet est historiquement et juridiquement illégitime, et que par conséquent il doit être considéré comme un pays agressé, occupé et colonisé, sinon soumis à un véritable ethnocide (certains parlent même de génocide).
- 2000, Tenzin KUNCHAP et Michel FAINBERG, « Le Tibet aujourd'hui : bilan de 50 ans d'occupation chinoise », Labyrinthe n°5
Dossiers
Revues
Livres
- Bibliographie Clio
- BLONDEAU Anne-Marie et BUFFETRILLE Katia [Tibétologue des médias dominants], Le Tibet est-il chinois ? Réponses à cent questions chinoises, Albin Michel, 2002 [Archives de sciences sociales des religions - Bibliomonde - Perspectives chinoises - Tibet-info]
- DESHAYES Laurent [L'historien labélisé par Tibet-info], Histoire du Tibet, Fayard, 1997 [Bibliomonde]
- LOPEZ S. Donald, Fascination tibétaine - Du bouddhisme, de l'Occident et de quelques mythes, Autrement, 2003 [Bouddhanar]
Le Tibet : terre promise des nos rêves de sagesse et de spiritualité... Depuis longtemps, l'Occident nourrit ses fantasmes sur le pays des Neiges de l'imaginaire de Shangri-la, ce monastère mythique décrit par James Hilton dans son roman Les Horizons perdus, préservé des affres de la modernité, perché au-dessus de la vallée de la Lune Bleue, où les moines bouddhistes sont aussi vertueux et épanouis que nous sommes vicieux et décadents. Dans cet essai documenté et scrupuleux, mais également ironique et drôle, Donald Lopez montre comment l'Occident a réussi à créer un Tibet entièrement sorti de son imagination, chargé de mythes qui ont traversé les siècles sans que personne s'y oppose. Or, réduire le Tibet à quelques images stéréotypées n'est pas sans péril. C'est en tout cas le plus sûr moyen de passer à côté de la culture et du peuple tibétains.
- MARTENS Elisabeth, Histoire du Bouddhisme tibétain - La compassion des puissants, L'Harmattan, 2007 [Investig’action - Tian Di]
Cet ouvrage rend au Bouddhisme tibétain son statut de religion qui, comme toute autre religion, a connu une évolution en accord avec son environnement social. Loin de la compassion et de la tolérance qui sont, actuellement, les images de marque du Bouddhisme tibétain, l'enseignement du Bouddha a servi à implanter son autorité morale et spirituelle sur les populations tibétaines et à s'entourer de biens matériels. Le bouddhisme tibétain d'aujourd'hui, aseptisé et modelé à nos demandes, a-t-il encore quelque chose à gagner en séduisant un Occident que l'on prétend en "vide spirituel".
- MARTENS Elisabeth et DESIMPELAERE Jean-Paul, Le Boudhisme tibétain, Aden, 2009
Le livre est une déconstruction systématique des stéréotypes que nous nous faisons du Bouddhisme Tibétain, à savoir "une philosophie de vie et pas une religion, une religion athée, sans dogme et non confessionnelle, prêchant le pacifisme, la tolérance et la compassion, non politisée et sans ambitions économiques". L’instrumentalisation à des fins politiques de cette philosophie religieuse est un des points central du livre.
- VIVAS Maxime, Dalaï-Lama - Pas si zen, Max Milo, 2011 [Blog de Bernard Gensane - Chine en Question - L'Humanité - Le Grand Soir - Renmin Ribao - Xinhua]
Prix Nobel de la paix, le Dalaï-lama, abrité sous sa toge safran, incarne le martyre d’un Tibet soumis au joug chinois. Symbole de sagesse, il rassemble les foules partout dans le monde. Sacralisé, adulé : qui remettrait en cause ce dieu vivant qui prétend porter avec lui l’espoir de liberté de tout un peuple ?
Maxime Vivas ose s’attaquer au mythe : et si le Dalaï-lama était un théocrate qui remplit d’or les coffres de ses palais tandis que les Tibétains n’étaient que des serfs auxquels on refuse toute éducation ? Et si, en bon opportuniste, il tenait un discours changeant à l’égard des Chinois, tantôt amis, tantôt ennemis ? Et s’il faisait le jeu des Américains et de la CIA davantage que celui des Tibétains qu’il prétend défendre ?
S’appuyant sur les propos mêmes du Dalaï-lama, sur les témoignages de prosélytes ainsi que sur son propre voyage au Tibet, l’auteur dresse un portrait au vitriol de « Sa Sainteté » et nous démontre que tout n’est pas si zen au royaume de Bouddha.
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