Revue de presse Mali 2013

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Revue de presse via Netvibes


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Sources

Novembre

Avril

  • 01/04/2013, Serge LEFORT, En Afrique, la France fait la guerre et la Chine fait la promotion d’un partenariat stratégique, Chine en Question

Mars

  • 31/03/2013, Quelle guerre mène la France au Mali ?, Afriradio- mp3
  • 31/03/2013, Dossier sur le Mali, Matière et Révolution
  • 30/03/2013, Au Mali, des témoins attestent de la poursuite des exactions, RFI
    Dans un récent rapport, le Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU à Genève accusait l'armée de représailles à l'encontre de populations civiles de différents groupes ethniques.
  • 27/03/2013, La France en guerre « préventive » au Mali « contre le terrorisme » ?, La Sociale
    L’intervention de la France aurait pu être crédible et dénuée de toute arrière pensée, si le gouvernement Hollande avait fait campagne lors des élections ou annoncé sa volonté de retrouver l’autonomie ou la sortie de la France de l’Otan. Mais rien ne s’est dit sur cette présence de la France dans l’Otan. La seule guerre acceptable et préférable à l’usage des canons, est celle pour le développement du pays. C'est-à-dire la guerre contre la misère, pour l’éducation, la santé, le soutien des cours des matières premières par le biais d’une politique de redistribution équilibrée des gains provenant de l’exploitation des richesses du Mali, etc.
  • 27/03/2013, Les médias maliens s'alarment des atteintes répétées à la liberté de la presse, RFI
    Dernière victime en date, le journaliste Boukary Daou, directeur de publication du quotidien Le Républicain. Après avoir été retenu illégalement pendant neuf jours par les services de renseignement maliens, il sera jugé le 16 avril prochain, pour avoir publié une lettre de soldats dénonçant les avantages financiers accordés au capitaine Sanogo, leader des putschistes du 22 mars dernier.
  • 25/03/2013, Au Mali, la guerre impérialiste de Hollande et des socialistes se renforce…, CCR-NPA
    L’intervention au Mali conduite par le gouvernement Hollande est la face externe de la politique agressive de la bourgeoisie française et de la guerre sociale qu’elle mène dans l’Hexagone. Elle marque la réaction de défense de ses intérêts face aux bouleversements politiques et stratégiques générés par les mouvements récents dans les pays arabes.
  • 22/03/2013, L’impérialisme français s’est-il fait enfumer dans la guerre du Mali, avec son Etat-Major, ses forces spéciales, ses services secrets et son gouvernement, par une entente dans son dos du Mali, de l’Algérie avec Russie et Chine ?, Matière et Révolution
  • 22/03/2013, Un an après le coup d'Etat, le Mali à la dérive, RFI
  • 22/03/2013, Multiplication des témoignages d'exactions au Mali, RFI
  • 18/03/2013, Mali : à Sévaré, des milliers de déplacés dépendent toujours de l'aide humanitaire, RFI
    L'art de faire la guerre avec la collaboration de l'aide humanitaire... coloniale. Lire : Dossier documentaire Aide humanitaire - Colonialisme humanitaire, Monde en Question.
  • 18/03/2013, L’armée française bloque l’information sur la guerre au Mali, Mondialisation
    La guerre au Mali va entrer cette semaine dans son troisième mois. Quelques 4.000 soldats français et environ le double de soldats africains combattant en collaboration avec eux au sein d’une force internationale ont conquis les principales villes au Nord Mali. Et pourtant, il n’existe guère de reportages sur les combats et presque pas de photos.
    Depuis le début de la guerre l’armée française, en collaboration avec l’armée malienne, a systématiquement a privé les reporters et les journalistes de toute possibilité de produire des informations objectives.
    Dès le début, on a interdit à tous les journalistes internationaux de quitter la capitale Bamako où ils furent harcelés par les soldats de la junte malienne qui confisquèrent leur matériel.
    Une semaine après le début de la guerre, un certain nombre de « journalistes embarqués » furent autorisés à se rendre au Nord Mali. On instruisit ces correspondants de se tenir aux côtés des unités qui leur avaient été désignées et la participation fut restreinte exclusivement aux employés des médias français nationaux.
  • 13/03/2013, La guerre de la France au Mali va-t-elle mener à la partition du Mali ?, Matière et Révolution
    Officiellement la guerre de la France au Mali visait à combattre l’occupation de la moitié nord du Mali et de permettre ainsi sa réunification. Mais de nombreux indices laissent à penser que les projets de l’impérialisme au Mali consistent à lui retirer la bande nord correspondant à la zone gazière et pétrolière ainsi que d’uranium…
  • 11/03/2013, Les retombées de l’offensive occidentale au Mali, Le Grand Soir
    Beaucoup de choses ont été écrites et réécrites sur les événements qui se déroulent au Moyen-Orient, mais il n’a pas toujours été facile de comprendre que ces événements sont le résultat d’un plan unique qui s’est développé dans l’ombre et n’est devenu visible que dans ses phases finales. Alors que les « analystes » se limitent presque toujours à l’observation des événements tels qu’ils sont rapportés, les actions non déclarées sont plus difficiles à percevoir.
  • 05/03/2013, La guerre de recolonisation et de balkanisation du Mali et du Sahara sous couvert de lutte contre le terrorisme, Le Grand Soir
  • 05/03/2013, Guerre au terrorisme : une opportunité pour une tutelle française et européenne renforcée, Survie
    Au moment où les opérations militaires laissent la place à la réflexion sur l'avenir, le jeu des intérêts se manifeste clairement. L'opération Serval est la partie visible d'une politique régionale solidement élaborée.
  • 04/03/2013, De la guerre du Mali aux grandes manœuvres autour du pétrole algérien, Matière et Révolution
  • 01/03/2013, Utilisation d'armes à l'uranium "appauvri" au Mali : Question du Député André Chassaigne et de la Sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam au Ministre de la Défense, Le Grand Soir

Février

  • 28/02/2013, Mali : Hollande remercie Poutine d'avoir soutenu l'opération, RIA Novosti
    Le président français François Hollande a exprimé sa reconnaissance à son homologue russe Vladimir Poutine pour avoir soutenu l'opération militaire au Mali lors de leur entretien à Moscou, annonce jeudi le correspondant de RIA Novosti.
  • 27/02/2013, 1967-68 au Mali, Matière et Révolution
  • 25/02/2013, Au Mali, « l’affrontement des volontés », Défense en ligne
    Ancien directeur du Collège inter-armées de défense (devenu Ecole de guerre), soupçonné d’avoir fait partie du collectif « Surcouf » (qui avait vivement critiqué en 2008 le Livre blanc sur la défense publié par le président Nicolas Sarkozy), sanctionné en 2010, à quelques mois de la retraite, pour avoir écrit que la guerre en Afghanistan était « une guerre américaine » dans laquelle la France « n’avait pas droit à la parole », le général Vincent Desportes est aujourd’hui professeur à « Sciences-Po », et libre de toute attache. Devant des journalistes spécialisés, il a eu récemment l’occasion de se livrer à un premier « retour d’expérience » sur l’engagement français au Mali, et sur les conséquences que cela aura (ou n’aura pas) sur le nouveau Livre blanc et la Loi de programmation militaire actuellement en cours de préparation.
  • 24/02/2013, Mali : le crime récompensé, Info-Palestine
    « Après avoir évalué les risques et les répercussions de la situation en l’Afrique et au Mali en particulier, le jury a apprécié la solidarité manifestée par la France avec les peuples d’Afrique », a déclaré dans un communiqué publié jeudi le Jury du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix.
  • 15/02/2013, Niger : Acte deux de la campagne de l’impérialisme français en Afrique de l’Ouest, Matière et Révolution
  • 12/02/2013, Areva en Afrique - Une face cachée du nucléaire français, Survie
    Contrecarrant « le mythe de l’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire », puisque l’uranium alimentant le nucléaire civil et militaire provient depuis longtemps et pour une large part du sous-sol africain, Raphaël Granvaud détaille les conditions dans lesquelles la France et Areva se procurent un uranium au meilleur coût, au prix d’ingérences politiques et de conséquences environnementales, sanitaires et sociales catastrophiques pour les populations locales.
  • 11/02/2013, Cocaïne, islam et fierté nomade : les origines de la crise malienne, RIA Novosti
    "Dieu est français", déclaraient fin janvier à RIA Novosti les réfugiés du camp de Sévaré, une ville poussiéreuse au centre du Mali.Cette exaltation s'est répandue à travers de nombreuses régions du pays, résistant à la pression des rebelles financés par les organisations islamistes. Tout cela grâce à l'intervention-éclair de l'armée de l'air française en janvier 2013. Partout dans le pays flottent aujourd’hui des drapeaux bleu-blanc-rouge - la première fois depuis 1960, date à laquelle cette ancienne colonie française est devenue indépendante.
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    Les rangs des rebelles islamistes sont très diversifiés. On y trouve notamment beaucoup de ressortissants d'autres pays ainsi que des séparatistes touaregs qui vivent dans le désert et prônent un Etat laïque. Tous proposent des programmes différents. D'autant que leurs rangs sont divisés après qu'il a été impossible d'obtenir la reconnaissance internationale d’un Etat autoproclamé dans la région d'Azawad au nord du Mali, en avril 2012.
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    Au total, 1,2 million de Touaregs vivent dans cinq pays d'Afrique. Environ 500 000 d'entre eux sont installés au Mali, selon le député Assarid Ag Imbarcaouane, lui-même d'origine touareg. Les Touaregs n'ont jamais eu leur propre Etat, hormis un minuscule sultanat dans les hauts massifs de l'Aïr au nord du Niger.

    Depuis 1960, les Touaregs se sont soulevés à quatre reprises. Cependant, les révoltes antérieures n'étaient pas explicitement séparatistes. Leurs organisateurs appelaient à faire cesser la discrimination exercée par le gouvernement central de Bamako.
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    L'insurrection était, dès ses premières étincelles, dirigée par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA). Cette mouvance séparatiste prônait la formation d'un Etat laïque et grâce à cet argumentaire, les rebelles ont connu un certain succès entre janvier et avril 2012. En avril 2012 ils contrôlaient les trois régions du nord du pays, soit 60% du territoire malien.
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    Pendant ce temps, entre le printemps et l'été 2012, la situation s'est renversée. En juillet 2012 les alliés islamistes, notamment le mouvement Ansar Dine, ont repoussé le MNLA sur le bas-côté de la vie politique. Jérémie Keenan, expert londonien de cette région, a déclaré sur Al Jazeera en mars 2012 que le MNLA était en supériorité numérique et pouvait opposer entre 2 500 et 5 000 hommes. Néanmoins, les combattants islamistes - dont le nombre ne dépassait pas 1 000 hommes selon la presse - étaient bien armés et entraînés. De toute évidence, leur noyau était composé d'étrangers particulièrement motivés, à savoir des mercenaires ou des soldats professionnels du djihad.
  • 09/02/2013, Mali : gauche proguerre et recolonisation, Le Grand Soir
    La "gauche antiguerre" est globalement passée entretemps de la condamnation du bout des lèvres des bombardements en Yougoslavie et en Afghanistan au soutien déclaré à l’ingérence en Libye, en Syrie et au Mali. On doit essayer de comprendre pourquoi.
  • 08/02/2013, Mali : crise libyenne et ressources naturelles à l'origine du conflit, RIA Novosti
    Le conflit au Mali est une conséquence de la crise libyenne et des plans de répartition globale des ressources sur le continent africain, a déclaré vendredi à RIA Novosti l'ambassadeur russe à Bamako, Alexeï Doulian.
    "Le conflit au Mali est en bonne partie une conséquence de la crise libyenne. C'étaient justement des Touaregs armés ayant afflué dans le nord du Mali après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en Libye qui ont constitué la base de commandos extrémistes ayant soulevé une rébellion armée en janvier 2012", a indiqué le diplomate.
    Et d'ajouter qu'il s'agissait également d'une répartition globale des ressources sur le continent qui avait entraîné entre autres le déclenchement du conflit au Mali.
    "Le pays est riche en minerais précieux, y compris en or, uranium, pétrole, fer, phosphates et manganèse. On comprend que cela attire du monde", a indiqué l'ambassadeur.
  • 08/02/2013, Mali : des plans asphyxiants du FMI aux hordes barbares, Le Grand Soir
    La crise malienne est-elle en train d’être réglée ou bien va-t-elle perdurer ? Quelles sont ses origines ? Quels sont les acteurs de l’ombre et à qui obéissent les prétendus groupes « islamistes » et « séparatistes » qui s’apparentent beaucoup plus à des mercenaires qu’à des rebelles de conviction et de principes, aussi faux et archaïques soient-ils ? Pourquoi l’Azawad est un mensonge, une mystification et surtout une construction coloniale ? Comment a fonctionné le scénario qui a permis à ces mercenaires de s’installer au Mali ? Avec quels moyens et soutiens ? Pourquoi le Mali ne pouvait pas se défendre ? Comment il en a été empêché avant et après un mystérieux coup d’Etat ?
  • 05/02/2013, Hollande au Mali : la gloire française est-elle l'amorce d'un combat difficile ?, Renmin Ribao
    Selon la chaîne de télévision Europe 1, la France s'est d'abord emparée de l'aéroport pour pouvoir expédier des militaires et a ensuite récupéré trois villes principales dans le nord du Mali. Mais en réalité, les rebelles armés ont été repoussés dans les régions montagneuses et les grottes à la frontière entre le Mali et l'Algérie. Il est par conséquent difficile de les exterminer. Le point a rapporté que Hollande et l'armée française craignaient effectivement que les régions montagneuses et les déserts dans le nord deviennent l'abri naturel des rebelles armés, comme c'est le cas en Afghanistan. L'agence Reuters a prédit le 3 février que le champ de bataille futur serait dans le désert du Sahara, ce qui constitue un défi de taille pour l'armée française, le gouvernement malien et les troupes africaines.
    Le Figaro a déclaré qu'il était difficile de garantir la victoire, car les troupes maliennes restent désordonnées et qu'elles ne sont pas bien équipées. François Hollande a promis que « la France offrira son aide pour la réunification globale du Mali. » La seule question est : combien de temps et d'argent faudra-t-il pour parvenir à cet objectif ? Il est de plus en plus difficile de répondre à cette question. Il est probable que les rebelles armés reviennent. Selon le Nouvel Observateur, les jours à venir ne seront pas sans agitation pour Hollande. Il est difficile de convaincre le gouvernement malien de faire des concessions aux Touaregs. Les rebelles armés n'ont pas été touchés fatalement. Il est possible que la véritable guerre vienne seulement de commencer.
  • 05/02/2013, Francia envía militares a Níger para proteger minas de uranio, Mundo en Cuestión
  • 04/02/2013, Mali : les forces spéciales françaises déployées au Niger, RIA Novosti - Monde en Question
    Les autorités françaises ont dépêché des forces spéciales dans le nord du Niger afin d'assurer la sécurité des sites miniers du groupe nucléaire Areva, rapportent lundi les médias occidentaux citant le président nigérien Mahamadou Issoufou.
    Selon ce dernier, il s'agit des mines d'uranium situées dans les localités d'Imouraren et d'Arlit (centre). Areva, deuxième producteur mondial d'uranium en 2011, exploite ce minerai depuis plus de 40 ans au Niger et poursuit ses activités à l'heure actuelle en dépit de l'intervention militaire française au Mali voisin.
  • 04/02/2013, Sélection d'anciens articles :
    - L’impérialisme francais et ses anciennes colonies d’Afrique noire, Lutte Ouvrière
    Aujourd’hui, on peut dire que, sur le fond, la nature du problème n’a pas changé pour les gouvernements français successifs. Ils ont en quelque sorte hérité d’un patrimoine à gérer au mieux des intérêts de leur classe, mais on sait bien qu’un patrimoine, cela peut être menacé. Il convient d’en prendre soin.
    Toute leur politique a pour but de conserver, d’assurer la maintenance des intérêts capitalistes français en Afrique en veillant à ce que les appareils d’État locaux ne leur échappent pas.
    Et, depuis trente ans, il leur a fallu batailler pour cela, en permanence, et parfois batailler dur. Car n’oublions pas qu’il s’agit de conserver sous la coupe de la France, pour pressurer leurs peuples, une série d’États à travers tout un continent, de Nouakchott à Bangui, et même Tananarive, dans leur immensité et leur diversité.

    - L’Afrique noire ravagée par l’impérialisme, Lutte Ouvrière
    - Le régime militaire de Moussa Traoré, et sa chute, INA
    Le premier président du Mali indépendant, Modibo Keïta est un démocrate panafricaniste, mais à tendance socialiste... C'est ce qui lui vaudra d'être renversé par un coup d'Etat militaire perpétré par Moussa Traoré en 1968 avec le soutien de la France. Celui-ci installe un régime dictatorial impitoyable, et s'enrichit considérablement. Il sera a son tour renversé en 1991.
    - Révolte au Mali contre Moussa Traoré, Matière et Révolution
    - Révolte au Mali en 1991 contre la dictature de Moussa Traoré, Matière et Révolution
    - Alexis ROY, "La société civile dans le débat politique au Mali", Cahiers d'études africaines nº178
    Les fers de lance du mouvement insurrectionnel qui a renversé le régime de Moussa Traoré en 1991 semblaient rassembler ce qui aurait pu constituer les bases d'une société civile. Les syndicats (Union nationale des travailleurs du Mali, untm), notamment étudiants (Association des élèves et étudiants du Mali, aeem), les jeunes diplômés sans emploi et deux associations pro-démocratiques qui ont encadré la lutte contre le régime de Moussa Troaré, le cnid (Comité national d'initiative démocratique) et l'adéma (Association pour la démocratie au Mali), ont fonctionné comme un contre-pouvoir né du mécontentement populaire. Rassemblant une partie des exclus du pouvoir, ces deux dernières associations, premières formes de société civile, se sont transformées en partis politiques dès le renversement du pouvoir en place et ont profité de la manne symbolique accumulée dans le cadre de la lutte contre l'ancien système.
  • 01/02/2013, Mali : des ONG dénoncent des exactions et s'interrogent sur le rôle de la France, France 24
    Amnesty International et Human Right Watch accusent des soldats maliens de "graves atteintes aux droits de l'homme" lors de l'offensive engagée le 11 janvier avec le soutien des forces françaises. Les ONG évoquent notamment des exécutions sommaires.
  • 01/02/2013, Serge HALIMI, Le mauvais choix, Le Monde diplomatique

Janvier

  • 29/01/2013, Avec Paul Biya, François Hollande poursuit la réception des dictateurs françafricains, Survie
    Tandis que l’opération militaire massive au Mali focalise l’attention et que responsables politiques et analystes s’évertuent à démontrer que les modalités d’intervention signent la fin de la Françafrique, François Hollande reçoit le plus vieux des « dictateurs amis de la France », ce mercredi 30 janvier à 15h, pour le plus grand bonheur du patronat français.
  • 29/01/2013, Mali : intervention humanitaire ou manœuvre antichinoise ?, Le Grand Soir
    Il est évident, au vu des accords « gagnant-gagnant » qui permettent à Pékin et Bamako de tisser des liens de plus en plus étroits, que l’intervention française au Mali tombe à pic. Derrière les beaux discours humanitaires de F. Hollande se cache en réalité bien autre chose, comme par exemple la volonté de l’Occident d’arracher l’Afrique sub-saharienne à l’influence de la République populaire de Chine. Un objectif parmi d’autres, me direz-vous… mais certainement pas le moindre.
  • 25/01/2013, Exactions des militaires maliens : l’urgence d’une commission d’enquête indépendante, FIDH
    La FIDH est fortement préoccupée par la multiplication des exécutions sommaires et autres violations des droits humains commises par des soldats maliens, dans le contexte de la contre-offensive menée par les armées française et malienne contre les djihadistes, et appelle à la mise en place immédiate d’une commission d’enquête indépendante afin d’établir l’ampleur des faits et sanctionner les auteurs.
  • 25/01/2013, La France pompier pyromane, Le Petit Blanquiste
    On ne répètera jamais assez que le chaos qui s’est instauré au Sahel est le produit direct de l’intervention militaire de la France en Libye. Décidée à renverser Kadhafi coûte que coûte, la France a encouragé l’arrivée de combattants islamistes étrangers, le plus souvent recrutés et armés par le Qatar, afin que ceux-ci se substituent aux pseudo-révolutionnaires de Benghazi incapables par leurs propres forces de parvenir jusqu’à Tripoli.
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    L’impérialisme a donc choisi l’option militaire comme moyen de rétablir sa suprématie sur l’Afrique. C’est en alléguant la « lutte contre le terrorisme » qu’il lui sera possible d’intervenir militairement, d’implanter des bases, de maintenir des troupes et d’encadrer, entraîner et équiper les armées locales.

    Mais pour cela, il doit auparavant faire en sorte que les pays visés soient suffisamment affaiblis économiquement et déstabilisés politiquement pour qu’ils ne puissent prétendre assurer leur sécurité par eux-mêmes. De ce point de vue, ce qui s’est passé et continue de se passer au Mali est exemplaire : une économie contrainte de se spécialiser dans le coton sous les injonctions de la Banque mondiale ; un État en déliquescence soumis aux interférences de la France ; un coup d’État et un président inconstitutionnel ; une armée désorganisée...
  • 25/01/2013, MK BHADRAKUMAR, La Russie et la Chine se collettent avec l'avenir du Mali, Asia Times - Tlaxcala
    La Chine a des intérêts beaucoup plus grands que la Russie en Afrique. Elle a dépassé les USA et l'Europe en tant que plus gros partenaire commercial de l'Afrique (160 milliards de dollars US) et ses entreprises ont investi 15 milliards de dollars en Afrique pour la seule année dernière. La Chine convoite les minerais dans les pays d'Afrique centrale, de l'ouest et du nord, et le pétrole en Afrique de l'ouest. Les productions agricoles du Tchad, du Mali, du Bénin et du Burkina Faso alimentent l'énorme industrie textile chinoise. L'Afrique de l'ouest est également une importatrice essentielle de produits chinois, avec le Nigeria qui figure comme premier consommateur (42%).
    Ainsi que l'article du Global Times le signale, Pékin comprend parfaitement bien que l'Ouest s'embarque dans une stratégie de « containment » [d'isolement] en Afrique en reprenant simplement le contrôle des anciennes colonies où la Chine progresse. Le problème est que l'Occident ne peut pas entrer en concurrence avec la Chine en égalant l'offre de celle-ci de relations plus étendues avec les pays africains.
    Les projets transcontinentaux de la Chine ouvrent la voie à la création de blocs économiques régionaux, qui augmentent la capacité des pays africains de prendre du recul vis-à-vis des puissances occidentales et de mieux négocier. En somme, le spectre qui hante l'Occident n'est pas tant Al Qaïda que son incapacité à égaler l'offre de la Chine d'un deal globale et d'une relation plus étendue avec les Etats africains.
  • 24/01/2013, Dossier : Les zones d’ombres de l’intervention française au Mali, Survie
    Aujourd'hui, la France qui prétendait tout d'abord n'intervenir que pour bloquer les groupes armés au Nord, a revu ses buts de guerre et continue une phase offensive de sa guerre au Mali. Divers motifs militaires et politiques à l'opération Serval rendent cette opération critiquable.

    Conformément aux objectifs de l'association Survie, ce document se concentre sur le rôle de la France au Mali et aborde de façon moins approfondie le rôle des autres acteurs clé de la crise. Il ne s'agit pas de les dédouaner ou de faire porter à la France l'entière responsabilité de la crise au Mali. Il s'agit de décrypter le rôle qu'a joué la France dans la genèse de cette crise et le jeu diplomatique qu'elle a mené pour une intervention militaire dont elle est aujourd'hui la principale force, à la lumière des enjeux français dans la zone. Notre analyse nous conduit à de très vives inquiétudes concernant l'évolution de l'intervention militaire française au Nord du Mali et ses conséquences. Nous avons rassemblé ces points de contexte et inquiétudes à travers le développement d'arguments détaillés ci-dessous.

    Depuis le mois de juillet 2012, la France a promu une intervention militaire au Nord du Mali contre les groupes armés se revendiquant d'un islam radical qui l'occupent actuellement, afin de recouvrer l'intégrité du territoire malien, de lutter contre le terrorisme et du fait de la situation humanitaire catastrophique pour les personnes sur place et pour celles qui ont fui la zone. Les autorités françaises ont assuré pendant des mois qu'elles n'assumeraient qu'un « soutien logistique » à l'intervention africaine qui serait mise en œuvre. Pour ce faire, la France a participé à la marginalisation du rôle des acteurs maliens et a joué de son influence auprès des instances régionales (comme la CEDEAO, utilisée comme un faire-valoir) et internationales, alors qu'un certain nombre d'États de la zone et d'autres puissances internationales étaient très mitigés sur une intervention.

    Survie considère que l'intervention de la France est contestable et inquiétante, du fait de son histoire et de sa posture de domination vis-à-vis de ses anciennes colonies dont le Mali, de ses accointances avec les pires régimes de la région, des désastres liés à ses interventions militaires en Afrique qui ont toujours visé à soutenir des dictateurs ou ses propres intérêts contre la volonté des peuples, et de son incapacité manifeste à prendre en compte les risques d'une intervention pour les Maliens et la région.

    En réalité, pour Survie, la guerre que conduit actuellement la France au Mali s'inscrit dans la droite ligne de la politique qu'elle mène en Afrique depuis cinquante ans – une ingérence diplomatique, économique et financière et un interventionnisme militaire au service d'intérêts français, pour laquelle les décisions sont prises, comme à son habitude, sans réel débat entre l'exécutif et le Parlement et encore moins avec la population de la France.
  • 22/01/2013, Mali: five key facts about the conflict, The Guardian
    As the conflict in Mali escalates, the region and its complicated politics are dominating the headlines. Much of the reporting is short on context, or makes assumptions about what readers do and don't know. For those who want the broader picture, here are the five of the most important points too often neglected in the coverage:
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    Two: The rebels are a disparate, dysfunctional coalition
    It's common in media reports to see the fighters in the north described as "the rebels" or even "the terrorists". Although a useful shorthand, this is not strictly true because it implies some kind of a cohesive, coordinated organisation working together for the same goals. The truth is more complicated. "The rebels" are in fact a loose, ever-shifting coalition of four main rebel groups, all of which have different aims and motivations.
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    Three: Mali's government is about as illegitimate as they come
    The upshot of all this is that Mali has no representative leadership. While the north is split between rebel groups, the south is riven by political divisions and a decidedly murky, although military centred power structure – hardly a recipe for success.
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    Four: Al-Qaida's not really here
    So it's inaccurate, or at least disingenuous, to talk about the "al-Qaida presence" in the Sahel as part of a big global al-Qaida expansion; or to put the Algerian hostage drama into the context of other al-Qaida operations such as 9/11 or the Nairobi embassy bombings. It's more accurate to put the hostage drama in the context of Algeria's long-running problems with Islamist opposition. Expect to hear more of this generalising al-Qaida talk, however, as the Mali situation becomes just another stop in the "War on Terror", particularly from media outlets looking to simplify the situation.
  • 22/01/2013, Mali, una guerra que lleva a la otra, Rebelión
    Una guerra lleva a la otra. La integridad territorial de Mali quedó definitivamente destruida por la intervención militar occidental en Libia. Activó una reacción en cadena fácilmente previsible. La Unión Africana reunida en Mauritania advirtió en marzo de 2011, al día siguiente del inicio de la intervención francesa contra Gadafi, de que el cambio de régimen en Libia desetabilizaría la situación en toda la región. Se alertó expresamente de que los arsenales libios iban a alimentar otras guerras en la región. Eso es lo que ha pasado.
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    Las consecuencias del cambio de régimen en Libia se repetirán con creces en Siria. Lo de Mali puede ser bien poca cosa al lado del gran incendio entre sunitas y chiítas que occidente apoya en Siria y que potencialmente extiende el conflicto en una amplia región que va desde Líbano hasta Irak, pasando por Turquía y Jordania, con Irán como traca final. Las armas de Gadafi son poca cosa al lado de las del régimen sirio. La indecente gestión de un conflicto nos lleva al siguiente.
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    El apoyo social y la indiferencia que el intervencionismo militar y la guerra en países lejanos encuentra hoy en la población europea, es un problema central de la actual crisis europea.


Le Monde du 21/01/2013

  • 21/01/2013, Glenn GREENWALD, bombardements au Mali et l’interventionnisme occidental, The Guardian - Le Grand Soir
    Premièrement, comme l’a souligné le New York Times, l’instabilité que connaît le Mali est, pour une large part, la conséquence directe de l’intervention de l’Otan en Libye. En particulier, « des combattants islamistes lourdement armés, très aguerris par les combats en Libye », « les importants stocks d’armes sortis de Libye, ainsi que des combattants différents, plus islamisés de retour de ce pays » ont joué un rôle de catalyseur dans l’effondrement d’un gouvernement soutenu par les États-Unis.
    Deuxièmement, le renversement du gouvernement du Mali fut facilité par la désertion de soldats entraînés et armés par les États-Unis. Selon le New York Times, des cadres d’unités d’élite de cette armée, « entraînés minutieusement par les États-Unis, firent défection quand on eut vraiment besoin d’eux, en emportant chez l’ennemi, au plus fort de la bataille, des troupes, des armes, des camions et leurs compétences récentes, selon des responsables de l’armée malienne. » Puis, « un officier entraîné par les États-Unis a renversé le gouvernement élu du Mali, préparant le terrain pour la prise de la moitié du pays par des forces extrémistes islamistes. »
    Troisièmement, les bombardements de musulmans dans un nouveau pays provoqueront à l’évidence toujours plus de sentiments anti-occidentaux, ce qui alimentera le terrorisme. Déjà, comme l’a observé le Guardian, les avions de chasse français « ont tué au moins 11 civils, dont trois enfants ». Le long passé colonial de la France au Mali ne peut inévitablement exacerber que de la colère. En décembre dernier, après que le Conseil de sécurité des Nations Unies eut autorisé une intervention au Mali, Salvatore Saguès, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest pour Amnesty International, prévenait : « Une intervention armée internationale risque d’amplifier la violation des droits humains dont nous sommes déjà témoins dans ce conflit. »
    Quatrièmement, en dépit de la rhétorique d’autosatisfaction dont les démocraties occidentales adorent se délecter, il est sidérant de constater à quel point ces guerres sont menées sans aucune référence à un quelconque processus démocratique. À propos de la participation du gouvernement britannique dans l’attaque contre le Mali, l’Independent estime «  troublant, pour ne pas dire plus, que Cameron ait engagé la Grande-Bretagne dans ce conflit sans même avoir fait semblant de consulter le Parlement. » De même, le Washington Post révèle que le président Obama n’a reconnu qu’après coup que des chasseurs étatsuniens ont pénétré dans l’espace aérien somalien dans le cadre de l’opération menée par la France dans ce pays. Il s’agit, selon le Post, «  d’un aveu rare des menées militaires des États-Unis dans la Corne de l’Afrique », donc du secret anti-démocratique qui entoure systématiquement les actes de guerre des États-Unis dans la région.
    Finalement, la propagande utilisée pour justifier tout ceci est d’une banalité déprimante, même si elle est extrêmement efficace. Un gouvernement occidental qui souhaite bombarder des musulmans se contente de leur accoler méchamment l’étiquette de "terroristes", et le moindre débat, le moindre jugement critique sont instantanément étouffés dans l’œuf. Comme l’a proclamé le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian.
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    La “guerre contre le terrorisme” est une guerre qui assure sa propre pérennité, précisément parce quelle crée sans fin ses propres ennemis et qu’elle fournit l’huile garantissant que le feu brûlera jusqu’à la fin des temps. Mais la propagande à base de slogans qui sert à justifier tout ceci est à ce point facile et de pacotille (il faut tuer les terroristes !) qu’il est difficile de percevoir quand tout cela s’arrêtera. La peur aveugle – pas seulement de la violence, mais de l’Autre – qui a été greffée avec succès dans le cerveau de nombreux citoyens occidentaux est telle que ce simple vocable vide de sens (les terroristes) est capable, à lui seul, d’engendrer un soutien inconditionnel à toute initiative prise en leur nom, quel que soit le secret ou le manque de preuves qui l’entoure.
  • 21/01/2013, Une experte chinoise met la France en garde contre la légitimation d'un "nouvel interventionnisme" en Afrique, Xinhua
    Malgré un soutien unanime de la communauté internationale, l'intervention de la France, ancien "gendarme de l'Afrique", ne manque pas de susciter des interrogations. "L'intervention française pourrait-elle ouvrir la porte à la légitimation d'un nouvel interventionnisme en Afrique ?", s'interroge Mme He dans son article.

    Bénéficiant de l'approbation de l'ONU, l'intervention de la France à la demande du président malien semble justifiée, d'autant plus que le président Hollande a martelé que l'intervention française n'avait "pas d'autre but que la lutte contre le terrorisme".

    Cependant, il est essentiel de déterminer le statut des groupes rebelles actifs dans le Nord du Mali. "Pour le moment, il n'est pas juste de qualifier les groupes armés de purement terroristes", et compte tenu de la légitimité insuffisante du gouvernement malien actuel, qui est issu d'un coup d'Etat, "en ce qui concerne la crise au Mali, il s'agit plutôt d'un conflit entre différents groupes politiques que d'une lutte contre le terrorisme", analyse la spécialiste.

    Mme He a également examiné la situation d'un point de vue historique. Sur le continent africain, au lieu de tracer des frontières naturelles, la plupart des pays ont hérité de frontières délimitées par leurs anciens colonisateurs, qui avaient divisé le continent en fonction de leurs intérêts et leurs rapports de forces. "Résultat, au sein des populations africaines, la reconnaissance de l'ethnie et de la religion compte plus que celle de la souveraineté ou de la nation. Ce qui peut amener le continent à entrouvrir une porte à l'ingérence extérieure".
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    "Nous ne défendons qu'une cause, l'intégrité du Mali, et nous n'avons qu'un adversaire, le terrorisme", a répété le président français. Néanmoins, face à la demande du président centrafricain, lui aussi confronté à l'attaque de rebelles, le gouvernement français a choisi de garder ses distances. "Ce qui alimente les rumeurs selon lesquelles la France, le gendarme, pratique le deux poids deux mesures dans les affaires africaines", a fait observer Mme He.

    Par ailleurs, le déploiement des forces armées au Mali aura pour effet d'alourdir les dépenses de l'Etat et pèsera sur une économie française affaiblie. "C'est pour cela que des médias à travers le monde ont signalé que le Mali risque de devenir un Afghanistan pour la France", a indiqué Mme He, avant de faire part d'une autre inquiétude : l'intervention française permettra-t-elle d'apporter une stabilité à long terme au Mali ? Une question à laquelle il est pour l'instant impossible de répondre.
  • 21/01/2013, Jean-Dominique MERCHET, Le retour de la «guerre contre le terrorisme», RIA Novosti
    Désigner notre ennemi comme «terroriste» présente un avantage : il évite de le définir plus précisément ! Or, qui sont les hommes que nous combattons au Sahel ? Des islamistes radicaux, des djihadistes, majoritairement d'origine arabe et touareg. Mais les «éléments de langage» des dirigeants français évitent avec le plus grand soin de le dire : les mots «islamistes» ou «djihadistes» ne sont pas employés. Comme si, par souci de ne pas «stigmatiser» les musulmans, il ne fallait surtout pas utiliser de mots trop «connotés», comme on dit…
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    Ce qui se déroule au Mali est différent. L'armée française – et ce qui reste d'armée malienne – n'ont pas à faire à des terroristes, mais à des combattants réguliers. Des «maquisards», des «guérilleros», comme on disait en d'autre temps et d'autres lieux. Au Mali, ils ne commettent pas d'attentats à la bombe et ne conduisent pas des opérations clandestines. Ils se battent à découvert, à la loyale, avec leurs colonnes de 4X4 très bien armés et, semble-t-il, bien commandés. Nous avons à faire à des soldats – qui, certes, propagent une vision du monde que nous rejetons, mais à des soldats quand même.
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    Les qualifier de «terroristes criminels», c'est, au fond, emprunter à la rhétorique du discours néoconservateur. Les guerres d'aujourd'hui sont toutes marquées par le «criminalisation» de l'ennemi. Les opérations militaires finissent par devenir des opérations policières contre des «hors la loi», contre des gens qui violent la morale commune. La guerre n'est plus la continuation de la politique par d'autres moyens, elle est devenue la poursuite de la Justice par d'autres moyens. Il faut parfois combattre et l'emploi de la force n'est pas illégitime. La guerre – ou plutôt la victoire militaire – permet de résoudre des situations inextricables. Mais, comme on le voit en Irak, en Afghanistan et désormais au Mali, il ne peut y avoir de solutions durables que politiques. Elles passent, à un moment, par la discussion avec l'ennemi- ou, au moins avec certains d'entre eux. Peut-on discuter avec des «terroristes criminels» ?
  • 21/01/2013, Konstantin BOGDANOV, La France paie au Mali les pots cassés de Libye, RIA Novosti
    La guerre coloniale en Libye lancée par la France et le Royaume-Uni en 2011 s'est conclue par l'effondrement du régime politique de Mouammar Kadhafi et le règne d’un véritable esprit de liberté dans le pays. Mais la principale conséquence en fut une facilitation considérable de la vie des résistants armés sur le territoire libyen et les régions voisines. Au passage, ils ont volé en Libye d'importantes quantités d'armes.

    Et finalement l'abcès a éclaté: les séparatistes touaregs ont immédiatement instauré au nord du Mali leur propre Etat indépendant, Azawad. Puis ils ont commencé à se diviser: dans leurs rangs se trouvaient beaucoup d'islamistes qui ont "ouvert la porte" aux extrémistes d'Aqmi.

    En 2012, le gouvernement malien ne contrôlait plus que le sud du pays et plus des deux du territoire s'étaient transformés en cour de passage pour n'importe qui.

    "Opérer sans attendre l’infection", c'est à cela que ressemble l’opération française. Ce n'est pas la première fois que la France fait comme chez elle en Afrique de l'Ouest – d'ailleurs, la zone était sa maison jusqu’aux années 1960, ou plutôt une résidence coloniale secondaire. La question est de savoir si ce processus n'est pas allé trop loin.
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    La France est le principal opérateur des événements actuels. La France qui, en ouvrant la boîte de Pandore en Libye en 2011, a transformé la guérilla éparpillée d'Aqmi en Algérie, en Libye, au Niger et au Mali en véritable zone d'instabilité. La France qui a mis en danger toute l'Europe.
  • 21/01/2013, Mali - a brief history and latest developments: interactive, The Guardian
  • 20/01/2013, The goal is the total reconquest of Mali, Los Angeles Times
  • 20/01/2013, A la Une : un consensus martial autour de François Hollande, RFI
    Dans l’ensemble, la presse française approuve la décision du président français d’entrer en guerre au Mali, même si la plupart des hebdomadaires prennent date sur les risques encourus par la France dans cette opération militaire.
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    Certes, concède L’Humanité Dimanche, « les risques sont immenses mais ceux qui auraient découlé du succès de la percée des terroristes les surpassent tous », tranche l’hebdomadaire communiste, qui met tout de même en garde contre les risques d’enlisement. « Cette opération militaire doit être la plus courte possible et il ne faudrait pas tomber dans l’ornière du néocolonialisme », lance L’Humanité Dimanche.
    Lire : The "war on terror" is a self-perpetuating war precisely because it endlessly engenders its own enemies and provides the fuel to ensure that the fire rages without end. But the sloganeering propaganda used to justify this is so cheap and easy - we must kill the Terrorists! - that it's hard to see what will finally cause this to end. The blinding fear - not just of violence, but of Otherness - that has been successfully implanted in the minds of many western citizens is such that this single, empty word (Terrorists), standing alone, is sufficient to generate unquestioning support for whatever their governments do in its name, no matter how secret or unaccompanied by evidence it may be.
    La «guerre contre le terrorisme» est une guerre qui se perpétue indéfiniment, précisément parce qu'elle engendre sans cesse ses propres ennemis et fournit le carburant pour que les incendies fassent rage sans fin. Malgré les slogans de la propagande utilisés pour justifier que ce n'est pas cher et facile - il faut tuer les terroristes ! - il est difficile de savoir ce qui va finalement provoquer la fin. La crainte aveugle - et pas seulement de la violence, mais de l'altérité - qui a été implanté avec succès dans les esprits de nombreux citoyens occidentaux est telle que ce seul mot vide (terroristes), à lui seul, suffit à générer un soutien inconditionnel à ce que font les gouvernements en leur nom, que ce soit en secret ou sans preuves.
    Glenn GREENWALD, The Bombing of Mali Highlights all the Lessons of Western Intervention, The Guardian.
  • 19/01/2013, Les différents courants politiques au Mali, Matière et Révolution
    Les courants politiques maliens se sont considérablement divisés face aux événements récents, allant des adeptes de la guerre à ceux de la paix, des groupes qui tournent vers l’islamisme radical à ceux qui le combattent, du soutien à l’intervention française à l’attitude inverse, du soutien au président par intérim choisi par la Cedeao et la France à sa dénonciation virulente, etc… Ce qui caractérise ces courants, au-delà de ces divisions radicales, c’est les multiples changements liés à des tournants invraisemblablement rapides de la situation du pays.
  • 19/01/2013, François Hollande le guerrier : l'intervention impérialiste française au Mali, Le Grand Soir
    Alors que le chômage et la précarité font ravage en France, François Hollande et son gouvernement, pour mieux masquer la faillite de leur politique économique et sociale, envoient leurs troupes au Mali ! « Nos forces armées ont apporté cet après-midi leur soutien aux unités maliennes pour lutter contre ces éléments terroristes » déclarait solennellement le président français vendredi 11 janvier 2013. La droite et l'extrême droite approuvent et applaudissent. Le plan Vigipirate passe du « rouge » au « rouge renforcé ». Il deviendra probablement « rouge écarlate » comme le sang qui va couler au Mali et dans la région ! Les médias bourgeois, sans relâche, propagent leur chauvinisme et distillent comme du venin leur propagande guerrière justifiant l'intervention militaire. Journalistes, hommes et femmes politiques, consultants, militaires et experts en tout genre déferlent sur les plateaux de télévision pour asséner leur « vérité », détournant ainsi l'attention des classes populaires des véritables problèmes qui les rongent au quotidien pour mieux servir les intérêts de la classe dominante.
    […] Tout le discours sur la lutte contre les déficits publics répété bêtement et inlassablement par les représentants de la classe dominante s'évapore comme par enchantement ! On trouve facilement et rapidement les fonds nécessaires pour financer cette opération qui, selon le chef de l'État, « durera le temps nécessaire ».
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    Il y a trop d'intérêts dans cette région du monde ! L'Afrique est aujourd'hui l'objet de grandes convoitises. Paradoxalement, la population du Mali est classée parmi les plus pauvres de la planète par les Nations-Unies (son IDH la classe au175è rang sur 187 pays), alors que son sous-sol est l'un des plus riches du continent africain. Si l'or reste la première richesse du pays, les autres ressources, notamment pétrolières, sont aussi nombreuses que sous-exploitées. Le Niger, dont la population vit dans l'extrême pauvreté, est l'un des plus grands producteurs mondiaux de l'uranium exploité par le groupe nucléaire français Areva depuis une quarantaine d'années. En 2008, le groupe Areva s'est emparé du « droit » d'exploiter la mine géante(5000 tonnes par an) d'Imouraren dont le démarrage est prévu pour 2014. On va taire par pudeur les conditions de travail misérables dans les mines les plus dangereuses du monde contrôlées par Areva. Les révoltes ouvrières contre leurs conditions d'esclaves sont systématiquement réprimées sans jamais trouver le moindre écho dans les médias bourgeois.
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    Les « terroristes » que l'on prétend combattre aujourd'hui sont le produit du capitalisme mondialisé. Les bourgeoisies occidentales, notamment américaine ont contribué largement à l'affaiblissement dans le monde arabe et musulman de toute pensée laïque et progressiste. Nombreux sont les ouvriers, paysans, intellectuels, artistes chanteurs ou de simples militants progressistes tombés sous les balles des fanatiques religieux armés et financés par des régimes réactionnaires et corrompus soutenus par les États-Unis. Rappelons pour mémoire, que les Talibans d'aujourd'hui, on les appelait hier, lorsqu'ils combattaient l'armée Soviétique en Afghanistan, les Moujahidines de la liberté (combattants de la liberté).
  • 18/01/2013, Mali conflict sparks fears of humanitarian crisis, The Guardian
    "Since the rebels attacked Konna we have been very afraid, but when the French arrived we felt reassured, and now we hear that Konna is back in army control."
    The medical relief group Médecins Sans Frontières (MSF) told the Guardian it was being blocked from reaching Konna by both sides in the conflict.
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    Aid workers said they were seeing a steady movement of displaced people as the UN released new predictions that as many as 700,000 more civilians would be displaced by the fighting in the next few months, with 300,000 remaining inside the country and more than 400,000 potentially flowing into neighbouring countries.
    There are already calls for emergency relief for refugees in neighbouring countries, in particular Burkina Faso – where camps now hold almost 40,000 Malian refugees – and Mauritania, where there are 54,000, and where refugee camps are said to be dangerously overcrowded.
    Les charognards de l'humanitaire nous vendent cette guerre qui rapportent gros.
  • 18/01/2013, Le conflit au Mali gagne l'Algérie, eurotopics
    Plus de 30 personnes ont été tuées jeudi dans la tentative de l'armée algérienne de mettre fin à la prise d'otages au Sahara. Une brigade islamiste s'était emparée mercredi d'un site gazier et aurait exigé la fin de l'intervention militaire au Mali. Pour les éditorialistes, les islamistes radicaux progressent dans beaucoup de pays musulmans, mais l'Occident ne parviendra pas à vaincre le terrorisme par les armes.
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    Le conflit malien s'internationalise, De Morgen - Belgique
    Avec la prise d'otages en Algérie, l'intervention française au Mali a revêtu une dimension internationale, prévient le quotidien de centre-gauche De Morgen : "Une intervention au sol, c'est très bien, mais dans le Mali d'aujourd'hui, cela veut dire que l'on part en guerre contre un conglomérat de milices islamistes lourdement armées, disposant pour la plupart de liens avec des groupes de combats dans des pays comme la Mauritanie ou l'Algérie. On a pu vérifier ces deux derniers jours que cela augmentait le risque de complications imprévues. En Algérie, pour protester contre l'intervention française, les combattants ont attaqué un site gazier de BP. 41 étrangers et 150 Algériens ont été pris en otages. L'armée algérienne a lancé hier une attaque risquée sur le site. L'opération a tourné au fiasco. … La guerre au Mali est passée hier du statut de grave conflit régional à celui de crise internationale, et place également les citoyens d'Europe, d'Asie et des Etats-Unis dans une situation particulièrement dangereuse."
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    Une autre guerre absurde, Il Sole 24 Ore - Italie
    Le bain de sang en Algérie montre que l'engagement militaire au Mali est voué à l'échec, constate le politologue Vittorio Emanuele Parsi dans le journal économique libéral-conservateur Il Sole 24 Ore : "Jusque-là, les seuls 'succès' de la nouvelle intervention militaire française en Afrique ont été deux événements tragiques : la prise d'otages et l'exécution d'un nombre encore indéterminé de citoyens occidentaux sur un site gazier en Algérie, et la mort d'un otage français en Somalie. Le conflit au Mali a des liens avec la dernière campagne en Libye, également menée au nom de la sécurité du voisinage direct de l'Europe. La soi-disant victoire militaire en Libye donne l'impression que le recours à la force, la guerre en d'autres termes, rate de plus en plus souvent l'objectif politique au nom duquel elle a été déclarée. … Au lieu de poursuivre l'élaboration d'une stratégie parfaite, il serait bien plus judicieux de recourir aux moyens politiques et économiques à notre disposition. Et ce, avant de nous retrouver impliqués dans une énième 'guerre contre le terrorisme', dont l'armée devra encore nous extraire, en raison de l'incapacité de la politique à déterminer des objectifs réalistes et des ressources appropriées et nécessaires."
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    L'Europe s'est créé son propre Afghanistan, Delo - Slovénie
    a prise d'otages en Algérie, censée contraindre à la fin de l'intervention militaire française au Mali, montre que l'Europe n'a rien appris, estime le quotidien de centre-gauche Delo : "C'est comme si l'Afghanistan, l'Irak, la Libye et la Syrie, où personne n'ose plus s'engager désormais, n'avaient pas servi de leçon. Comme si on ne savait pas qu'en utilisant la force militaire, on n'obtenait rien. Une puissance surarmée peut certes chasser temporairement des 'terroristes', mais sans forces locales et maturité démocratique, la moindre tentative de ce type aboutit tôt ou tard à une occupation militaire de type colonial. Après toutes les erreurs qu'elle a commises, et après avoir visiblement sous-estimé l'Afrique et le printemps arabe, l'Europe se trouve face à son propre Afghanistan. Quant à savoir dans quelle mesure la politique étrangère européenne commune est responsable de cette situation, c'est une bonne question. Mais il est clair pourtant que les conséquences toucheront tout le monde et que l'UE, sans l'aide des Etats-Unis, ne sera pas à la hauteur de la tâche."
  • 18/01/2013, Extension stratégique du domaine du désordre, Dedefensa
    Le développement d’une “menace terroriste directe” contre l’Europe à partir de la situation Mali-Libye-Algérie, à partir des manipulations extraordinaires du bloc BAO dans son rôle dans le processus du “printemps arabe”, est une illustration impeccable de l’importance de ce facteur du système de la communication : la “menace” dénoncée depuis plusieurs années finit par se concrétiser, au niveau de la communication, puis au niveau de cette “situation stratégique de désordre” en expansion. On finit par y croire, cela finit par être, – sans que nous sachions jamais, dans l’instant du constat, la part de réalité et la part de narrative de ce qui finit pas être une vérité-Système, et bien sûr quelle est la réelle substance de cette vérité-Système.
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    Maloof [ancien “expert” du Pentagone du temps de Rumsfeld, et complètement acoquiné à la cabale Cheney-Rumsfeld/neocons] prévoit un destin difficile pour la France au Mali et un destin tragique pour la présidence de Hollande, à cause de cette affaire et du reflux de l’opinion publique lorsque la guerre, qu’il compare à l’Afghanistan, donnera tous ses effets…
  • 18/01/2013, Mali : la clé est en Algérie, France Culture - mp3
    Sur le site Project Syndicate, le Français Dominique Moïsi écrit : « Au Mali, la France est redevenue un gendarme régional par défaut ; et cela pour trois raisons. » Je résume. Primo, parce que les Américains, traumatisés par leur échec en Somalie, il y a vingt ans, sont devenus extrêmement réticents à intervenir sur le continent africain. Deuxio, parce que l’intérêt des Européens pour les actions militaires extérieures est au plus bas. Tertio, parce que les forces militaires locales - on pense tant à l’armée malienne elle-même, qu’à celles de la CEDEAO - ne sont pas à même de faire face à des bandes de djihadistes, déterminés et bien équipés.
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    La stabilité du Mali est d’une importance capitale pour toute la région, parce que le pays se trouve placé au cœur de plusieurs axes commerciaux et humains. Si nous n’avons pas d’intérêts économiques au Mali, nous en avons assurément au Niger voisin, où Areva tire un tiers de sa production d’uranium. Le pays est aussi voisin de la Mauritanie où Total exploite des puis de pétrole.
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    Mais lorsque les soldats français seront partis – car ils ne sauraient rester indéfiniment sans exposer notre pays à l’accusation de néo-colonialisme, l’Algérie, dont l’armée, bien entraînée et équipée, est autrement plus sérieuse que celle du Mali, sera amenée à jouer un rôle décisif dans le contrôle de la région.
  • 18/01/2013, La mèche lente de la guerre en Afrique, RIA Novosti
    La crise au Mali et l'intervention française risquent de provoquer un élan d'activités terroristes dans toute la région, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Le drame de la prise d'otages dans un champ gazier en Algérie a connu un nouveau rebondissement : les combattants ont exigé l’arrêt de l'opération des forces françaises au Mali en échange de la libération des otages, puis l’assaut mené contre le site gazier où ils retenaient des dizaines de personnes a fait au moins 35 morts parmi les otages. Plus tôt, selon la presse française, 25 étrangers avaient réussi à s'enfuir.
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    Par ailleurs, les experts avertissent que le nord du Mali pourrait devenir un véritable Etat pour Al-Qaïda. Contrairement à l'Afghanistan, il n'y a pratiquement pas de population locale - 1,5 million de touaregs ne comptent pas -, de présence de l’Etat ni même de puissantes tribus, mais beaucoup de place pour déployer des bases secrètes et des camps d'entraînement, une quantité impressionnante d'armes volées en Libye, qui continuent à affluer via les frontières mal protégées. Cette tumeur deviendra inévitablement une source de risque pour les pays voisins et l'Europe, prévision confirmée par la prise d'otages en Algérie.
  • 17/01/2013, L’intervention militaire française parviendra-t-elle à étouffer la révolte du peuple malien ?, Matière et Révolution
    À la sale guerre des groupes islamistes au nord vient désormais se rajouter la sale guerre de la France et des troupes maliennes. Exactions contre exactions et les populations civiles, loin d’être sauvées, sont doublement menacées. Ceux qui ont échappé aux uns vont être la cible des autres, accusées de complicité, volées, violées, bombardées. Les troupes maliennes n’ont de cesse que de démontrer leur capacité de violence, elles qui avaient été accusées de molesse, quitte à prendre des victimes comme accusés et à les fusiller sans jugement pour augmenter leur tableau de chasse. Délit de faciès de touareg, délit de contestation sociale, délit de détention d’une arme, délit de désir de se déplacer, tout est devenu un délit dans ce pays en guerre pris entre deux feux, entre islamistes et anti-islamistes. L’anti-terrorisme a bon dos pour justifier de terroriser en réalité les populations civiles.

    L’armée française et l’armée malienne ne valent pas mieux en matière de défense des populations civiles que les armées islamistes et touaregues. Il suffit de rappeler que le général commandant l’opération de la France au Mali est un ancien officier supérieur commandant l’opération de la France au Rwanda, commandant le génocide donc puisque la France de Miterrand-Léotard était l’organisateur du massacre de 1994. Les bombardements par avions rafale n’ont pas cessé et les habitations civiles peuvent aussi bien en faire les frais que de vrais camps des bandes armées du nord. Et ce n’est qu’un début…
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    Les Maliens ont parfaitement conscience que toutes les interventions armées étrangères en Afrique se sont soldées par une aggravation des violences, de la misère et de la dictature. Elles en ont vu le résultat tout récemment en Côte d’Ivoire où résidaient de nombreux maliens. Les troupes françaises et américaines avaient réussi à changer de dictateur pour mettre le leur mais n’ont pas supprimé la dictature et la misère est plus grande que jamais.
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    La première chose qu’il aurait fallu dire, c’est que ce désert du nord Mali intéressait la France parce que sa partie ouest, c’est le gaz et le pétrole et que sa partie est, c’est l’uranium, celui qui est frontalier de l’uranium du Niger et qu’exploite le trust français Areva ! Ce n’est pas tout à fait secondaire dans l’intervention militaire de la France… Et ce n’est pas les seuls buts de guerre qui en font une intervention impérialiste !
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    Quand le gouvernement français a choisi d’envoyer l’armée au Mali, il ne répondait pas seulement à la nécessité pour lui de sécuriser ses profits dans la région, en particulier l’uranium d’Areva. Il avait aussi un objectif et social : faire face à la situation sociale et politique explosive à Bamako et dans les villes maliennes, avec l’effondrement de l’Etat, le discrédit des chefs militaires imposant leur dictature et détournant les profits, la haine montante des classes dirigeantes dévouées à l’impérialisme. Cette situation sociale explosive a pris un tour nouveau avec l’envahissement du nord Mali par des bandes armées islamistes venues de Libye et des groupes armés touarègues. Cette attaque n’a fait que dévoiler le pourrissement et l’effondrement de l’Etat malien.
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    Ainsi, peu avant l’action militaire des troupes françaises, la capitale Bamako a connu une grève spontanée et explosive des transports de bus, bloquant la ville. Se saisissant de l’appel des dirigeants syndicaux de la Sotrama, les travailleurs ont transformé les deux heures de débrayage prévues en grève générale illimitée, sans que les bureaucrates syndicaux puissent dire leur mot. Les chauffeurs de bus tenaient à exprimer ainsi leur ras-le-bol du rançonnage exercé par les forces de l’ordre sous prétexte de contrôle des papiers. Cette grève spectaculaire des transports dans la capitale, débordant les cadres syndicaux, est symptomatique de la crise sociale et politique à Bamako. Ceux qui dirigent d’habitude sans difficulté les luttes étaient eux-mêmes débarqués comme le sont les partis politiques classiques et les organisations religieuses, elles-mêmes remises en question.
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    Si la relative popularité, au début, de l’intervention militaire française a permis de faire accepter l’occupation militaire de Bamako, alors que la population s’était opposée violemment à une telle occupation même par des troupes africaines et plus encore par des troupes françaises, rien ne prouve que l’opération de remise à l’ordre dans la capitale soit facile. Sanogo, le capitaine qui s’était fait connaitre en prenant la tête de la révolte des petits soldats refusant l’autorité de la hiérarchie militaire, a lui-même tenu à cautionner publiquement l’intervention française, laissant croire que la France allait réussir à sauver le peuple malien des bandes armées. Mais, là encore, rien n’est moins sûr. Même si l’intervention française contre les bandes armées du nord peut garder une certaine popularité, un certain temps, l’intervention au sud contre la révolte, pour remettre en selle l’Etat, l’armée, la hiérarchie, les classes dirigeantes, risque d’être beaucoup plus délicate. Rien ne dit que les bérets verts (les révoltés) et les bérets rouges (favorables à la hiérarchie) se réconcilient aisément. Rien ne dit que les classes dirigeantes reviennent facilement au pouvoir.
  • 17/01/2013, Une guerre au Mali et de l'uranium au Niger : des islamistes très utiles au pouvoir français, Le Grand Soir
    De la même façon qu'au moment de l'intervention militaire contre Kadhafi en Libye, il est insupportable de se retrouver sommé de soutenir une intervention militaire déployée par ceux qui sont largement responsables de la gravité de la situation.
    Qui plus est, qui peut vraiment croire qu'il s'agit d'une opération "pour la démocratie au Mali" ? Cela fait des décennies qu'elle est bafouée dans ce pays par des régimes corrompus largement soutenus par la France. Alors, pourquoi cette subite urgence "démocratique" ?De même, qui croira qu'il s'agit de "sécuriser la région" ? En réalité, il s'agit de sécuriser l'approvisionnement des centrales nucléaires françaises en uranium : ce dernier est en effet extrait dans les mines du nord du Niger, zone désertique seulement séparée du Mali. par une ligne sur les cartes géographiques.
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    La France a soutenu avec la plus grande constance les gouvernements corrompus qui se sont succédé au Mali, aboutissant à un délitement total de l'État. C'est probablement cet effondrement qui a amené les groupes islamistes à s'enhardir et à avancer vers Bamako.
    De même, la France a maintenu depuis 40 ans le pouvoir du Niger dans un état de faiblesse et de dépendance par rapport à l'ancienne puissance coloniale et son entreprise d'extraction de l'uranium, la Cogéma devenue Areva. Alors que les dirigeants nigériens essaient tant bien que mal de contrôler ce que fait Areva, la France reprend totalement la main avec son intervention militaire.
  • 17/01/2013, Notes sur les “Cent Fleurs” du printemps, Dedefensa
    L’intervention française en Libye fut exemplaire, ainsi que la campagne militaire, qui fut essentiellement assumée par les Français et nullement le fruit d’une machination opérationnelle des USA et d’une OTAN manipulant la France ; USA et OTAN sont bien incapables, et de quelque chose d’opérationnel qui soit efficace, et même de manipulations habilement menées à terme. Les Français montrèrent une grande maestria opérationnelle et le bon peuple, y compris à Saint-Germain et dans la rédaction de Libé, sentit renaître les gloires militaires d’antan. La campagne de Libye fut donc l’ouverture à la hussarde d’une colossale erreur sans bavure et d’une catastrophe presque parfaite à force de panache très germanopratin.
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    Pendant ce temps, la démocratie s’installait effectivement, sous la forme qu’on lui connaît… Les liquidations, les règlements de compte, l’anarchie centrifuge et l’éclatement des pouvoirs s’organisèrent avec les djihadistes (AQMI et compagnie) en bonne forme ; les arsenaux de Kadhafi renforcés des livraisons du bloc BAO furent pillés et distribués équitablement entre les diverses factions ; des groupes divers, ethniques et autres, furent déplacés, poursuivis, contraints ou boutés hors du pays ; les frontières servirent par conséquent de passoires à la diffusion du désordre vers l’Algérie, le Mali, etc. La Libye nouvelle réussit même cet exploit de devenir un fournisseur important de forces de déstabilisation, de préférence djihadistes, vers la lointaine Syrie… Les Cent Fleurs, vous dit-on, sont sans frontières.
    Dès ce moment, tous les experts évidemment sérieux se mirent à leurs ordinateurs pour annoncer fort justement vers quels points et de quelle façon la Libye éclatée et mise en lambeaux allait répandre sa peste. Il n’y avait nul besoin d’être grand clerc : le Mali était aux premières loges…
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    En somme, la France ne peut se dérober à son “devoir” d’intervention pour éviter l’effondrement de l’État en carton-pâte du Mali sous les coups des djihadistes, mais laquelle chose en carton-pâte reste un État tout de même (légitimité et tout le reste, sous l’applaudissement un peu ironique des amis russes, informés par un Depardieu en bonne forme). Bien entendu, la France est directement responsable de l’obligation où elle se trouve d’intervenir, parce qu’elle a fait ce qu’elle a fait il y a un peu plus d’un an, et parce que depuis bien plus d’un an elle suit fidèlement les traces de la logique américaniste-occidentaliste transférée au bloc BAO.
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    Donc, aucune crainte à avoir : la France n’est pas au Mali par esprit de conquête, ni même par esprit de lucre. Elle est au Mali par inadvertance, sans y rien comprendre, de la même façon qu’elle dit que Assad ne devrait pas être autorisé à exister (dixit Fabius) ; elle y est parce qu’il faut bien, pour boucher un des nombreux trous par où l’eau djihadiste entre par geysers, qu’elle a elle-même, avec ses amis (la France et le bloc BAO), forés dans la coque sans réaliser qu’elle forait des trous dans la coque. Ce constat répond par ailleurs à la question de savoir si la France a une “stratégie de sortie” (de la crise), qui fait en général le fond de la spéculation stratégique : on ne peut répondre puisque la France n’a pas de stratégie du tout, ni d’entrée, ni de maintien, donc ni de sortie, – nihil, zéro, rien, nada (comme pour le JSF de ce jour, même parcours, même famille-Système). Sans doute est-ce l’intervention française postcoloniale (il y en a eu d’autres qui se sont déroulées bien plus discrètement) la plus complètement inévitable et la plus complètement inutile dans ses attendus et son fondement.

    Nous dirions même, pour écarter les nombreuses explications, théories, accusations diverses, etc., développées en faveur de la France et lancées contre la France, que le vrai problème est qu’il n’y a rien à dire sur l’aventure française au Mali. Notre commentaire peut paraître obstinément négatif, sinon nihiliste pour les âmes sensibles, – quoique roboratif à notre sens, – mais à commenter le “rien” l’impression est inévitable. Si la chose n’était tragique et cruelle comme on voit qu’elle est et qui interdit de la prendre trop à la légère, nous dirions qu’elle pêche irrémédiablement par son absence totale de sérieux, par son irréalité et son infécondité politiques totales, résultant de son absence tout aussi complète de substance puisqu’elle dépend de circonstances elles-mêmes complètement faussaires et sans la moindre stratégie ni sérieux politique (l’intervention en Libye). Cette cohabitation étrange de tragédie et de cruauté d’une part, et d’absence de sérieux, de légèreté par le vide d’autre part, est complètement caractéristique de la postmodernité et de la politique prétendument suivie jusqu’ici, et en fait imposée par le Système, – et en fait duplication forcée de la politique-Système, qui, elle, est bien nihiliste parce que déstructurante et dissolvante, et en sachant pourquoi et dans quel but.

    Ainsi pourrions-nous proposer une conclusion qui ne conclut rien puisqu’on ne peut rien conclure de quelque chose d’aussi vide et pourtant d’aussi inévitable. Cette conclusion est une analogie avec une autre situation, sans la moindre intention de comparaison, d’exemplarité, de proximité en aucune façon, mais pour montrer que, dans toutes les situations de tension et de crise aujourd’hui, domine le même état d’esprit du bloc BAO, de cette “contre-civilisation”, complètement vide hors la puissante pression qu’impose le Système. Il s’agit du documentaire The Gatekeepers, sélectionné pour les Oscars hollywoodiens dans cette catégorie, et qui montre diverses interviews d’anciens chefs de sécurité israéliens, essentiellement le Shin Beth. Tous, – et nombre d’entre eux n’ont pas hésité devant les actes les plus terribles et les plus horribles, – disent leur désenchantement, l’inutilité qu’ils ont découvert dans leur mission… «[T]ous reconnaissent que la politique sécuritaire israélienne dans les territoires occupés n'est pas viable à long terme. “Ce n'est que de la tactique, pas de la stratégie”, résume l'un d'entre eux.» (Le Figaro, du 17 janvier 2013).
  • 17/01/2013, Au Mali, une intervention française aux contours incertains, Le Monde diplomatique
    L’expédition au Mali repose aussi la question des relations de la France avec le continent africain, de ses responsabilités, de ses méthodes d’action. Le temps de la Françafrique est, paraît-il, terminé. Pourtant, si les ressources de l’Afrique suscitent encore bien des convoitises, la volonté de contribuer à un développement économique, social et politique du continent semble absente des préoccupations européennes ou des organisations financières internationales. Mais seul ce développement peut garantir, à long terme, la stabilité et la prospérité.
  • 17/01/2013, Le Mali, un nouvel Afghanistan pour la France ?, Xinhua
    L'escalade de la violence au Mali a propulsé la France sur le devant de la scène. Peu après l'annonce d'une intervention militaire au Mali, la France a vu les venir de toutes parts, de l'approbation de l'ONU jusqu'à l'engagement de CEDEAO en passant par une assistance logistique de Washington. Cependant, alors que les combats se poursuivent, des voix de la discorde commencent à se faire entendre : le Mali serait-il en train de devenir l'Afghanistan pour la France ?
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    Pour rappel, les Etats-Unis et d'autre pays membres de l'OTAN ont prévu un retrait de leurs troupes en Aghanistan d'ici la fin 2014, laissant aux mains du gouvernement local un pays encore pauvre et dévasté par les conflits armés. Malgré la lutte de dix ans contre le terrorisme, les talibans sont loins d'être déracinés. C'est pour cela que la presse américaine soupire, affirmant que l'Afghanistan est le cimetière des empires.
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    Les circonstances actuelles au Mali comportent de nombreux parallèles avec celles de l'Afghanistan.
    Premièrement, les troupes françaises au Mali, bien qu'elles jouissent d'un soutien aérien, feront face à la question de logistique si la guerre continue, tandis que les groupes islamistes ont leur base dans le Nord du Mali après des années de présence. Deuxièmement, la région du Nord du Mali est principalement désertique et peu peuplée : si les troupes françaises peuvent s'emparer de villes dans la région, il leur est difficile de maintenir l'administration dans des lieux si reculés. Si les islamistes mènent la guerre dans le désert, les Français auront du mal à les anéantir. Troisièmement, les forces maliennes sont sous-équipées et faibles, et ne peuvent ainsi fournir le soutien aux troupes françaises, d'autant plus que les groupes armés sont nombreux dans le Nord du Mali. Ces groupes sont liés à des forces extrémistes d'Afrique du Nord et de l'Ouest. En un mot, la France fait face à un vaste réseau terroriste formé par Al-Qaïda dans la région du Sahel.
    En effet, le gouvernement français se rend compte que la région est une véritable poudrière. l'ex-ministre français de la Défense Hervé Morin a lancé à la tribune de l'Assemblée: "Oui la France devait intervenir mais non nous n'avons pas vocation à être en première ligne au-delà de quelques semaines, au pire quelques mois".
    Malgré le plan envisagé de la France, les rebelles du Nord du Mali, bien entraînés et dotés d'armes modernes, sont difficile à vaincre à court terme. Même si l'armée française réussi à abattre les groupes, ces derniers risquent de revenir à l'attaque si l'intervention française ne dépasse pas quelques semaines. La situation financière en France ne permet pas une intervention à long terme, qui alimenterait les craintes d'attaques terroristes.
    Il est probablement encore trop tôt pour qualifier le Mali "d'Afghanistan français", mais il est indéniable que les groupes extrémistes pourraient plonger la France dans une longue guerre dans le désert.
  • 17/01/2013, La France, éternel gendarme de l'Afrique ?, Renmin Ribao
    Bien que faisant l'unanimité auprès de ses partenaires occidentaux et africains, l'intervention de la France, l'ancienne puissance coloniale du Mali, ne manque pas de susciter des interrogations.
    Qui pourra encore continuer à défendre l'idée selon laquelle l'Afrique doit et peut résoudre elle-même ses problèmes politiques et tout ce qui touche aux enjeux de sécurité collective ?", s'interroge-t-il dénonçant "l'incompétence notoire" de l'Union africaine (UA).
    Un politologue béninois n'hésite pas à qualifier la France de "super gendarme de l'Afrique". "Il est à regretter que plus de 50 ans après nos indépendances, les solutions aux problèmes du continent continuent d'être décidées ailleurs qu'en Afrique", déplore-t-il.
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    Selon [François Hollande], les forces françaises partiront "une fois que le Mali sera en sécurité, qu'il y aura des autorités légitimes et un processus électoral".
    "Mais le temps ne joue pas forcément en faveur de celui qui intervient et qui peut se retrouver enlisé avec une image d'occupant comme cela a été le cas en Afghanistan", craint un analyste politique français.
    Si le déploiement des troupes ouest africaines n'est pas fait "de manière prompte, grand sera le risque d'enlisement", renchérit un journal burkinabé.
    Pour la presse algérienne, "c'est une guerre hasardeuse qui ne peut qu'accroître la déstabilisation de la région et y susciter un afflux de vocations djihadistes".
    Elle prédit un "drame humanitaire" dans le Sahel avec un déplacement de populations "sans commune mesure" et prévient que l'action de la France va "fédérer les groupes terroristes puisque les djihadistes du monde entier vont affluer vers le Mali pour donner un coup de main à leurs frères d'armes".
    "C'est dire que les terroristes ont des ressources dont ils sont prêts à se servir, ils n'entendent manifestement pas se servir que du chantage via les otages français qui sont entre leurs mains", prévient également un journal burkinabé.
  • 17/01/2013, La guerre ne pourra pas résoudre la situation au Mali, Renmin Ribao
    L'Afrique a commencé à émerger ces dernières années, affichant une tendance au décollage économique, mais la puissance de son développement durable est manifestement insuffisante. Une des raisons principales à cela sont des problèmes entremêlés, tribaux, religieux et de pauvreté, qui provoquent des troubles sociaux, et s'étendent même aux pays voisins.
    En Afrique, surtout dans les pays de langue française, ce problème est plus fréquent. Ces dernières années, il y a eu un coup d'Etat en Mauritanie, un coup d'Etat au Niger, un coup d'Etat à Madagascar, et le Mali a ensuite à son tour connu des troubles similaires. Ces pays ont une caractéristique commune : ils sont parmi les pays les moins développés au monde, et les contradictions dues aux conflits sociaux sont amplifiées en raison de la pauvreté, affaiblissant considérablement la stabilité du régime, ce qui, à son tour, augmente les difficultés de promotion du développement.
    Cependant, les problèmes de l'Afrique ne pourront pas être résolus par la guerre ; s'il n'y a pas de développement fort et stable, les problèmes originels ne feront que s'aggraver. A l'ère de la mondialisation économique, si l'Afrique ne peut pas devenir un pôle de croissance stable, la croissance mondiale ne pourra pas être équilibrée et durable.
  • 16/01/2013, El vicio colonial, Rebelión
    No es el caso de llamar a la usurpación porque Mali sea de hecho un Estado fallido. Dos tercios del territorio se hallan ocupados por rebeldes y en la capital Bakamo se mantiene un precario condominio entre una junta militar y un gobierno civil provisional asediado por un ejército empeñado en una carrera por saber quién es más irresponsable e impotente. El beau geste de París constituye por lo tanto un gesto aún más hipócrita e insensato porque a nadie le será fácil restablecer la soberanía en lo que queda de Mali. Por su parte el capitán Sanogo, autor del golpe de Estado de marzo de 2012 contra el presidente a cargo y de un segundo golpe en diciembre para quitar del medio un jefe de gobierno que se había vuelto indigesto, no ha dejado de llamar fuerzas “neocoloniales” a todas aquellas que ofrecen a “ayudar” a Mali sin diferenciar a los países vecinos ni a las grandes potencias.
    Por otra parte llegado el momento de las decisiones, Francia pensaba probablemente que le asistían el derecho y el deber por su calidad de expotencia colinial. Mali se estaba acercando demasiado a los EE.UU., al punto de haberse constituido en una sede oficiosa del Africom, el comando militar unificado para Africa creado en 2007 por Bush y consolidado por Obama. Resulta lógico preguntarse cómo una gran potencia se puede dejar sorprender por un golpe del ejército que ella misma arma, entrena y realmente controla.
    Precisamente cuando parecía que se había conseguido una Unión Africana dispuesta a mantener el principio “soluciones africanas para las crisis africanas” las crisis como la de Mali o la de Somalia ya no son crisis africanas, sino que se promueven de oficio al rango de asuntos globales y se tratan en consecuencia. Según la lógica de la guerra al terrorismo todos los gatos son pardos. Poco importa que Mali, como todos los países de la franja sahel-sudanesa de paso entre el África árabe y el África negra se halle comprometida en delicadísimos problemas del state building. La obsesión por la “seguridad” complica irreparablemente los procesos internos en un clima de por sí vulnerable debido a las condiciones climáticas y a la fragilidad de sus sistemas económicos.
  • 16/01/2013, Glenn GREENWALD, El bombardeo de Mali destaca todas las lecciones del intervencionismo occidental, The Guardian - Rebelión
    Primero  como deja en claro el informe del New York Times de esta mañana, gran parte de la inestabilidad de Mali es el resultado directo de la intervención de la OTAN en Libia. Específicamente, “combatientes islamistas fuertemente armados, aguerridos, volvieron del combate de Libia” y “el considerable armamento proveniente de Libia y los diferentes combatientes islámicos que volvieron” causaron el colapso del gobierno central apoyado por EE.UU.
    Segundo : el derrocamiento del gobierno malí fue posibilitado por desertores entrenados y armados por EE.UU. Según New York Times: “comandantes de las unidades de elite del ejército de esa nación, fruto de años de cuidadoso entrenamiento estadounidense, desertaron cuando eran más necesarios trasladando sus armas, camiones y nuevas capacidades al bando enemigo en el entusiasmo de la guerra, según altos oficiales malíes.” Y luego: “un oficial entrenado por EE.UU. derrocó al gobierno elegido de Mali, preparando la escena para que más de la mitad del país cayera en manos de los extremistas islámicos”.
    Tercero: el bombardeo occidental de musulmanes en otro país más provocará evidentemente aún más sentimiento antioccidental, el alimento del terrorismo. Como informa el Guardian, los aviones de caza jet franceses ya han matado “por lo menos  a 11 civiles, incluidos tres niños”. La larga historia de la colonización francesa en Mali solo exacerba la inevitable indignación. En diciembre, después de que el Consejo de Seguridad de la ONU autorizara la intervención en Mali, el investigador de Amnistía Internacional sobre Mali, Salvatore Saguès, advirtió: “Es probable que una intervención armada internacional aumente la escala de violaciones de los derechos humanos que ya vemos en este conflicto”.
    Cuarto: A pesar de toda la retórica autolaudatoria que las democracias occidentales tienen el placer de aplicarse, es extraordinario cómo se libran estas guerras sin ninguna pretensión de un proceso democrático. Sobre la participación del gobierno británico en el ataque militar a Mali Jones señala que “es inquietante –por decir lo menos– la forma en que Cameron ha llevado a Gran Bretaña al conflicto de Mali sin molestarse siquiera en fingir una consulta”. Del mismo modo el Washington Post de esta mañana informa de que el presidente Obama ha reconocido después de los hechos que los jets de combate estadounidenses entraron en el espacio aéreo somalí como parte de la operación francesa en ese país; el Post lo llamó “un raro reconocimiento público de operaciones de combate estadounidenses en el Cuerno de África” y describió el secreto antidemocrático que generalmente rodea las acciones bélicas de EE.UU. en la región.
    Finalmente, la propaganda utilizada para justificar todo esto es deprimentemente común pero terriblemente efectiva. Cualquier gobierno occidental que quiera bombardear musulmanes simplemente les coloca la etiqueta de “terroristas” y todo debate real o evaluación crítica acaba antes de empezar. “El presidente está totalmente convencido de que debemos erradicar a esos terroristas que amenazan la seguridad de Mali, de nuestro propio país y de Europa”, proclamó el ministro de Defensa francés Jean-Yves Le Drian.
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    La “guerra contra el terror” es una guerra que se autoperpetúa precisamente porque engendra interminablemente sus propios enemigos y suministra el combustible para garantizar que el fuego continúe sin fin. Pero la propaganda basada en eslóganes utilizada para justificarla es tan barata y fácil –¡Debemos matar a los terroristas!– que cuesta ver cuándo acabará. El miedo cegador –no solo de la violencia, sino del Otro– que se ha implantado exitosamente en las mentes de muchos ciudadanos occidentales es tan fuerte que esa única y vacua palabra (terroristas) basta para generar un apoyo incondicional a cualquier cosa que los gobiernos hagan en su nombre, no importa lo secreta y opaca que sea.
  • 14/01/2013, Glenn GREENWALD, The Bombing of Mali Highlights all the Lessons of Western Intervention, The Guardian
    First, as the New York Times background account from this morning makes clear, much of the instability in Mali is the direct result of Nato's intervention in Libya. Specifically, "heavily armed, battle-hardened Islamist fighters returned from combat in Libya" and "the big weaponry coming out of Libya and the different, more Islamic fighters who came back" played the precipitating role in the collapse of the US-supported central government.
    Second, the overthrow of the Malian government was enabled by US-trained-and-armed soldiers who defected. From the NYT: "commanders of this nation's elite army units, the fruit of years of careful American training, defected when they were needed most — taking troops, guns, trucks and their newfound skills to the enemy in the heat of battle, according to senior Malian military officials." And then: "an American-trained officer overthrew Mali's elected government, setting the stage for more than half of the country to fall into the hands of Islamic extremists."
    Third, western bombing of Muslims in yet another country will obviously provoke even more anti-western sentiment, the fuel of terrorism. Already, as the Guardian reports, French fighter jets in Mali have killed "at least 11 civilians including three children". France's long history of colonialization in Mali only exacerbates the inevitable anger. Back in December, after the UN Security Council authorized the intervention in Mali, Amnesty International's researcher on West Africa, Salvatore Saguès, warned: "An international armed intervention is likely to increase the scale of human rights violations we are already seeing in this conflict."
    Fourth, for all the self-flattering rhetoric that western democracies love to apply to themselves, it is extraordinary how these wars are waged without any pretense of democratic process. Writing about the participation of the British government in the military assault on Mali, Jones notes that "it is disturbing – to say the least – how Cameron has led Britain into Mali's conflict without even a pretence at consultation." Identically, the Washington Post this morning reports that President Obama has acknowledged after the fact that US fighter jets entered Somali air space as part of the French operation there; the Post called that "a rare public acknowledgment of American combat operations in the Horn of Africa" and described the anti-democratic secrecy that typically surrounds US war actions in the region.
    Finally, the propaganda used to justify all of this is depressingly common yet wildly effective. Any western government that wants to bomb Muslims simply slaps the label of "terrorists" on them, and any real debate or critical assessment instantly ends before it can even begin. "The president is totally determined that we must eradicate these terrorists who threaten the security of Mali, our own country and Europe," proclaimed French defense minister Jean-Yves Le Drian.
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    The "war on terror" is a self-perpetuating war precisely because it endlessly engenders its own enemies and provides the fuel to ensure that the fire rages without end. But the sloganeering propaganda used to justify this is so cheap and easy - we must kill the Terrorists! - that it's hard to see what will finally cause this to end. The blinding fear - not just of violence, but of Otherness - that has been successfully implanted in the minds of many western citizens is such that this single, empty word (Terrorists), standing alone, is sufficient to generate unquestioning support for whatever their governments do in its name, no matter how secret or unaccompanied by evidence it may be.
  • 14/01/2013, La France intervient au Mali et réaffirme son rôle de gendarme en Afrique, Survie - Tlaxcala
    C’est finalement le 10 janvier 2013 que la France est entrée en guerre au Mali. La communication du gouvernement français, reprise sans questionnement par les principaux médias, tend aujourd’hui à légitimer par tous les moyens et tous les arguments cette nouvelle intervention militaire française sur le sol africain et son rôle de "gendarme de l’Afrique". Pour Survie, association qui dénonce depuis longtemps l’ingérence et la domination de la France envers ses anciennes colonies africaines, il est important de rappeler quelques éléments de contexte et d’analyse critique sur cette intervention française, sans minimiser l’ampleur de la crise que connait le Mali.
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    En conclusion, la crise malienne et cette nouvelle intervention militaire française en Afrique révèlent l’échec de 50 années de "coopération" avec l’Afrique : armées incapables de protéger leurs populations, chefs d’Etat médiateurs de crises eux-mêmes putschistes, accords de défense et bases militaires qui ont perpétué le rôle de gendarme de l’Afrique que la France s’est historiquement octroyé. On ne peut que constater l’incapacité des institutions africaines et multilatérales à organiser la moindre opération de sécurisation dans la région sans avoir recours au poids lourd français, qui a tout fait pour se rendre incontournable. Ces événements appellent une fois de plus à une remise en cause de l’ensemble du cadre des relations franco-africaines.

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