Dossier Géo-Histoire globale

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Sources

Articles

  • 03/01/2013, Patrick BOUCHERON, Inventer le monde - Une histoire globale du XVe siècle, La Documentation française, 2012 [Nonfiction]
    Combien de temps faut-il à une innovation pour se diffuser dans la société ? Telle est l'une des questions les plus populaires des études de marketing. La même interrogation pourrait s'appliquer à la recherche en histoire : combien de temps faut-il pour que le renouveau d'un courant historiographique se répande dans ce qui constitue son principal débouché : l'enseignement ? Par enseignement, nous n'entendons pas celui délivré à l'université par des enseignants-chercheurs, bien informés des derniers développements dans leur discipline, mais celui qui est offert dans le secondaire.
    À défaut d'apporter une réponse, le dernier livre de Patrick Boucheron contribue à l'accélération de ce processus.
  • 02/01/2013, 2012 : l’histoire globale en revues, Histoire Globale
  • 11/11/2012, La cartographie dans les têtes, Monde en Question
  • 23/10/2012, L'âge d'or des cartes marines - Quand l'Europe découvrait le monde, Monde en Question
  • 28/09/2012, Récits d'une rencontre Orient-Occident (XVIe-XVIIe siècles) Livre de Romain BERTRAND, Monde en Question
  • 15/12/2011, Les empires portugais et espagnol : comparaisons, études globales et dialogues historiographiques, XVe-XIXe siècle, Calenda
    Au cours des dernières années, l’histoire a centré son attention sur la comparaison et les études transnationales, en tant qu’alternatives méthodologiques permettant de dépasser les différentes histoires nationales et les cadres d’analyses trop restreints. A cet égard, il ne fait aucun doute que les empires espagnols et portugais représentent un laboratoire particulier, une opportunité intéressante permettant de croiser et connecter des horizons jusqu'à présent étudiés plutôt séparément. Cette table ronde a, comme principal objectif, l’ouverture d’un espace qui permette aux historiens des deux empires, dans une longue période qui s’étend du XVe jusqu’au XIXe siècle, de présenter leurs travaux et de dialoguer sur des possibles agendas de recherche.
  • 23/06/2011, Philippe POIRRIER, Historiographie, CNRS
    L'historiographie, au sens d'histoire de l'histoire, a longtemps été le parent pauvre de l'école historique française. Les enjeux de pouvoir au sein de la discipline ne prédisposaient pas à un développement des approches réflexives. L'historiographie est restée conçue comme une prise de position fortement normative, destinée à stigmatiser les approches rivales et concurrentes, où à déclarer obsolètes des pratiques plus anciennes. Le début des années soixante-dix avait cependant enregistré une première interrogation sur les fondements de la discipline. Les ouvrages de Paul Veyne (Comment on écrit l'histoire ?, 1971), de Michel de Certeau (L'écriture de l'histoire, 1975), la vive confrontation de certains historiens avec Michel Foucault témoignent du renouveau des approches épistémologiques. De même, la multiplication des « livres-manifeste », de la trilogie de Faire de l'histoire (Jacques Le Goff et Pierre Nora, 1974) à La nouvelle histoire (Jacques Le Goff, 1978), souligne la volonté nouvelle d'interroger l'histoire de la discipline, même si l'essentiel demeure dans la prescription revendiquée.
  • 05/04/2011, Penser autrement l’histoire du monde - Entretien avec Christian Grataloup, Le blog de l'histoire
  • 13/12/2010, Introducción al enfoque del sistema mundial, Mundo en Cuestión
  • 02/09/2010, Histoire des Empires- XXIème congrès international des sciences historiques, Monde en Question
  • 15/05/2010, Histoire de l’Afrocentrisme, Monde en Question
  • 08/04/2010, CHITOUR Chems Eddine, Déclin de l’Occident et avènement de l’Orient, L'Expression - Palestine Solidarité
  • 10/03/2010, FERGUSON Niall, L'Amérique, empire fragile, ContreInfo
  • 22/02/2010, L'économie chinoise - Une perspective historique, Monde en Question
  • 27/01/2010, Les partages du monde, Monde en Question
  • 01/12/2009, GRATALOUP Christian, Comment l'Europe a découpé le Monde, Café Géographique de Montpellier
  • Novembre 2009, BOUCHERON Patrick, Kuwae ou la naissance du monde, L'Histoire n°347
  • 02/06/2009, Journée d'étude Histoire nationale, histoire globale : la formation de l'historiographie contemporaine, Calenda - EHESS
  • 2009, NOREL Philippe, L'hégémonie européenne (15ème-20ème siècles), Histoire globale-Sciences Humaines
  • 09-12/10/2008, Débats et conférences Les Européens, Les Rendez-vous de l'histoire - Académie de Besançon
    GRATALOUP Christian, Enseigner la construction européenne dans une démarche géohistorique, Académie de Besançon
  • 02/10/2008, Histoire et mondialisation, La vie des idées
  • 24/09/2008, VIDAL Cécile, La nouvelle histoire atlantique en France  - Ignorance, réticence et reconnaissance tardive, Nuevo Mundo Mundos Nuevos
  • 24/09/2008, Colloque Autour de l'histoire globale, Calenda - Fondation Maison des sciences de l'homme
  • Septembre-décembre 2008, 27 leçons d'Histoire européenne, Les Rendez-vous de l'histoire
  • Septembre 2008, LÉVY Jacques, Géopolitique et/ou politique, CNRS
  • 01/08/09/2008, Colloque Histoires universelles et philosophies de l'histoire - De l'origine du monde à la fin des temps, Cerisy
  • Septembre 2008, TESTOT Laurent, Comprendre l'hégémonie occidentale, Sciences Humaines HS n°12
  • 2e semestre 2008, SAPIR Jacques , Une décade prodigieuse - La crise financière entre temps court et temps long, Revue de la régulation n°3/4
  • 21/06/2008, Journée d'étude L'histoire mondiale du temps présent aujourd'hui, Calenda
  • Juin 2008, TESTOT Laurent, Mondialisation : regards de géographes, Sciences Humaines HS n°11
  • Juin 2008, LÉVY Jacques, Six moments de l'invention du monde, Académie de Dijon-Sciences Humaines HS n°11
  • 27/05/2008, PINET Jean-Marc, L'invention de la Géographie, Cafés Géographiques
  • 03/12/2007, Épistémologie et didactique de l'histoire, Académie de Versailles
  • Août-septembre 2007, GRATALOUP Christian, Nous n'avons plus d'antipodes, Sciences Humaines n°185
  • Janvier 2007, NOREL Philippe, Mondialisation et histoire : une approche épistémologique, Revue internationale de philosophie n°239
  • 24/03/2006, Journée d'études L'histoire atlantique de part et d’autre de l'Atlantique organisée par Cécile VIDAL, EHESS
  • 2006, BUSINO Giovanni, Les sciences sociales et les défis de la mondialisation, Revue européenne des sciences sociales XLIV-134
  • 09/04/2005, DANTIER Bernard, Sciences sociales et temps : Fernand Braudel et la longue durée, Classiques des sciences sociales
  • Avril 2005, LEMERCIER Claire, Analyse de réseaux et histoire, Revue d’histoire moderne et contemporaine n°52
  • 05/01/2005, BAECHLER Jean, Peut-on écrire une histoire universelle ?, Canal Académie
  • 08/03/2003, GRATALOUP Christian et François DOSSE, Colloque : «Apprendre l’histoire et la géographie à l’École», EspacesTemps
  • 2002, NOIRIEL Gérard, Comment on récrit l'histoire - Les usages du temps dans les Écrits sur l'histoire de Fernand Braudel, Revue d'histoire du XIXe siècle n°25
  • 2002, SANTOS Milton, Mode de production technico-scientifique et différenciation spatiale, Strates
  • 2002, MADDISON Angus, L'Occident et le reste du monde dans l'ordre économique international, OCDE
  • Septembre 2001, McRAE Hamish, 1000 ans de mondialisation, OCDE
    Les empires naissent et meurent, l’économie demeure. Le dernier millénaire a été marqué par l’ascendance de l’Occident, mais son déclin est inévitable.
  • 1985, BRAUDEL Fernand, Sciences sociales et temps, Classiques des sciences sociales
  • 1959, BRAUDEL Fernand, La longue, l'inépuisable durée des civilisations, L'encyclopédie française
  • sans date, GRATALOUP Christian, L'école en manque d’histoire du Monde, Histoire globale

Dossiers

Revues

Livres

  • Bibliographie :
    - Indiana University
    - Sciences Humaines
    - Sciences Po
  • Universalisme européen :
    - JULLIEN François
    - WALLERSTEIN Immanuel
  • BAECHLER Jean, Les matrices culturelles - Au foyer des cultures et des civilisations, Hermann, 2009 [Canal Académie - Contre-Feux]
    Comment expliquer la diversité des cultures malgré l'unicité de l'espèce humaine ? Comment ne pas la concevoir comme un obstacle à la compréhension de la nature humaine ?
    Telle est l'interrogation originelle de Jean Baechler qui, dans cet essai comme dans toute son œuvre, cherche à bâtir une science du règne humain.
    Les sciences de la vie nous apprennent que l'espèce humaine, qui ne se développe pas simplement en suivant un programme génétique préétabli, est libre. Autrement dit, son accomplissement se fait par la médiation d'une culture, qui actualise et réalise la nature humaine selon différentes modalités. À toutes les échelles de sociabilité, du ménage à la civilisation, la culture est le vecteur d'humanisation de l'homme : la nature humaine évolue alors en fonction de certaines caractéristiques éthiques, religieuses, politiques, économiques, techniques, ludiques, etc., qui varient de génération en génération, et qui forment ce que Jean Baechler appelle une «matrice culturelle».
  • BAECHLER Jean, Esquisse d'une histoire universelle, Fayard, 2002 [Canal Académie, 1/3 (payant), 2/3 (payant), 3/3 (payant)]
    Par quels cheminements l'espèce humaine est-elle devenue ce qu'elle est aujourd'hui ? Pour y répondre, Jean Baechler fait appel à l'archéologie, à l'ethnographie, à l'histoire et à la sociologie comparée. Son livre, porté par le savoir de toute une vie, reconstitue dans toute sa richesse la longue aventure de l'Homo sapiens depuis ses plus lointaines origines.
    Dans cette histoire universelle, déroulée sur des centaines de millénaires, l'auteur distingue trois ères successives. L'ère paléolithique, qui s'étend sur cent à deux cents mille ans, saisit l'homme dans son histoire naturelle, vivant en bandes et en tribus comme une espèce animale parmi d'autres, autonome, adapté à ses milieux et capable de résoudre tous ses problèmes. Une deuxième ère, déclenchée par la fin de la dernière glaciation, dure une dizaine de millénaires. Elle est marquée par l'émergence et l'extension du pouvoir politique, la constitution de royaumes et d'empires, le passage à la production alimentaire et artisanale, l'apparition de religions universelles. La troisième ère, commencée il y a environ cinq siècles, n'a pas atteint son terme. Elle a ouvert, d'abord aux Européens puis à tous les humains, une nouvelle étape de l'histoire humaine.
  • BAYLY Christopher Alan, La naissance du monde moderne, L'Atelier, 2007 [Académie de Versailles - Cliothèque - Érudit - Le Monde diplomatique - Revue d'histoire du XIXe siècle]
    Cet ouvrage a fait connaître la world history au public français. L'auteur démontre qu'il a fallu attendre le XIXe siècle pour voir se manifester, dans la maîtrise du commerce international, l'émergence de la société civile et la technicité de l'armement, une suprématie de l'Occident à l'échelle de la planète.
    Au terme d'une investigation historique couvrant les cinq continents, cet ouvrage croise un ensemble de données économiques, politiques, artistiques et religieuses et démontre que la domination occidentale sur le monde ne prend véritablement effet qu'au XIXe siècle. À la fin du XVIIIe siècle, une aspiration à la liberté et à l'égalité se diffuse sur la planète entière et met à mal les régimes en place. L'hégémonie des nations occidentales va se manifester quelques décennies plus tard grâce à des armées plus aguerries, à la maîtrise des règles du commerce et à l'essor en leur sein d'une société civile plus indépendante des pouvoirs politiques.
  • BEAUJARD Philippe, BERGER Laurent, NOREL Philippe (sous la direction de), Histoire globale, mondialisations et capitalisme, La Découverte, 2009 [EHESS]
    En quoi l'actuel renouveau de l'Asie plonge-t-il ses racines dans une "longue durée globale" ?
    Quelle est la nature des changements structurels accompagnant la croissance démographique, le développement de l'Etat et du commerce, l'accumulation localisée des richesses et des savoirs ?
    Comment rendre intelligibles une expansion géographique des flux d'échange et le déploiement parfois concomitant du capitalisme à l'échelle nationale, puis mondiale ?
    L'ouvrage réunit anthropologues, économistes, polilologues, sociologues et historiens pour répondre à ces questions et esquisser les grandes lignes d'un nouveau programme de recherche : l'Histoire globale. Celle-ci recouvre d'abord une analyse du rôle crucial du monde non européen dans l'histoire de l'humanité pour sortir enfin d'une démarche trop « eurocentrée ». Elle constitue ensuite un profond renouvellement de l'analyse en termes de système-monde, au-delà des œuvres incontournables de Braudel et de Wallerstein. Elle inclut enfin l'analyse comparative des processus de mondialisation.
  • BONNAUD Robert, Le système de l'histoire, Fayard, 1989 [Archives de la FMSH]
  • BOUCHERON Patrick (sous la direction de), Histoire du monde au XVe siècle, Fayard, 2009 [La Fabrique de l'Histoire - Le Monde - Les lundis de l'histoire - Marianne-Tout sur la Chine]
    Le XVe siècle est le temps de l'invention du monde. De Tamerlan à Magellan, depuis l'Asie centrale jusqu'à la capture de l'Amérique en 1492, s'accomplit une première mondialisation. Mais la geste de Christophe Colomb est tout sauf un événement fortuit : elle est précédée, et surtout rendue possible et pensable, par une dynamique globale et séculaire d'interconnexion des espaces, des temps et des savoirs du monde. Elle ne se laisse en rien circonscrire par ce que l'on appellera plus tard l'occidentalisation du monde : les marchands de l'océan Indien, les marins chinois de l'amiral Zheng He, mais aussi les conquérants turcs ont toute leur part dans cette histoire des devenirs possibles du monde, où rien n'est encore écrit.
    Ni dictionnaire critique ni somme érudite, Histoire du monde au XV siècle se veut un essai collectif davantage qu'une encyclopédie. Faisant alterner les chapitres de synthèse et les textes au ton plus libre éclairant un événement, un personnage ou une oeuvre, le livre se prête à la lecture au long cours comme au hasard du cabotage. Mais dans tous les cas, il s'agit bien de susciter des étonnements par rapprochement et d'éveiller des curiosités par le déplacement du regard. Si l'accent est naturellement mis sur ce qui circule plutôt que sur ce qui cloisonne, s'inscrivant en cela dans les perspectives nouvelles d'une histoire globale attentive aux connexions des lieux et des temps, cette histoire du monde ne se réduit pas à une chronique de la mondialisation : il s'agit aussi de rendre compte des spécificités et des originalités des territoires du monde, des temps du monde, des écritures du monde, des devenirs du monde - ces quatre dimensions inspirant l'architecture d'ensemble du livre.
  • BOUCHERON Patrick, Inventer le monde - Une histoire globale du XVe siècle, La Documentation française, 2012 [Nonfiction]
    Combien de temps faut-il à une innovation pour se diffuser dans la société ? Telle est l'une des questions les plus populaires des études de marketing. La même interrogation pourrait s'appliquer à la recherche en histoire : combien de temps faut-il pour que le renouveau d'un courant historiographique se répande dans ce qui constitue son principal débouché : l'enseignement ? Par enseignement, nous n'entendons pas celui délivré à l'université par des enseignants-chercheurs, bien informés des derniers développements dans leur discipline, mais celui qui est offert dans le secondaire.
    À défaut d'apporter une réponse, le dernier livre de Patrick Boucheron contribue à l'accélération de ce processus.
  • BRAUDEL Fernand, Grammaire des civilisations [1963], Champs Flammarion, 2008 [CNAM - CRI - EspacesTemps]
    Cet ouvrage précurseur, initialement destiné à réformer l'enseignement de l'histoire en France, se présente comme une typologie des mentalités, des identités et des particularités de chaque civilisation dans le monde (arabo-islamique, chinoise, mongole, indienne, africaine, européenne...). Au-delà de cette forme, la visée rédactionnelle était globale : mobiliser «l'ensemble des sciences de l'homme» (économie, géographie, psychologie, sociologie…) pour « comprendre notre temps (…) à travers l'histoire lente des civilisations », pour ébaucher une «histoire du monde».
  • BRAUDEL Fernand, Civilisation matérielle, économie et capitalisme (XVe-XVIIIe siècles) [1979], LGF, 2000 3 tomes : Les structures du quotidien, Les enjeux de l'échange, Le temps du monde [Politique étrangère - Sciences Humaines]
    Fernand Braudel réfléchit sur la longue durée, le capitalisme et l'espace mondial pour penser non seulement les racines historiques du monde, mais aussi son fonctionnement actuel. Ces trois volumes sont une introduction à l'histoire du monde du XVe au XVIIIe siècle, un voyage à travers le temps et l'espace des civilisations qu'a bousculées alors - en Asie, en Amérique, en Afrique - la violente expansion de l'Europe. C'est aussi une réflexion peu orthodoxe sur la nature et le rôle d'un acteur important : le capitalisme, que l'auteur, contre toutes les règles, distingue vigoureusement de l'économie de marché. L'accent est mis sur le poids énorme d'un troisième secteur, celui d'une production paysanne encore majoritairement enfermée dans le troc et l'autosuffisance, à l'écart du marché.
  • BRUN Gérard, Introduction à l'histoire totale, Économica, 2006
    L'histoire, flux inorganisé ou processus structuré ? Le modèle proposé dans ce livre, appliqué à l'ensemble de l'histoire connue, répond à la question par l'hypothèse d'une dynamique historique cyclique. L'histoire est ainsi vue comme une totalité organisée, et même auto-organisée, sur le mode de l'autosimilarité, un phénomène complexe.
  • CORM Georges, Orient-Occident - La fracture imaginaire, La Découverte, 2002 et 2004
    Pour nombre d’observateurs, les événements du 11 septembre 2001 confirment l’hostilité supposée millénaire entre l’Orient et l’Occident. Dans cet essai incisif, Georges Corm explique pourquoi il s’agit en réalité d’une « fracture imaginaire », cachant de façon opportune des intérêts de puissances très profanes. Remontant aux sources de ce sentiment de fossé infranchissable entre civilisation occidentale et Orient « musulman », il explique comment se sont imposés au XIXe siècle les clichés d’un Orient mystique, archaïque et irrationnel et d’un Occident matérialiste, rationaliste et individualiste. Sans indulgence pour les intellectuels orientaux qui s’en font l’écho symétrique, il met ainsi à jour la « laïcité en trompe-l’œil » de la pensée occidentale moderne, forgée par les valeurs religieuses, imprudemment mêlées à de fumeuses théories raciales sur la hiérarchie des peuples, des nations et des civilisations. Les passions soulevées par les événements du 11 septembre, l'invasion de l'Irak par les États-Unis, le rebondissement du drame israélo-palestinien et la foi aveugle dans les bienfaits de la globalisation ont contribué à figer dangereusement la pensée critique. Pour l’auteur, il est temps que la pensée politique occidentale quitte un discours devenu dangereusement narcissique et qui continue de s’articuler sur des archétypes bibliques.
  • CORM Georges, L’Europe et le mythe de l’Occident - La construction d’une histoire, La Découverte, 2009 [Canal Académie]
    Pourquoi et comment une simple notion géographique, celle d'Occident, est-elle devenue un axiome organisateur de toute vision du monde ? C'est à cette enquête passionnante à travers l'histoire de l'Europe qu'est consacré cet ouvrage. À rebours des grandes stylisations historiques qui voient dans cette histoire un continuum depuis la civilisation gréco-romaine. Georges Corm montre que les germes de la puissance européenne se trouvent dans l'intensité exceptionnelle de ses relations avec les autres civilisations, dès le haut Moyen Âge : cette fertilisation ininterrompue des cultures européennes a permis la révolution galiléenne. les encyclopédistes et le siècle des Lumières, ainsi que la révolution industrielle.
  • COTESTA Vittorio, Images du monde et société globale, Presses Université Laval, 2006 [BooksGoogle - Érudit - Fabula - Politique et Sociétés - UQAM]
    La société globale est une construction animée par un double mouvement : d'une part, l'unité du genre humain, les droits humains, les institutions pour la prévention des conflits et la lutte contre les inégalités des chances, d'autre part, la différenciation des cultures et des civilisations.
    Fondé sur une analyse des structures de la globalisation comme un processus de longue durée, cet ouvrage s'inspire de la sociologie, de la philosophie, de l'histoire et de la science politique. Des origines de la conscience d'une certaine forme de société non locale et transculturelle dans le monde ancien jusqu'à la pensée de plusieurs auteurs du XXe siècle.
  • COTESTA Vittorio, Les droits de l'homme et la société globale, L'Harmattan, 2009
    L'hypothèse de fond de cet ouvrage est que la société globale peut constituer le contexte pour l'affirmation des droits de l'homme. En effet, les tentatives de régulation de la société globale s'inspirent de l'idée qu'il existe des droits de l'hommes inaliénables propres à chaque individu, indépendamment de son lieu de naissance, de ses conditions économiques et culturelles, de ses conditions et préférences sexuelles, de ses idées politiques.
  • DOCKÈS Pierre (sous la direction de), Ordre et désordres dans l'économie-monde, Quadrige PUF, 2002 [Alternatives Economiques]
    Nouvelle économie, nouveau capitalisme, nouvel ordre productif ? Cet ouvrage collectif est écrit, en hommage à Bernard Rosier, économiste réputé, par des économistes enseignant dans diverses universités françaises et américaines.
  • DUTEIL Jean-Pierre, Les littératures de voyage - La découverte du monde (XIVe-XVe-XVIe siècles), Editions Quae, 2007
  • GRATALOUP Christian, Faut-il penser autrement l’histoire du monde ?, Armand Colin, 2011 [Aggiornamento histoire-géographie - EspacesTemps - Histoire pour tous - Sciences Humaines - Territoire en mouvement]
    Comment écrire l'histoire de notre humanité, rendue urgente par l'interdépendance généralisée des sociétés ? Longtemps, comme dans les planisphères, l'Europe a été mise au centre du récit historique. Il est vrai que ce sont les Européens qui ont amorcé la mondialisation avec leurs « Grandes Découvertes » puis qui ont colonisé presque toute la Terre. Ils ont alors imposé leur représentation du monde, avec leurs outils cartographiques et leurs concepts. Ce temps est aujourd'hui révolu. Désormais, des courants appelés « histoire globale » ou « études postcoloniales » défendent l'idée qu'une nouvelle géographie du Monde doit nécessiter une histoire renouvelée.
    Mais il ne suffit pas de décentrer simplement le récit, de préférer le Sud au Nord ou l'Orient à l'Occident. L'histoire doit devenir multipolaire, comme l'espace mondial. Christian Grataloup défend l'apport essentiel d'une réflexion géographique pour dépasser ce qui ne serait qu'une somme de points de vue et construire une véritable histoire du Monde.
  • GRATALOUP Christian, L'invention des continents, Larousse, 2009 [Académie de Grenoble]
    Pourquoi, lorsque nous cherchons à nous orienter, les boussoles indiquent-elles la direction du Nord ? Qui a découvert l'Océanie ? Combien y a-t-il de continents ? Cinq, comme le pensent les Français, ou six, comme le croient les Anglais ? La Turquie fait-elle partie de l'Europe ? S'il y a bien une chose qui semble aller de soi, c'est notre traditionnelle représentation du monde. Le schéma semble simple : les continents seraient de très grandes îles, donc un fait de nature. Et pourtant, ce découpage a une histoire, il s'est imposé peu à peu, et a toujours été affaire de points de vue (ceux des explorateurs, ceux des géographes, ceux des commerçants ou des colonisateurs), nécessairement réducteurs dans leur classification : Je ne peux comprendre, écrivait Hérodote, pourquoi la terre qui est une a reçu trois noms, qui sont des noms de femmes... Des fascinantes mappemondes médiévales aux plafonds baroques, des allégories de la Renaissance aux sculptures impérialistes des chambres de commerce, c'est à un formidable voyage à travers notre vision de la planète, fragmentaire, contradictoire, contestable et sans cesse retouchée, que Christian Grataloup nous convie.
  • GRATALOUP Christian, Géohistoire de la mondialisation - Le temps long du Monde, Armand Colin, 2007 [Académie de Clermont - Académie de Grenoble - Cliothèque - Sciences Humaines]
    La brusque prise de contrôle des Amériques par quelques poignées d'Européens a fait bifurquer l'histoire de l'humanité. Une civilisation de l'Eurasie parmi d'autres a pu faire émerger un niveau de réalité proprement mondial qu'elle a doté de bien de ses traits.
    Pure contingence ? Le Monde aurait sans doute pu être autre. Sa genèse, depuis les «Grandes Découvertes», procède et hérite de logiques beaucoup plus anciennes. Gengis Khan ou Sheng He lièrent les fils du possible de manières qui eussent pu aboutir à des histoires bien différentes. Pour autant, un retour sur l'Ancien Monde et sa géohistoire permet de mieux comprendre pourquoi c'est ce monde-ci qui s'est forgé... et pourquoi nous nous interrogeons aujourd'hui sur la mondialisation ! Analyse sur la longue durée les processus qui ont permis à l'Occident d'imposer sa vision du monde.
  • GRUZINSKI Serge, Les quatre parties du monde - Histoire d'une mondialisation, La Martinière, 2004 [Académie de Lille - Arts Livres - Canal Académie - Cliothèque - Critique internationale-Sciences Po - Revues plurielles - SIELEC]
    Dominer "les quatre parties du monde" : telle est l'ambition de la Monarchie catholique (1580-1640). Pour imposer leur présence, Espagnoles et Portugais apprennent à maîtriser des milieux inconnus, tandis que du Mexique au Japon, du Brésil aux côtes africaines, de Goa aux Philippines, des peuples sont confrontés à des formes de pensée et de pouvoir qui leur sont totalement étrangers. Brassage des êtres ou résistance des traditions locales à la domination ibérique : la terre se mondialise.
    À l'aube des temps modernes, ce ne sont pas seulement les modes de vie, les techniques et l'économie que bouleversent les nouveaux maîtres de la planète, mais aussi les croyances et es imaginaires. Serge Gruzinski montre que le passé est une merveilleuse boîte à outils pour comprendre ce qui se joue depuis des siècles entre occidentalisation, métissages et mondialisation. Il nous invite à un vaste tour du monde en compagnie de personnages dont le destin incarne le face-à-face des grandes civilisations et d'un empire universel.
  • LECLERC Gérard, La mondialisation culturelle - Les civilisations à l'épreuve, PUF, 2000 [Esprit critique - Geoscopies]
    Cet ouvrage fait un inventaire historique de la mondialisation culturelle à travers les grandes mouvements de civilisation mais aussi dans les Œuvres des penseurs de "la différence". Pour limiter le champ d'une enquête très riche, il néglige l'Afrique, l'Océanie et l'Amérique latine pour se concentrer sur les relations entre l'Occident et l'Orient (Islam, Inde, Chine, Japon).
  • LÉVY Jacques, DURAND Marie-Françoise, RETAILLÉ Denis, Le Monde - Espaces et systèmes, Presses FNSP, 1992 [Revue de géographie de Lyon - Sciences Humaines]
    La fragmentation du monde bipolaire issu de la guerre froide a permis de relativiser la pertinence du modèle État et de retrouver des lectures du système monde plus innovantes et pertinentes. Essai théorique et anthologie de textes, cet ouvrage est un instrument de travail autant qu'un mode d'emploi du monde contemporain. Il explore d'abord les quatre grilles traditionnelles de lecture que sont le modèle État, la transaction économique, la distance culturelle et la société-monde avant d'analyser une série d'espaces territoriaux dont la compréhension se fait nécessairement à différentes échelles, de la ville au continent. La démarche, d'abord géographique, fait appel à l'ensemble des sciences sociales pour solliciter l'esprit critique.
  • LÉVY Jacques et LUSSAULT Michel, Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés, Belin, 2003 [EspacesTemps]
    Bien loin de n'être qu'une simple description de la surface de la terre, la géographie s'affirme comme une véritable science sociale, attachée à penser l'espace des sociétés humaines. Elle tente à la fois d'analyser l'organisation des espaces, à toutes les échelles, les outils de cette organisation (l'aménagement du territoire en constituant un), et la spatialité des acteurs, c'est-à-dire l'ensemble des rapports pratiques de ces acteurs aux espaces. Ce dictionnaire offre la synthèse la plus actuelle des concepts et des méthodes de la géographie d'aujourd'hui. Il a été construit pour mettre en évidence une conception intégrée et cohérente du discours géographique, sans pour autant taire la diversité des approches possibles des phénomènes spatiaux. Les entrées, à forte dimension critique, précédées d'une introduction et complétées par un index, sont classées en quatre catégories : Théorie de l'espace ; Epistémologie de la géographie ; Penseurs de l'espace ; Champs communs. Pour mener a bien cette entreprise sans équivalent en langue française, cent dix auteurs ont été mobilisés, les meilleurs spécialistes de leur domaine, venant de France mais aussi des Etats-Unis, de Suisse, d'Italie, du Québec et du Brésil. Parmi les disciplines, la géographie domine, accompagnée par les sciences de la ville et l'aménagement, mais on trouve aussi en bonne place d'autres sciences sociales : sociologie, économie, science politique, histoire, droit, ainsi que la philosophie. Cet ouvrage se veut, davantage que le reflet d'une "géographie française", un point de vue francophone sur une géographie de plus en plus universelle. Ainsi, il a été choisi de prendre largement en compte des géographies étrangères, anglophone et germanophone notamment.
  • LÉVY Jacques, Milton Santos - Philosophe du mondial, citoyen du local, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2007 [BooksGoogle - Cairn-Géocarrefour - Développement durable et territoires - Érudit]
    Milton Santos (1926-2001) fut l'un des principaux artisans du renouvellement de la géographie de 1975 à 2000, notamment en Amérique latine et dans le monde francophone. Ce géographe brésilien, "citoyen du monde", replaça sa discipline dans le champ des sciences sociales, en participant activement à la reconstruction d'une démarche intellectuelle cohérente en géographie et en encourageant le dialogue entre concepts géographiques, d'une part, social theory et épistémologie, de l'autre. A travers l'analyse de la circulation des techniques, il a aussi adopté une posture critique originale, à la fois engagée et distanciée, à propos de ce qu'on n'appelait pas encore alors la mondialisation.
  • LÉVY Jacques (sous la direction de), L'invention du monde - Une géographie de la mondialisation, Presses de Sciences Po, 2008 [Amazon - Cliothèque - EspacesTemps - Sciences Humaines]
    Ce livre propose un cadre théorique ambitieux qui permet de décliner, par un regard qui privilégie l'espace, les différentes dimensions de la mondialisation : ses flux économiques, ses configurations anthropologiques, sa géopolitique et sa politique, certaines plus spécifiquement géographiques (villes, mobilité, télécommunication). Emergence d'un ou plusieurs espaces pertinents sur l'étendue de la planète Terre, la mondialisation est fondamentalement un événement géographique, le premier de cette ampleur à être explicité, pensé et discuté, en même temps qu'il se produit. La mondialisation change les sciences sociales. Elle oblige à revoir des cadres de pensée liés au cadre national dans lequel et pour lequel ils ont été construits. En géographie, c'est notamment le cas des notions de lieu, de territoire, de réseau, de Monde et d'humanité. La mondialisation invente un nouvel échelon qui force au réagencement de l'ensemble des autres niveaux. A l'encontre d'une idée courante, elle ne détruit pas les lieux préexistants. Elle n'est pas la victoire du général sur le particulier : elle instaure de nouveaux rapports, pas nécessairement conflictuels, entre le singulier et l'universel. Les acteurs mondialisants sont aussi mondialisés, et tout se joue en tension entre ces deux logiques. L'individu est le grand "gagnant" du processus, alors que les communautés, malgré de nouvelles ressources, se trouvent menacées. Les entreprises changent pour s'adapter à ce nouvel environnement, et les Etats doivent passer d'une géopolitique à leur échelle, à la politique au-delà. Finalement, la mondialisation dessine un nouvel espace d'enjeux pour les citoyens : horizons de développement, choix complexes parmi les différentes natures possibles, options de gouvernance dans un Monde politique à inventer.
  • MADDISON Angus, L'économie mondiale au 20e siècle, OCDE, 1989 [BooksGoogle]
  • MADDISON Angus, L'économie mondiale 1820-1992 - Analyse et statistiques, OCDE, 1995 [BooksGoogle]
  • MADDISON Angus, L'économie chinoise - Une perspective historique, OCDE, 1998 et 2007 [BooksGoogle - BooksGoogle English - Perspectives chinoises - Télécharger]
    L'étude réévalue la portée et le sens du renouveau de la Chine depuis une cinquantaine d'années, en se servant de techniques quantitatives couramment utilisées dans les pays de l'OCDE. À partir d'une approche comparative, l'auteur explique pour quelles raisons le rôle de la Chine dans l'économie mondiale a fluctué aussi fortement au cours du dernier millénaire. Il conclut que la Chine devrait retrouver en 2015 la place de première économie mondiale qui lui revient naturellement et qu'elle a occupé jusqu'en 1890.
  • MADDISON Angus, L'économie mondiale - Une perspective millénaire, OCDE, 2001 [Alternatives Economiques - BooksGoogle - Numilog]
    Angus Maddison présente un panorama complet de la croissance et des niveaux de la population mondiale depuis l'an Mil. Au cours de cette période, la population de la planète a été multipliée par 22, le PIB par habitant par 13 et le PIB mondial par près de 300. Les progressions les plus fortes ont eu lieu dans les pays riches d'aujourd'hui (Europe occidentale, Amérique du Nord, Australasie et Japon). L'écart entre le leader mondial - les États-Unis - et la région la plus pauvre - l'Afrique - est à présent de 20 pour 1. En l'an Mil, les pays riches d'aujourd'hui étaient plus pauvres que l'Asie et l'Afrique.
    L'auteur s'est fixé plusieurs objectifs. Il fait oeuvre de pionnier en s'efforçant de chiffrer la performance économique des nations sur le très long terme. Il entreprend aussi d'identifier les facteurs qui expliquent la réussite des pays riches et d'explorer les obstacles qui ont freiné le parcours des pays qui n'ont pas connu la même progression. Enfin, il analyse l'interaction entre les nations riches et les autres pour évaluer la part de l'exploitation dans cette relation.
  • MADDISON Angus, L'économie mondiale - Statistiques historiques, OCDE, 2003 [BooksGoogle - BooksGoogle English - Numilog]
    Angus Maddison propose une vision particulièrement pénétrante de l'histoire et de l'influence politique des comptes nationaux et de la comptabilité nationale. Il montre que ces données statistiques peuvent éclairer l'observateur d'aujourd'hui ou de demain sur l'analyse de phénomènes économiques comme la croissance, la formation des marchés et la répartition des revenus.
    Cette approche est particulièrement intéressante pour les pays en développement. Bien souvent, ces derniers ne disposent pas des compétences ou des données permettant d'établir des comptes nationaux de qualité et sont ainsi privés d'un outil essentiel à l'élaboration des politiques.
  • MERCURE Daniel (sous la direction de), Une société-monde ? - Les dynamiques sociales de la mondialisation, De Boeck, 2001 - Presses de l'Université Laval, 2005 [BooksGoogle 2001 - BooksGoogle 2005]
    Ce livre porte sur l'actuelle dynamique de mondialisation de nos sociétés. Son objectif est d'analyser le double mouvement d'uniformisation et de diversification qui façonne de manière concomitante nos univers collectifs et contribue à redéfinir la nature de nos liens sociaux. Dans cette optique, les auteurs ont jugé impérieux, d'abord de circonscrire les dynamiques sociales en cours dans une perspective sociohistorique, ensuite de repérer les configurations sociales, économiques, politiques et culturelles en émergence, enfin d'étudier les représentations du monde qui accompagnent ces phénomènes.
  • MORIN Edgar avec KERN Anne Brigitte, Terre-Patrie, Seuil, 1996 [L'Encyclopédie de L'Agora - MCX]
    Pour Edgar Morin et Anne-Brigitte Kern, le début de l'ère planétaire a commencé il y a cinq siècles lorsque Christophe Colomb, Vasco de Gama et Magellan, en traversant les océans immenses dans des expéditions hasardeuses, découvraient aux hommes stupéfaits les limites de leur royaume, la Terre. Au même moment, Copernic, Kepler, Tycho Brahe et Galilée posaient les premières fondations d'une théorie qui devait permettre de prendre la mesure de l'immensité d'un univers peuplé de milliards de galaxies qui s'éloignent les unes des autres à des vitesses terrifiantes.
    Mais ce n'est pas seulement notre planète, gravitant dans l'orbite d'un soleil médiocre, situé à la périphérie de la voie lactée, qui est entraînée dans cette course insensée : c'est toute la vie, la conscience et le destin des hommes. Cette nécessaire prise de conscience doit, selon les auteurs, conduire les hommes à s'assigner deux objectifs vitaux : d'une part, assurer la survie de l'humanité ; de l'autre, la faire sortir de la barbarie où elle est toujours plongée. Mais ces deux mouvements se contredisent autant que la conservation et le changement : dans le premier cas, il s'agit de préserver la diversité des cultures, des civilisations et des nations du déferlement des forces de haine et de domination, soutenues par l'efficacité redoutable d'une technostructure inhumaine et glacée, disposant de moyens de destruction inouïs. Dans le second, il faut révolutionner les relations entre les hommes et la connaissance, entre les hommes et la société, entre les hommes et les nations, entre les hommes et la nature.
    Pour atteindre ces objectifs, Edgar Morin et Anne-Brigitte Kern dénoncent le piège d'un "réalisme impossible" et demandent que l'on réfléchisse à nouveau, et de manière dialectique, aux relations troubles entre la certitude des idées et la réalité incertaine. Réformer et élargir la pensée politique en rassemblant ce qui a été dispersé et en restituant aux problèmes humains leur complexité est indispensable à la fondation de cette nouvelle "anthropolitique" dans laquelle la poésie d'une utopie apparaît finalement plus réaliste que le pragmatisme prosaïque de gestionnaires rassurants, mais aveugles.
  • NOREL Philippe, L'invention du marché - Une histoire économique de la mondialisation, Seuil, 2004 [DPH - Sciences Humaines - SES]
    La mondialisation économique est souvent analysée comme un état nouveau de la planète qui verrait les États abandonner le pouvoir aux forces de marché… De la première mondialisation reconnue (dans la seconde moitié du 19ème siècle) à la réalité contemporaine des firmes transnationales, de la globalisation financière et des régulations supranationales (FMI, OMC, BCE), c'est la lente libéralisation des échanges qui s'imposerait sur le devant de la scène. Pourtant la mondialisation ne saurait s'identifier à la victoire planétaire et programmée du libéralisme…
    Ce livre s'attache à montrer que la mondialisation contemporaine est tout sauf une réalité statique opposant deux principes abstraits d'organisation de la vie économique. Elle constitue d'abord l'aboutissement provisoire d'un processus historique de très longue durée. Ce processus non linéaire sanctionne une synergie heurtée entre expansion géographique des échanges (marchands ou non) d'une part, approfondissement de l'économie de marché d'autre part. Ces deux mouvements sont ici étudiés dans leur interaction, non seulement depuis la « révolution industrielle » ou les « grandes découvertes », mais aussi depuis leurs balbutiements dans l'antiquité ou le Moyen Age, européen et asiatique. Il apparaît alors que l'invention du marché, ou plus précisément l'émergence de systèmes de marchés, est longtemps contenue en Europe et ne progresse sensiblement que lorsque le pouvoir politique s'en mêle… Venise au 13ème siècle ou Amsterdam au 17ème, le mercantilisme français ou anglais au 18ème constituent autant de jalons dans la constitution progressive de ces systèmes de marchés.
  • NOREL Philippe, L'histoire économique globale, Seuil, 2009 [Cliothèque]
    L'histoire économique n'est pas d'abord celle de l'Europe. La genèse de l'économie moderne est aussi orientale, comme le montre, bien avant notre Renaissance, la circulation afro-eurasienne des biens, des hommes et des techniques. Ce livre analyse des réseaux commerciaux asiatiques plurimillénaires, la technicité financière du monde musulman entre VIIIème et XIème siècle, le poids récurrent d'une Chine qui, la première, conçut à peu près toutes les techniques productives de base. Il cherche à comprendre les institutions de ces premiers échanges globaux, notamment les diasporas qui, après l'effondrement de l'empire romain, continuent d'animer les faibles échanges intra-européens sur un modèle pratiqué de longue date sur les routes de la Soie. Notre eurocentrisme spontané n'en sort pas indemne : l'Europe est longtemps dépassée par l'Orient, en matière de PIB par tête, de croissance démographique, d'urbanisation, de techniques. Si l'histoire économique globale cherche à comprendre ces inégalités à travers le concept de système-monde, elle est surtout confrontée à un paradoxe de taille : comment l'Europe, économiquement plus fruste, peut elle connaître cet essor spectaculaire à partir du XVIème siècle ? C'est le défi que relève cet ouvrage en construisant pas à pas l'originalité du capitalisme européen, de fait largement fondé sur l'économie globale qui l'a précédé.
  • NOREL Philippe et TESTOT Laurent (sous la direction de), Une histoire du monde global, Sciences Humaines, 2012 [Blog Histoire globale]
    Le présent a besoin d’une histoire, ou plutôt d’histoires plurielles, qui considèrent à parts égales le passé de toute l’humanité. Mieux comprendre ce qui s’est réellement joué entre les différentes parties d’un monde clivé par ses frontières est une nécessité vitale. Et celle-ci ne peut être mise en œuvre que dans une perspective élargie, qu’entend apporter l’histoire globale : une analyse innovante, jouant des échelles temporelles et géographiques, s’affranchissant des frontières disciplinaires.
  • TELLIER Luc-Normand, Redécouvrir l'histoire mondiale - Sa dynamique économique, ses villes et sa géographie, Liber, 2005 [Érudit]
    Cet ouvrage propose une autre lecture de l'histoire mondiale que celle, habituelle, qui prend pour objet les États, les empires, les rois, les guerres et les révolutions. Combinant la perspective de l'économie spatiale et une connaissance historique encyclopédique, il raconte en une vaste saga l'histoire des six mille dernières années et en fait apparaître les grandes régularités géographiques, la profonde cohérence économique et le dynamisme moteur de ses systèmes urbains. De l'invention de la roue à la naissance du transport motorisé, de Babylone à New York en passant par Rome, Londres et Tokyo, et à travers tous les continents, l'auteur nous fait ainsi reparcourir les grands couloirs d'échanges et de communication qu'a empruntés l'humanité depuis les premières villes préurbaines jusqu'aux mégalopoles actuelles.
  • TESTOT Laurent (coordonné par), Histoire globale - Un autre regard sur le monde, Sciences Humaines, 2008 [Cliothèque]
    La mondialisation nous impose aujourd'hui d'envisager une histoire du monde pris dans son ensemble. Il est devenu urgent de concevoir une histoire ouverte, qui s'enrichit de comparaisons entre différentes sociétés, étudie les connexions entre civilisations, tisse des liens entre les parcours individuels et les destins des empires, ose s'attaquer à de nouveaux objets en mobilisant la géographie, l'économie, l'anthropologie, les sciences politiques, la sociologie…
  • WALLERSTEIN Immanuel

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Dossier créé le 21/12/2009 et mis à jour le 28/11/2017
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