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Revue de presse via Netvibes
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Septembre
- 14/09/2011, Thierry MUDRY, Les États-Unis menacés d’implosion ? (première partie), Realpolitik
Les attentats du 11 septembre 2001 ont marqué un tournant dans la géopolitique mondiale. Ils ont mis un terme à la sanctuarisation du territoire des États-Unis qui, depuis la deuxième guerre anglo-américaine de 1812-1815, n’avaient plus jamais été attaqués chez eux par un ennemi extérieur. Ils avaient également, semble-t-il, soudé les Américains dans l’épreuve et les avaient unis contre le danger commun. L’élection à la présidence d’un Afro-Américain le 4 novembre 2008 paraissait montrer au monde que les États-Unis avaient enfin surmonté les dissensions et les haines raciales et que leur unité était ressortie considérablement renforcée de l’attaque du 11 septembre.
En réalité, aujourd’hui, les États-Unis, pas plus qu’hier les États multinationaux européens, ne sont épargnés par les velléités sécessionnistes.
- 13/09/2011, Luc ROZENZWEIG, Faut-il supprimer le 11 septembre du calendrier ?, Mondes Francophones
J’éprouve quelque scrupule à me joindre à la furie commémorative qui s’est emparée des médias français à l’occasion du dixième anniversaire des attentats contre les tours jumelles de New York et le Pentagone, près de Washington. Les Allemands un verbe tout à fait adéquat pour désigner l’accumulation de vaines paroles autour d’un sujet : todschwatzen, littéralement tuer sous le bavardage. Nous, Français, devons être les champions du monde de ce genre de sport consistant à rajouter du commentaire au commentaire jusqu’à donner la nausée à ceux qui sont soumis à ce bombardement verbal.
De plus, on ne se contente pas de faire tourner le moulin à paroles le seul jour anniversaire : le cirque commence une bonne semaine avant, à coup « d’opérations spéciales » des télés et radios dont les programmes sont dépaysés pour l’occasion et des suppléments exceptionnels des journaux et magazines.
[...] après avoir écouté mercredi 6 septembre la journée spéciale France Culture, je suis au regret de constater qu’en matière de contenu, la plus-value informative de ces déplacements massifs est proche de zéro. On retrouve, comme par hasard, dans les tables rondes les mêmes interlocuteurs francophones que l’on a déjà entendus mille fois.
- 13/09/2011, Paul CRAIG ROBERTS, La vérité sur le 11 Septembre a-t-elle une chance ?, Mondialisation
Les psychologues ont expliqué qu’il y a deux sortes d’autorité auxquelles les gens se soumettent. L’une est l’autorité des gens haut placés dans les gouvernements. Notre croyance en ce que “notre gouvernement ne pourrait pas nous mentir” est très forte, spécifiquement parmi les patriotes. L’autre source d’autorité étant celle des experts. Néanmoins, pour croire aux experts, une personne doit être éduquée, ouverte d’esprit et faire confiance en l’intégrité scientifique, professionnelle et intellectuelle.
Ces dernières années aux Etats-Unis, l’autorité scientifique et intellectuelle a été discréditée par les chrétiens évangélistes qui s’insurgent contre l’évolutionnisme et parmi les anti-intellectuels des adhérents du mouvement du Tea Party qui objectent les “élitistes”, de fait objectent les personnes érudites dont la connaissance ne soutient par le paradigme émotionnel du Tea Party.
En d’autres termes, des gens érudits, qualifiés, qui disent aux gens ce qu’ils ne veulent pas entendre sont qualifiés “d’ennemis”. La vaste majorité de la population américaine est programmée pour croire la propagande du gouvernement. Sans des médias indépendants, ce qui n’existe plus aux Etats-Unis, on enseigne aux citoyens que seuls “les frapadingues conspirationnistes” remettent en question la ligne du gouvernement. Même sur internet, ceci est un thème majeur sur des sites comme AntiWar.com ou Counterpunch.org, deux sites qui s’opposent aux guerres de l’Amérique mais qui acceptent le narratif propagandiste qui justifie ces guerres.
Ceci est la raison pour laquelle je pense que les Etats-unis glissent vers une ère où les besoins émotionnels de la population produits par la propagande gouvernementale, étouffent la science, les preuves, les faits. Ceci veut également dire l’abolition du gouvernement responsable à qui on peut demander des comptes et de l’état de droit, pour le simple fait que la protection contre les terroristes est plus importante.
Le monde du réel dans lequel “nous n’avons pas peur de la vérité peu importe où elle nous mène” est remplacé par le dogme. Quiconque doute de “notre gouvernement” est un anti-américain, un amoureux des musulmans, un communiste rose-libéral, qui devrait être arrêté, passé à la baignoire jusqu’à ce qu’il (elle) confesse, qu’il est un terroriste.
Les évènements du 11 Septembre sont maintenant en dehors du monde des faits, de la science et de la preuve. Cet un dogme qui justifie les crimes de guerre de Bush/Cheney/Obama contre les musulmans et leurs pays.
- 13/09/2011, Mikhaïl ROSTOVSKI, La guerre antiterroriste des USA a profité à l'Iran et à la Chine, RIA Novosti
En 1958, la monarchie a été renversée en Irak. Depuis cette époque l’Iran n’a jamais eu d'ennemi plus dangereux et plus déterminé.
Mais en 2003, dans le cadre de la guerre contre le terrorisme mondial, les Etats-Unis ont anéanti le régime de Saddam Hussein. Et d'ennemi juré de l'Iran, l’Irak a commencé à se transformer rapidement en un pays dépendant de Téhéran.
Pendant que les Etats-Unis cherchaient Ben Laden, la Chine développait son économie et modernisait son armée. Résultat : la Chine est le plus grand exportateur du monde. Les Etats-Unis ne sont plus le plus grand marché automobile mondial. La Chine évince progressivement les Etats-Unis même dans leur arrière-cour. Désormais Pékin, et non plus Washington, est le plus grand partenaire commercial du Brésil.
- 12/09/2011, Richard LABÉVIÈRE, La conspiration des autres…, L'Humanité
Le spectre d’une double conspiration plane sur les cérémonies officielles qui marquent le 10e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Il y a d’abord les gourous de tous les complots qui resurgissent avec leurs contes et légendes sur l’avion qui n’a pas percuté le Pentagone, sur la troisième tour de Manhattan qui s’est aussi effondrée et sur les traders qui ont quitté le Word Trade Center quelques heures avant l’attaque parce qu’ils auraient été avertis…
Viennent simultanément – autrement plus pernicieux – tous les chiens de garde de l’idéologie dominante dressant les louanges des dix dernières années de «guerre globale contre la terreur». Ils réaffirment qu’il était absolument nécessaire de s’installer durablement en Afghanistan, d’attaquer l’Irak, aujourd’hui la Libye et demain – peut-être – la Syrie et, enfin, qu’il était tout aussi légitime de tuer Oussama Ben Laden pour que «justice soit faite»…
Complémentaires, ces deux modes idéologiques nourrissent le même processus et poursuivent les mêmes fins : verrouiller l’espace médiatique où toute tentative d’interrogations critique, dialectique et politique sur les causes profondes, les modes opératoires et les conséquences du terrorisme islamiste sera passée sous silence, sinon caricaturée ou criminalisée.
Ce 10e anniversaire provoque une colère théorique comparable à celle qu’Alain Badiou exprime en ouverture de son Éthique, dénonçant les empêchements actuels de la raison critique : «Je ne voyais dans cette opération, relayée par la télévision, la presse, et finalement tous les hommes politiques, qu’un retour à des vieilleries réactionnaires tout à fait identiques : le primat de la morale sur la politique ; la certitude d’une supériorité de l’Occident bourgeois sur le reste ; l’existence d’une prétendue “nature humaine”, et des “droits” qui lui sont associés ; l’anticommunisme vulgaire ; l’évidence, véritablement totalitaire, de l’excellence du capitalisme et de sa forme politique usuelle, le parlementarisme. Et enfin, la vassalité de la philosophie abdiquant toute fonction critique, devant l’ordre mondial établi.»
- 12/09/2011, 9/11, ten years on, WSWS
- 11/09/2011, Au Chili, la jeunesse se souvient de l'autre 11 septembre, Regards
Le Chili connaît ses plus grandes manifestations populaires depuis la chute de la dictature Pinochet en 1990. Née dans une démocratie néolibérale où les inégalités se creusent, la jeunesse chilienne réclame une éducation publique, gratuite et de qualité. Au-delà du gouvernement, elle s’en prend à l’héritage de la dictature, et renoue symboliquement avec la séquence Allende. Cette année, le 11 septembre a un goût amer pour la classe politique chilienne.
11/09/2011, Michel CHOSSUDOVSKY, Qui était Oussama ben Laden ? La vérité derrière le 11 septembre 2001, Mondialisation Article publié en anglais par Global Research le 12 septembre 2001
Quelques heures après les attaques terroristes du 11 septembre au World Trade Center et au Pentagone, l'administration Bush concluait, sans preuve à l'appui, qu'Oussama ben Laden et son organisation, Al-Qaeda, étaient les suspects les plus probables. Le directeur de la CIA, George Tenet, déclarait que ben Laden « a la capacité de planifier plusieurs attaques sans avertissement ». Le secrétaire d'État Colin Powell qualifiait de son côté les attaques à Washington et à New York de « déclaration de guerre », ce que George Bush confirmait dans son discours à la nation le soir même en affirmant qu'il ne « fera aucune distinction entre les terroristes qui ont commis ces actes et ceux qui les ont soutenu ». L'ancien directeur de la CIA James Woolsey insinuait pour sa part la complicité de un ou plusieurs gouvernments étrangers. Et l'ancien conseiller à la sécurité nationale Lawrence Eagelberger déclarait dans une entrevue télévisée : « Je crois que nous allons démontrer que, lorsque nous sommes attaqués de cette façon, nous pouvons réagir d'une manière brutale avec force et détermination » (« we are terrible in our strength and in our retribution »).
Suite aux déclarations officelles, les médias occidentaux n'ont pas tardé (sans preuves à l'appui) à approuver le déclenchement d'actions punitives contre des cibles civiles au Moyen-Orient et en Asie centrale. William Saffire écrivait à ce propos dans le New York Times : « Lors que nous aurons raisonnablement pu déterminer la localisation des bases et des camps de nos attaquants, nous devrons les pulvériser - en minimisant mais également en acceptant les risques de dommages collatéraux. Nous devrons agir par des opérations [militaires] directes mais également par des actions en sous-main [de nos services de renseignement], afin de déstabiliser les États hôtes de la terreur. »
Le texte ci-dessous a pour object d'analyser l'histoire d'Oussama ben Laden et des liens entre la Jihad islamique et la politique étrangère des États-Unis depuis la Guerre froide.
- 11/09/2011, Anastassia TSOUKALA, Au nom du 11 Septembre - La presse face au terrorisme en France et en Grande-Bretagne, Les mots sont importants : Première partie - Deuxième partie
Depuis les années 1990, et surtout depuis les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis et les États de l’Union européenne ont multiplié les initiatives censées « répondre aux menaces du terrorisme islamiste » : durcissement des législations, renforcement de la coopération antiterroriste internationale, actions ouvertes ou clandestines violant souvent le droit international. Les effets de sidération produits par des attentats spectaculaires et meurtriers ont largement inhibé l’attention critique des citoyens face aux autres menaces que beaucoup de ces initiatives font peser sur les démocraties. C’est de ce constat qu’est né il y a deux ans un important livre collectif, plus que jamais d’actualité : Au nom du 11 septembre. Coordonné par Didier Bigo, Laurent Bonelli et Thomas Deltombe, il analyse la centralité de cet « antiterrorisme » dans la nouvelle géopolitique mondiale et son impact sur la vie politique des États démocratiques : opérations militaires, surveillance généralisée, pratiques d’exception et de désinformation... Extrait de ce livre, le texte qui suit analyse, à travers l’étude comparative de la presse écrite française et britannique, l’évolution des discours publics sur la sécurité des pays occidentaux.
- 11/09/2011, Jean-Claude PAYE, Le 11 septembre 2001 et la fabrique du consentement, L'Humanité
Les lois antiterroristes offrent à l’exécutif la capacité d’annuler toute forme d’opposition et de rejeter toute différenciation, même celle distinguant l’acte de sa simple éventualité. La loi n’est plus codification, cran d’arrêt face à l’arbitraire. Au contraire, elle inscrit dans le droit qu’il n’y a plus de limite à l’exercice du pouvoir.
Dans tous les pays européens, les droits de la défense sont affaiblis. Aux États-Unis, ils sont complètement supprimés pour les étrangers désignés comme terroristes par l’exécutif. Des deux côtés de l’Atlantique, les citoyens sont soumis à des mesures de surveillance qui, autrefois, étaient réservées au contre-espionnage. Les civils peuvent être soumis à des mesures de privation de liberté plus contraignantes que celles appliquées aux prisonniers de guerre.
La mutation juridique et politique est profonde puisqu’elle renverse les relations établies entre les populations et leur gouvernement, le rapport entre l’instituant et l’institué. Ce ne sont plus les populations qui instituent le pouvoir, mais ce dernier qui détermine, parmi ses ressortissants, qui est un citoyen et qui est un ennemi, qui doit être exclu de la société. La transformation est telle que l’ordre symbolique de la société est touché.
Toute question, toute référence aux objets, relève de la théorie du grand complot, car leur matérialité s’oppose à ce qui est donné à voir. Elle fait écran au regard du pouvoir, à sa capacité de donner un sens sans avoir besoin de passer par les choses. L’icône du 11?septembre donne directement à voir l’invisible. Tel le regard de la Gorgone, elle se saisit de nous et nous aveugle, car nous regardons sans voir. Le réel nous est imposé sans la médiation de la raison, sans l’interposition du bouclier de Persée, de cet écran qui permet de voir, tout en étant protégé du feu du regard.
- 10/09/2011, La tenaille furieuse, Dedefensa
L’une des mâchoires de la tenaille est turque, l’autre égyptienne. On mesure la puissance de l’événement, au travers de la puissance de ces deux pays, de l’activisme soudain de leurs politiques vis-à-vis d’Israël, encore une fois d’un activisme qui n’a rien de fondamentalement prémédité et de coordonné, et pourtant s’exprime comme s’il y avait préméditation et coordination.
On ne sait pas, bien entendu, où va nous mener cette affaire triangulaire Turquie-Israël-Egypte. On le sait d’autant moins, à cet instant précis, qu’on ignore les prolongements aussi bien immédiats qu’à terme de cette grave affaire de l’ambassade israélienne en Egypte, aussi bien que les circonstances du voyage d’Erdogan en Egypte. Nous sommes en plein cœur du nœud en train de se nouer de deux crises latentes depuis 2010 (entre Turquie et Israël) et depuis février 2011 (entre Egypte et Israël) ; deux crises qui sont en train très rapidement de se réunir en une, comme on pouvait le prévoir (voir le 21 février 2011 : «Plus encore, la suggestion de Haaretz selon laquelle l’Egypte pourrait évoluer comme le fait la Turquie confronterait Israël à un enfermement stratégique entre deux très fortes puissances, avec le reste des pays arabes “alliés” ou pro-occidentaux s’effritant comme autant de châteaux de cartes…») ; deux crises en train de s’intégrer l’une l’autre comme c’est le processus habituel avec la crise GCCC (GC3) ; deux crises en train de devenir une et qui devraient(ait) engendrer une nouvelle dynamique incontrôlable et imprévisible (situation même de la chaîne crisique), qui pourrait à son tour engendrer d’autres crises.
- 10/09/2011, 11/09 : l'Arabie Saoudite victime du terrorisme ?, France Inter
Le royaume saoudien subit depuis des années le terrorisme. Si les autorités officielles combattent vigoureusement Al-Quaeda, il ne faut pas oublier que 15 des 19 auteurs des attentats du 11 septembre étaient saoudiens.
09/09/2011, Tom ENGELHARDT, Let’s Cancel 9/11, Antiwar
Let’s just can it all. Shut down Ground Zero. Lock out the tourists. Close “Reflecting Absence,” the memorial built in the “footprints” of the former towers with its grove of trees, giant pools, and multiple waterfalls before it can be unveiled this Sunday. Discontinue work on the underground National September 11 Museum due to open in 2012. Tear down the Freedom Tower (redubbed 1 World Trade Center after our “freedom” wars went awry), 102 stories of “the most expensive skyscraper ever constructed in the United States.” (Estimated price tag: $3.3 billion.) Eliminate that still-being-constructed, hubris-filled 1,776 feet of building, planned in the heyday of George W. Bush and soaring into the Manhattan sky like a nyaah-nyaah invitation to future terrorists. Dismantle the other three office towers being built there as part of an $11 billion government-sponsored construction program. Let’s get rid of it all. If we had wanted a memorial to 9/11, it would have been more appropriate to leave one of the giant shards of broken tower there untouched.
- 09/09/2011, Des 11 septembre à la pelle et à grande échelle, Le Grand Soir
Liste partielle des interventions de l’armée états-unienne depuis 1890.
09/09/2011, Roy ARUNDHATI, Ben Laden, secret de famille de l'Amérique, Le Monde Tribune publiée dans Le Monde du 15 octobre 2001
Pour des raisons stratégiques, militaires et économiques, George W. Bush doit à tout prix persuader l'opinion publique que ce sont les valeurs nationales de la liberté et de la démocratie qui sont visées, ainsi que le mode de vie américain. Message facile à colporter dans l'atmosphère de chagrin, d'indignation et de colère qui règne actuellement. Cependant, à supposer que le contenu en soit vrai, on peut légitimement se demander pourquoi ce sont les symboles de la suprématie économique et militaire américaine (le World Trade Center et le Pentagone) qui ont été pris pour cibles. Pourquoi pas la statue de la Liberté ? Ne peut-on alors émettre l'hypothèse que la sombre colère à l'origine des attentats n'a pas pour source la liberté et la démocratie américaines, mais le soutien et l'engagement exceptionnel des Américains pour des causes radicalement opposées : pour le terrorisme militaire et économique, l'insurrection, la dictature armée, le fanatisme religieux, le génocide impensable (hors des frontières du pays) ?
En 1996, interrogée par Leslie Stahl sur sa réaction devant la mort de 500 000 enfants irakiens après les sanctions économiques américaines, Madeleine Albright, alors ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, répondait sur CBS que c'était "un choix très difficile" mais que, tout compte fait, "nous pensons que le prix en vaut la peine". A-t-elle été renvoyée de son poste pour avoir tenu pareils propos ? Pas du tout. Elle a continué à parcourir le monde, à représenter les opinions et les aspirations du gouvernement américain. Plus grave encore, dans les circonstances actuelles : les sanctions contre l'Irak n'ont pas été levées. Des enfants continuent à mourir. Nous y voilà. Un distinguo peu subtil oppose la civilisation et la sauvagerie, le "massacre d'innocents" (ou, si l'on préfère, "le heurt des civilisations" ) et les "dommages de guerre". Pure sophistique, délicate algèbre de la "justice sans limites" ! Combien faudra-t-il de morts irakiens pour améliorer le monde ? Combien de morts afghans pour un seul mort américain ? Combien d'enfants morts pour un seul homme mort ? Combien de cadavres de moudjahidins pour le cadavre d'un seul banquier d'affaires ?
La coalition des superpuissances mondiales resserre son étau sur l'Afghanistan, l'un des pays les plus pauvres qui soient, l'un des plus sinistrés, des plus déchirés par la guerre. Les talibans au pouvoir y offrent un abri à Oussama Ben Laden, tenu pour responsable des attentats du 11 septembre. Faut-il décimer l'ensemble de la population en guise de réparation ? L'économie est chamboulée. Et le problème qui se pose à une armée d'envahisseurs, c'est en réalité que le pays ne possède aucun des signes ou des repères conventionnels à pointer sur la carte : ni bases militaires, ni complexes industriels, ni usines de traitement de l'eau. Les exploitations agricoles se sont transformées en charniers, la campagne est jonchée de mines antipersonnel - au nombre de 10 millions, selon les estimations les plus récentes. L'armée américaine devrait donc commencer par déminer le terrain et par construire des routes pour frayer une voie à ses soldats.
En 1979, après l'invasion soviétique de l'Afghanistan, la CIA et l'ISI (InterServices Intelligence : les services de renseignement pakistanais) ont lancé la plus grande opération indirecte de la CIA depuis la guerre du Vietnam. Leur but ? Canaliser l'énergie de la résistance afghane et l'enrôler dans une guerre sainte, un djihad islamique qui dresserait contre le régime communiste les pays musulmans de l'Union soviétique et finirait par l'ébranler.
Au fil des ans, par l'intermédiaire de l'ISI, la CIA a financé et recruté, dans quarante pays musulmans, des dizaines de milliers de moudjahidins extrémistes qui ont servi de soldats dans cette guerre que livrait l'Amérique par pays interposés. La grande masse d'entre eux ne savaient pas qu'ils se battaient pour l'Oncle Sam. (Mais l'ironie veut que l'Amérique n'ait pas su non plus qu'elle finançait une future guerre contre elle-même.)
- 09/09/2011, Alain GRESH, 11-Septembre, qu’est-ce qui a changé ?, Le Monde diplomatique
Dix ans après, « la guerre contre le terrorisme », qui visait à éradiquer toute menace, y compris celle des Etats dénoncés comme « voyous », est un échec, et la rhétorique belliciste de Washington s’est atténuée. Les Etats-Unis devraient se retirer d’Irak d’ici à la fin de l’année, laissant derrière eux un pays détruit, avec un gouvernement divisé et corrompu, qui sera plus proche de Téhéran que de Washington. En Afghanistan, malgré les déclarations lénifiantes, la montée en puissance des talibans apparaît irrésistible, tandis que le Pakistan s’enfonce dans la crise. Quant à Al-Qaida, si son chef Oussama Ben Laden et nombre de ses hauts dirigeants ont été tués, elle a essaimé au Maghreb, au Yémen, au Nigeria, etc.
Le prix de ces guerres, avant tout payé par les peuples qui en ont été les victimes, pèse aussi sur les Etats-Unis et plus largement sur l’Occident, de deux manières. Elles ont permis une remise en cause des libertés au nom de la lutte contre le terrorisme, légalisé la torture, les enlèvements, les écoutes illégales, les assassinats ciblés, etc., pratiques qui se sont étendues malgré l’élection du président Barack Obama, comme le montre le maintien du bagne de Guantanamo ou l’utilisation sans restriction de drones.
Le terrorisme est devenu un concept attrape-tout permettant aux Etats de justifier leur politique de répression.
- 09/09/2011, Dix ans après le 11-Septembre, euro|topics
Dix ans après les attentats du 11 septembre 2001, la presse se penche sur les transformations que ceux-ci ont provoqué dans le monde. Elle évoque les dommages causés par les terroristes et ceux liés à la réaction américaine, où en est Al-Qaida aujourd'hui et l'importance du printemps arabe dans ce contexte.
- 09/09/2011, Il faut combattre les causes du terrorisme, Renmin Ribao
Les attaques du 11 septembre ont laissé des traces profondes, pas seulement par rapport aux mesures de sécurité renforcées mises en place dans les pays occidentaux, qui ont empiété sur la vie privée et même les droits de l'homme ; elles ont aussi provoqué une escalade de l'animosité entre le monde musulman et l'Occident.
Les guerres menées en Irak et en Afghanistan par les Etats-Unis et présentées comme une partie de leur guerre contre le terrorisme, ont provoqué d'énormes pertes en vies humaines et n'ont seulement réussi qu'à exacerber la fracture entre les musulmans et l'Occident.
Tout en se souvenant des victimes des attaques du 11 septembre, le monde devrait aussi réfléchir sur les vies perdues du fait de ces actions militaires et d'autres attaques terroristes, et songer au fait que la force militaire seule a peu de chances de mettre fin au terrorisme. Les conflits et les troubles sont le lit du terrorisme. Et la pauvreté et l'arriération en sont son terreau.
Pour extirper les racines du terrorisme, la communauté internationale devrait faire des efforts conjoints pour soulager les tensions régionales et mondiales, éradiquer la pauvreté et promouvoir la coopération et la réconciliation. Il faudra pour cela des mesures économiques, sociales et politiques coordonnées.
- 09/09/2011, Deux poids et deux mesures obstruent les efforts anti-terrorisme, Xinhua
Un grand défi aux efforts anti-terrorisme du monde est le manque d'un standard commun. En particulier, les Etats-Unis et ses alliés occidentaux ont utilisé à maintes reprises deux poids et deux mesures sur les question anti-terrorisme, qui ont obstrué le progrès des efforts globaux.
Après les attentats du 11 septembre, Washington a lancé une "guerre contre le terrorisme" soit-disante en Afghanistan et en Irak, menant au meurtre des milliers des civils inoncents et au déplacement des milliers d'habitants.
Souvent, les Etats-Unis ont fermé les yeux sur les dégâts et les menaces causés par les extrémistes dans la République Tchetchène de Russie, et ont adopté deux poids et deux mesures sur la question des forces séparatistes dans la région de Xinjiang de Chine, rejetant la demande de Chine d'expulser les membres du "Mouvement islamique du Turkestan oriental", qui a une relation étroite avec al Qaïda.
Par ailleur, le mot "anti-terrorisme" a parfois servi d'un outil politique pour promouvoir les intérêts nationaux occidentaux et les objectifs idéologiques, et est même utilisé comme une excuse facile pour intervenir dans les affaires intérieures d'autres pays.
- 08/09/2011, Alvaro CUADRA, 11 septembre 1973, coup d’Etat au Chili, Investig’Action
Difficile de faire allusion aux évènements du 11 septembre 1973 en laissant de côté ses propres passions. Car ils ont été traumatisants pour une grande majorité de Chiliens et les conséquences se font toujours sentir aujourd’hui : le coup d’Etat d’il y a plus de trente ans n’est pas enterré. Au contraire, le présent économique, politique et culturel du Chili ne s’explique pas sans lui.
- 08/09/2011, Histoire du terrorisme 4/4, La Fabrique de l'Histoire
- 08/09/2011, Politis : "11 septembre, le business de la peur", Radio Orient
Un événement qui a eu des conséquences considérables sur la société américaine, mais pas seulement : partout, les discours sécuritaires ont le vent en poupe.
- 07/09/2011, Il y a 10 ans, le 11 septembre 2001 : les attentats suicides contre les tours du World Trade Center, Lutte Ouvrière
Mais si cet attentat ignoble illustrait la vulnérabilité des États-Unis, principale puissance impérialiste qui domine le monde, il a contribué en réalité à renforcer l'impérialisme américain.
Car le gouvernement Bush et le patronat américain se sont immédiatement servis de l'émotion provoquée pour amener la population à serrer les rangs derrière eux, à accepter de nouvelles aventures militaires et des sacrifices économiques considérables au nom de « la guerre contre le terrorisme ».
Une semaine après les attentats, le Congrès était déjà saisi d'un projet de loi de 350 pages renforçant les pouvoirs de répression de la police et du FBI. Appelé « USA Patriot Act », ce projet de loi, manifestement en chantier avant les attentats, n'attendait qu'une occasion pour sortir des cartons. Des dizaines de lois, décrets, règlements répressifs furent adoptés dans la foulée. L'appareil d'État retrouva pratiquement tous les pouvoirs qu'il avait du temps du Maccarthysme et qui avaient été rognés dans les années 1960 et 1970 par le mouvement pour les droits civiques, la révolte noire, la lutte contre la guerre du Vietnam.
Le 11-Septembre a permis de légaliser à nouveau des pratiques qui étaient devenues illégales et ne pouvaient être utilisées au grand jour, comme l'espionnage sans mandat d'étrangers ou de citoyens américains, leur mise sur écoute, l'accès à tous leurs comptes, données médicales, etc. Les étrangers peuvent être légalement détenus indéfiniment sans motif. Et puis n'importe qui peut être taxé de terrorisme, pour participer à un piquet de grève, pour critiquer le président, etc.
Les tribunaux militaires jugent sans appel les étrangers accusés de terrorisme. Ils peuvent ne pas produire leurs preuves, juger à huis clos, sans la présence de l'avocat et même sans l'accusé. Un présumé terroriste peut aussi rester indéfiniment en prison sans jugement. La torture des prisonniers lors d'interrogatoires est légalisée.
Les rafles massives opérées par la police dans les jours qui ont suivi le 11-Septembre furent ainsi légalisées. De nombreux détenus sont restés sans motif en prison et, dix ans après, il y a encore des détenus qui n'ont pas été jugés.
Cela n'a pas empêché Bush puis Obama de prétendre œuvrer pour la défense de la démocratie américaine.
- 07/09/2011, Malalai Joya: an inconvenient truth, RAWA News
She points out that some female political appointments are women hand-selected by warlords and druglords and are mere mouthpieces for them. Those appointees seek fame and wealth, whereas Joya prefers to be the voice of the women living in misery, the voice of the massacred. Tens of thousands of people have been massacred during the occupation she says, and there are many people without food. The US and NATO use women's rights and human rights as an excuse for occupation, "yet they blindly bombard my people from the sky". There is no democracy, she says: "It is the same donkey with a different saddle. It doesn't matter who votes, it only matters who's counting".
She is concerned that the talk about foreign troops leaving Afghanistan in 2014 will prove to be a lie, a lie peddled because of forthcoming US elections. She says there are moves afoot to set up permanent US military bases in Afghanistan, a prospect which is deeply resented. She speaks about the geopolitical element of the occupation of Afghanistan and how the corporatisation and privatisation in the aftermath of the Iraq invasion parallels that occurring now in Afghanistan.
07/09/2011, 2001-2011, d'un effondrement à l'autre, Le Billet politique d'Hubert Huertas
Dix ans après la destruction des tours de New-York on assiste à un autre effondrement. Une certaine économie n’en finit pas de s’affaisser, à deux pas de Ground zéro, à Wall Street, et dans les places financières du monde entier.
Quel rapport entre les avions fonçant sur les tours, et les cours de la bourse qui décrochent : aucun, et cette absence de cause à effet, entre ces deux moments majeurs, distants de seulement dix ans, est sans doute le fait marquant de cet anniversaire. Le 11 septembre 2011, c’est quasiment le contraire de celui de 2001.
Il y a dix ans, l’Amérique, donc le monde occidental, a été attaqué par un agresseur extérieur. Une idée s’est alors répandue. Celle d’une guerre du mal contre le bien, une espèce de der des ders, le mal étant délimité à une zone géographique précise, et aux dérives d’une religion. La guerre, en ce temps là pouvait être préventive, puisque l’ennemi était localisé. Il suffirait d’un sale type abattu pour sauver la prospérité.
Que reste-t-il de cette ancienne utopie ?
Pas grand chose. L’Irak a été envahie, Saddam, qui n’était pas complice des attentats de New-York, a été pendu, aucune arme de destruction massive n’a été retrouvée, Kaboul est tombée, Ben Laden est mort, tout devait être terminé, mais tout bouillonne encore dans le même secteur de la planète.
Le monde selon dabeulyou Bush n’est pas métamorphosé. Il chauffe toujours là où il brûlait déjà.
La nouveauté c’est qu’il est dépassé. Ni le bien ni le mal ne sont géographiques. Les révolutions arabes ont démenti l’idée d’un bloc musulman que seuls des dictateurs pouvait empêcher de basculer dans l’islamisme. Après avoir honoré les despotes, la France se flatte d’ailleurs de les combattre, et le dernier acte terroriste en date est bel et bien l’œuvre d’un fondamentaliste, mais il est blanc, chrétien, et norvégien.
La grande peur ne vient plus, ou plus seulement, d’un agresseur barbu. L’ennemi n’a plus de visage. On lui donne des tas de noms, finance, spéculation, subprimes, dettes, déficit, état-providence, faillite des états, gabegie, fonctionnaires, milliardaires, magouilleurs grecs, indignados, agences de notation, une mêlée de cinq cent millions d’acteur pour une guerre intérieure.
Bien sûr, l’effondrement des bourses est moins télégénique que celui des deux tours. Il n’est pas sûr que dans dix ans, pourtant, les conséquences en soient moins radicales.
- 07/09/2011, Histoire du terrorisme 3/4, La Fabrique de l'Histoire
- 07/09/2011, 11 septembre, 10 ans après : Journée spéciale France Culture - Dossier France Culture
- 07/09/2011, Le 11 septembre vu de Kaboul, Le Choix de la rédaction
10 ans après les attentats du 11 septembre et l'intervention américaine, le conflit s'enlise. Les talibans sont toujours là. Et la population a rapidement déchanté.
- 06/09/2011, Alain Chouet, ancien chef du service de sécurité et de renseignement de la DGSE, France 24 Lire :
- Alain CHOUET, Au coeur des services spéciaux - La menace islamiste : fausses pistes et vrais dangers, La Découverte, 2011
- Jean-Pierre- FILIU & David B., Les meilleurs ennemis - Une histoire des relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient 1. 1783-1953, Futuropolis, 2011 [Extraits - Bodoï - France Culture - Monde en Question]
- 06/09/2011, Histoire du terrorisme 2/4, La Fabrique de l'Histoire
- 06/09/2011, Le 11 septembre vu de Pékin, Le Choix de la rédaction
La chute de l’empire américain. C’est ainsi qu’un journal chinois a qualifié les attentats du 11 septembre. Un dixième anniversaire que l’on commémore ici plutôt discrètement et de façon très critiques.
- 05/09/2011, Histoire du terrorisme 1/4, La Fabrique de l'Histoire
- 05/09/2011, Le 11-Septembre : dix ans après, France 24
- 05/09/2011, La dure leçon du « smart power », Renmin Ribao
Mais il y a une leçon plus grande encore que le 11 septembre nous enseigne, celle du rôle de la puissance douce et du récit à l'âge de l'information. A l'âge de l'information, les résultats sont aussi influencés par celui qui a la meilleure histoire. La concurrence dans le récit est importante, et le terrorisme, c'est aussi un drame politique et narratif.
Une leçon-clé du 11 septembre est que la puissance militaire est certes essentielle pour contrer le terrorisme, mais que la puissance douce des idées et la légitimité sont essentielles pour gagner les coeurs et les esprits des populations musulmanes, là où Al Qaida souhaite recruter. Une stratégie du « smart power » ne saurait ignorer les outils de la puissance douce.
Mais, au moins pour les Etats-Unis, la leçon la plus importante du 11 septembre est que la politique étrangère des Etats-Unis devrait suivre le conseil que l'ancien Président Dwight Eisenhower a formulé il y a un demi-siècle : Ne soyez pas impliqué dans des guerres d'occupation, et concentrez vous sur le maintien de la puissance de l'économie américaine.
- 04/09/2011, Attentats du 11-Septembre 2001 : dix ans après, les médias américains commémorent, AmericaPolyphony
- 03/09/2011, Sarkozy évoque une «attaque préventive», El Watan
Le président français, Nicolas Sarkozy, a averti mercredi l’Iran de la possibilité d’«une attaque préventive» contre ses sites nucléaires s’il maintenait ses ambitions dans ce domaine, sans citer les pays qui pourraient être tentés par une telle option.
Sarkozy vole au secours d'Israël.
- 02/09/2011, David Ray GRIFFIN, Un autre regard sur le 11 septembre - 10 ans après Le Nouveau Pearl Harbor-2, Demi Lune
Deux guerres et des centaines de milliers de morts plus tard, sans oublier les populations déplacées et les réfugiés qui se comptent par millions, il convient de se demander en toute lucidité : À qui profite le crime du 11-Septembre sinon au complexe militaro-industriel, aux compagnies de mercenaires et de sécurité, aux pétroliers ?
- 02/09/2011, Dossier : Le 11 septembre, dix ans après, Courrier international
A l'heure de la commémoration du dizième anniversaire de l'événement, la presse internationale consacre de nombreux articles aux conséquences du 11 septembre 2001.
Août
- 31/08/2011, L’Algérie et les « rebelles » de l’OTAN en Libye, Mounadil al Djazaïri
La cause humanitaire progresse en Libye grâce à l’action concertée des médecins de l’OTAN et de leurs infirmiers fondamentalistes, ceux qu’on appelle « rebelles ».
Je vous ai parlé sur ce blog des exactions que ces gens commettent, les uns par les bombardements de leur aviation sur des infrastructures civiles, les autres par des massacres perpétrés contre des innocents, avec une nette prédilection pour les personnes d’origine subsaharienne.
Cest terroristes, sûrs de l’impunité que leur confère leur alliance avec les « démocraties » occidentales, se permettent tout, non seulement en Libye mais dans les relations avec l’Algérie qui a une longue frontière commune avec ce pays.
- 31/08/2011, Alexandre LATSA, Révoltes arabes : diplomatie 2.0 ?, RIA Novosti
Il faut remarquer que les révolutions qui ont eu lieu en Tunisie et en Egypte ont rapidement débouché sur des problèmes économiques importants et n’ont pas encore livré de résultats clairs en matière de gains démocratiques. Mais les évènements en Libye ou en Syrie n’ont plus rien à voir avec ces mécanismes de tentatives de révoltes non violentes. Il s’agit de rebellions organisées, militarisées (par plusieurs puissances occidentales dans le cas de la Libye), et basées sur des oppositions tribales, ethniques, ou religieuses.
Bien sur la personnalité du guide Libyen, indéfendable sur la scène internationale a surement incité les états qui étaient opposés à l’intervention militaire, comme la Russie ou la Chine, à ne pas prendre position plus fermement. [...] les représentants de l’opposition libyenne viennent d’affirmer qu’ils envisageaient de coopérer avec les pays industrialisés, y compris la Russie et la Chine, au nom de la renaissance et du redressement de la Libye.
- 30/08/2011, L’étrange triangle Paris-Tripoli-Alger, à l’ombre du “printemps arabe”, Dedefensa
La principale leçon étant que l’affaire libyenne et le “printemps arabe” ne cessent de nous réserver bien des surprises, dans le cours desquelles il est difficile de se retrouver. Un analyste politique bien informé se demanderait qui est le plus infréquentable, en termes de morale politique, d’intelligence diplomatique, de psychologie politique, entre le régime déchu du colonel Kadfhafi, les rebelles libyens, le régime algérien, le président français si agité. Il aurait du mal à trancher. L’Algérie pourrait se dire qu’une bonne crise avec la Libye new age qu’elle déteste avant même qu’elle n’existe, serait une bonne façon de ressouder une unité nationale si perturbée par le “printemps arabe” suivant des décennies de dictature corrompue et gérontocratique du parti évidemment unique et révolutionnaire. Il n’est pas assuré que l’OTAN ait des plans préparés pour l’invasion de l’Algérie. Il n’est pas assuré non plus que l’Algérie ne songe pas à prêter main forte à ce qu’il reste du colonel Kadhafi et de ses troupes.
- 30/08/2011, Akram BELKAID, A propos de la Libye, l'Otan et l'Algérie, Le Quotidien d’Oran
Dans ce pays [Algérie], comme ailleurs dans le monde arabe, on n'a peut-être pas pris la mesure de ce qui s'est passé au Soudan puis en Libye. Dans le premier cas, on réalise que les frontières héritées de la période coloniale ne sont plus un tabou. Dirigé par un dictateur soudain honni ? pour une raison ou pour une autre ? par la communauté international, un pays, arabe ou africain, peut désormais être découpé en tranches au nom de la défense d'une minorité qu'elle soit religieuse, ethnique ou même linguistique. La naissance du Sud-Soudan est donc un précédent majeur dont il serait temps de méditer les raisons et les conséquences futures.
Dans le second cas, la crise libyenne a montré que l'Otan peut très bien intervenir en Afrique du nord. En Libye aujourd'hui, en Algérie demain : plus rien n'est impossible. Durant des années, la diplomatie occidentale s'est attelée à rassurer les pays maghrébins en leur expliquant que la période de la canonnière coloniale était révolue à jamais. On voit bien que l'Histoire peut très bien se répéter. Se croire à l'abri grâce à sa fortune pétrolière, à ses liens supposés privilégiés avec tel ou tel service étranger ou grâce à la puissance supposée de son armée serait une erreur tragique. Tout peut partir d'un simple incident. Un village qui se soulève, une région qui s'embrase et réclame son autonomie, une autre qui revendique un meilleur partage des richesses, et les avions de l'Otan pointeront leur bec. Les Algériens passeront alors d'une servitude à une autre.
Cette conclusion de l'auteur, qui écrit depuis Paris, est en contradiction avec son soutien à la guerre contre la Libye menée par les puissanes coloniales.
30/08/2011, La Libye, un modèle pour la redivision du Moyen-Orient, WSWS
Une rubrique de Philip Zelikow, intitulée « La chute de Kadhafi renouvellera le printemps arabe, » et publiée lundi sur le site Internet du Financial Times, donne un aperçu des objectifs ambitieux poursuivis par Washington et les autres principales puissances impérialistes dans leur soi-disant intervention « humanitaire » en Libye.
La guerre, écrit-il, a été lancée en raison de « l’histoire particulière [de la Libye]et d’une géographie du pays qui ont dûment justifié des calculs pragmatiques de la part des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de bien d’autres pays, selon lesquels il fallait saisir cette occasion pour aider les rebelles à se débarrasser de ce régime tout particulièrement dément. »
Comme le fait bien comprendre l’ancien responsable du Conseil de sécurité nationale (NSC) au Département d’Etat, ce processus ne s'arrêtera pas à la Libye. La guerre libyenne, dit-il, « renouvellera une dynamique. » Il poursuit en disant : « Le combat en Syrie, en s’intensifiant lentement, passera davantage encore au premier plan. »
« Une grande partie de la poussée de la politique du printemps arabe provient actuellement des Etats du Golfe persique, tels l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis (EAU) et le Qatar, » écrit-il. « C’est leur heure. Le gouvernement saoudien joue un rôle crucial dans l'isolement actuel de la Syrie par la diplomatie arabe. Les EAU, avec les Saoudiens, ont trouvé les fonds nécessaires qui ont permis aux dirigeants intérimaires de l'Egypte de ne pas se soumettre aux aides proposées sous conditions par les institutions financières internationales. Le gouvernement qatari a joué un rôle vital dans la révolution libyenne. »
La Libye n’est que le début d’une poussée impérialiste visant à réorganiser l’ensemble du Moyen-Orient. Compte tenu des intérêts conflictuels entre les principales puissances impérialistes même, ce processus risque de provoquer des affrontements bien plus sanglants dans un avenir proche.
- 29/08/2011, L'occident n'a pas renoncé à son intention de déterminer l'orientation du développement du Moyen-Orient, Renmin Ribao
L'Occident n'a toujours pas renoncé à son intention de déterminer l'orientation du développement de l'Asie de l'Ouest et de l'Afrique du Nord. Cela est lié avec les intérêts économiques. Les fumées de la guerre en Libye ne sont pas encore dissipées que la dispute entre des compagnies pétrolières occidentales y a déjà commencé.
L'Occident tient encore à propager ses idées politiques et intervient directement dans la mise en place du régime politique des pays de la région. Des chercheurs estiment que les changements survenus dans la région d'Asie de l'Ouest et d'Afrique du Nord sont la conséquence de la stratégie géo-politique occidentale. En fait, c'est le résultat inévitable de la longue domination occidentale de l'ordre politique et économique mondial. Depuis des années, du fait que l'Occident est reconnu puissant sur le plan économique, beaucoup de choses portant l'empreinte occidentale sont devenues « universelles » et « obligatoires », surtout le « système démocratique » occidental.
26/08/2011, L'Asie de l'Ouest et l'Afrique du Nord font face à une réorganisation difficile, Renmin Ribao
La réalité dans les pays d'Asie de l'Ouest et d'Afrique du Nord impliqués dans les agitations est différente, mais les problèmes communs de ces pays sont ceux-ci : depuis longtemps, la plupart des pays connaissent un développement très déséquilibré sur les plans politique, économique et social, le pas de la réforme et les systèmes concernés sont nettement en retard par rapport au développement de notre époque. Beaucoup de pays maintiennent encore des structures politiques, économiques et sociales tribales, bien qu'ils aient acquis l'indépendance nationale depuis longtemps. Des facteurs traditionnels et modernes sont mêlés dans le régime politique des pays. Les agitations survenues depuis le début de cette année montrent que les populations de ces pays expriment, d'une manière extrême, leurs besoins impérieux pour le changement de régime politique et de mode de développement social. Cela peut également être considéré comme faisant partie du processus historique de développement politique et social des pays de la région.
Evidemment, ce processus ne s'achèvera pas, avec la chute de dirigeants et le changement du pouvoir. Du fait que les problèmes politiques et sociaux dans la région d'Asie de l'Ouest et d'Afrique du Nord se sont produits dans le développement social, culturel et historique de la région, beaucoup de problèmes concernant les aspects plus profonds et plus variés et qui ont surgi dans le processus de changement de mode ne pourront pas être réglés avec la seule fin de l'ancien régime.
Le processus de développement politique et social dans la région d'Asie de l'Ouest et d'Afrique du Nord est déjà arrivé à un nouveau carrefour. Le développement futur est une preuve pour les dirigeants et les peuples des pays de la région. Quand bien même ils ne sont pas préparés aux changements subits de l'heure actuelle. Ces pays qui ont connu des agitations n'ont pas encore établi d'objectifs constructifs nets, ni produit une direction faisant autorité. Mais on peut affirmer que là bas, il faudra une plus grande patience, une plus grande tolérance et un plus grand esprit créateur. Il faudra une pensée politique toute neuve et un esprit de solidarité transcendant les limites politiques, religieuses et ethniques.
26/08/2011, Diana JOHNSTONE, Démocratie et dictateurs - Le Diable est dans les Détails, Le Grand Soir
L’idéologie actuelle qui justifie les guerres d’agression est fondée sur une dichotomie simpliste entre la démocratie et les dictateurs. Les gens qui, en Occident, soutiennent les guerres ont déplacé le centre de la loi internationale des Nations unies vers un club bien plus restreint de « démocraties » qui seules possèdent une « légitimité ». Le centre de ce club est le monde anglo-saxon, plus Israël, l’Union Européenne et le Japon. Cette « communauté internationale » de démocraties est supposée posséder le droit moral unique de décider quand le dirigeant de n’importe quel pays qui se situe en dehors de leur cénacle peut-être dénoncé comme un dictateur et renversé à l’aide d’une campagne de bombardements par l’OTAN.
[...]
Je me suis abstenue d’écrire sur ce sujet pendant des années, parce que je pense ne pas en connaître assez à propos de la Libye. Mais, maintenant, je vois d’autres personnes, qui en savent encore moins que moi, argumenter avec force pour que l’OTAN soutienne des rebelles dans une guerre civile dont les motifs et les conséquences réelles sont obscures.
Ma première conclusion est de faire remarquer que le simple fait qu’un pays ne soit pas une démocratie de style occidental ne signifie pas que tout ce qui s’y passe est « dicté » par un « dictateur ». Le terme « dictateur » sert à renforcer la paresse des médias et des politiciens, qui ne se donnent pas la peine d’analyser les complexités d’une société qui ne leur est pas familière.
Ma deuxième et dernière conclusion c’est que nous en Occident n’avons ni le droit ni la capacité de « réparer » ces sociétés peu familières telles que la Libye, que nous rejetons comme étant des « dictatures ». Alors que la crise financière risque d’amener le niveau de vie dans une partie de l’Occident en dessous de ce qu’il était dans la Libye de Kadhafi avant que l’OTAN n’intervienne, notre « démocratie » occidentale risque d’être graduellement réduite à n’être plus qu’une excuse idéologique pour attaquer, ravager et piller d’autres pays.
- 23/08/2011, Jules DUFOUR, L'Occident et sa « compassion » soudaine pour les peuples opprimés, Mondialisation
Les États-Unis et l'Union européenne ont introduit dans leur discours et leurs interventions un nouveau volet, soit celui de la compassion pour les peuples opprimés de ces pays. Cette variation nouvelle dans la voix de l'impérialisme nous a paru tout de suite extrêmement trompeuse quand on sait très bien que la nature de l'impérialisme n'a jamais été assortie de sentiments et de traitements humanitaires pour la majorité. Bien au contraire, la main mise sur les ressources a toujours passé par le contrôle et l'asservissement des peuples. La collaboration au développement de la puissance des empires est récompensée, tandis que la résistance est sévèrement punie ou tout simplement éradiquée.
- 22/08/2011, Afghanistan, route de soi, Les Grandes traversées
L’écrivain exilé Atiq Rahimi, a foulé le sol de son pays natal en 2002, après dix-huit années passées loin de lui. Puis en 2011, il y retourne pour retrouver et ressentir à nouveau l’Afghanistan. Cette semaine, la Grande traversée est donc un regard sensible porté par l’auteur du roman Syngué Sabour sur un pays meurtri par la guerre et l’exode. Car depuis trente ans, Kaboul n’a pas connu la paix, et ce sont donc deux générations qui ne vivent que la guerre. Retour sur l’histoire agitée de ce pays stratégique d'Asie centrale depuis l’arrivée des chars soviétiques.
Cette présentation occulte l'occupation américaine sous la bannière de l'OTAN !
- 19/08/2011, L'Occident veut le départ d'Al-Assad, euro|topics
Jeudi, pour la première fois, les Etats-Unis et plusieurs Etats de l'UE ont directement appelé le président syrien Bachar Al-Assad à démissionner. Le gouvernement américain a en outre renforcé les sanctions contre le régime. La presse se réjouit que l'Occident se remette enfin à assumer ses responsabilités dans la région et demande la saisine de la Cour pénale internationale.
L'Occident continue à soutenir Abdallah Ier, roi d'Arabie saoudite, et Hamad ben Issa al-Khalifa, roi du Bahreïn - deux démocraties du Moyen-Orient qui massacrent leur peuple en silence.
- 18/08/2011, Afghan roadside bomb “kills 22” in Herat province, RAWA News
- 18/08/2011, Ángel GUERRA CABRERA, ¿Imagina el gasto de guerra de EU?, La Jornada
Un estudio de Brown University amplía correctamente la base de cálculo para las guerras de Afganistán e Irak al considerar los beneficios para veteranos, el costo de la atención a los heridos y sicológicamente traumatizados y el pago de los intereses por los préstamos, lo que hace ascender la cifra a 3.7 billones, 12 mil por cada estadunidense. Al añadirlo a los anteriores datos, el presupuesto de seguridad nacional de Washington desde 2001 nos da un total aproximado de 11 billones de dólares. Cercano al cálculo de 1.2 billones anuales del experto Chris Hellman, casi equivalente al presupuesto aprobado al Departamento de Defensa para 2011.
- 15/08/2011, Gérard Chalian : "les Taliban progressent de façon très nette", France Inter
Gérard Chalian est un spécialiste des insurrections et des guérillas. Il est l'auteur des "Guerres irrégulières". Il s'oppose à l'optimisme de l'armée française qui affirme depuis le décès de son 74ème soldat que les Taliban perdent du terrain.
15/08/2011, Nir ROSEN, Crítica de la información sobre Oriente Próximo, Mundo en Cuestión
He pasado los últimos ocho años trabajando en Iraq y también en Somalia, Afganistán, Yemen, y otros países del mundo musulmán. Por lo tanto todo mi trabajo ha tenido lugar a la sombra de la guerra contra el terror y de hecho ha sido gracias a esa guerra, aunque me he esforzado en desaprobar las premisas subyacentes de esa guerra. De cierto modo mi trabajo ha servido a pesar de todo para apoyar la narrativa. Una vez pregunté a mi editor del New York Times Magazine si podría escribir sobre un tema aparte del mundo musulmán. Dijo que incluso si escribiera en perfecto español y fuera experto en Latinoamérica no me publicarían si el tema no fuera la yihad.
Demasiado a menudo los consumidores de los medios dominantes son víctimas de un fraude. Uno piensa que puede confiar en los artículos que lee, piensa que puede pasar por la criba el sesgo ideológico y solo obtener los hechos. Pero no conoce los ingredientes que forman el producto que compra. Es importante que se comprenda cómo se produce el conocimiento sobre los actuales eventos en Medio Oriente antes de aceptarlo como base. Incluso cuando no hay sesgos ideológicos evidentes por ejemplo en la información sobre Israel, hay problemas fundamentales al nivel epistemológico y metodológico. Crean distorsiones y falsedades y justifican la narrativa de los dueños del poder.
- 13/08/2011, 5 civilians killed in roadside bombing in S. Afghanistan, RAWA News
A total of 18 civilians were killed in a similar incident in the same district on July 29.
- 12/08/2011, Iran, le compte à rebours, Revue Outre-Terre n° 28
- 10/08/2011, Les auteurs de l’attaque contre l’hélicoptère de la FIAS éliminés, FIAS / ISAF
Le commandant de la FIAS, le général américain John Allen, annonce aujourd’hui, lors d’une visite à Marjah, que les insurgés qui ont abattu un hélicoptère de la coalition internationale le 6 août dernier, faisant 38 morts dont 30 américains et 8 afghans, auraient été tués lors d’une frappe aérienne menée le 8 août. Parmi les insurgés tués figurerait l’un des chefs talibans de la province, Mullah Mohibullah, affirme le chef de la FIAS. L’hélicoptère Chinook de la coalition avait été abattu au décollage par une roquette alors qu’il se préparait pour une opération conjointe avec lesforces armées afghanes dans la province centrale de Wardak, à l’ouest de Kaboul. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière contre un hélicoptère de la coalition internationale depuis le début de la guerre en Afghanistan.
Les "forces de la paix" sont fières d'avoir éliminé des insurgés (résistants à l'occupation).
- 09/08/2011, Denis MACSHANE, Vingt ans de guerre : ça suffit !, Le Monde
Carl von Clausewitz (1780-1831) a dit que la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens. Après vingt ans de guerre, à commencer par la première guerre en Irak, puis en Bosnie, au Kosovo, en Afghanistan, en Irak et puis à nouveau en Afghanistan et maintenant en Libye, est-il temps pour le monde euro-atlantique de mettre un frein à sa poursuite effrénée de la guerre ?
Le monde non démocratique se délecte de voir les armées occidentales s'embourber dans des conflits ingagnables, qui pompent le sang et la richesse du renouveau économique et social dont la communauté euro-atlantique a tant besoin.
- 09/08/2011, Afghan warlord promoted to police chief, RAWA News
- 06/08/2011, World fails Afghanistan despite spending billions, RAWA News
So far billion in aid has been spent in Afghanistan, but largely failed to fulfil the pledge to rebuild the country.
The global community has failed to create a politically stable and economically viable Afghanistan despite pouring billions of dollars into the South Asian nation during a decade-long war against the Taliban, says the International Crisis Group.
Violence is at its worst in Afghanistan since U.S.-backed Afghan forces toppled the Taliban government in late 2001, with high levels of foreign troop deaths, and record civilian casualties during the first six months of 2011.
Aid and Conflict in Afghanistan, Asia Report N°210, International Crisis Group.
- 05/08/2011, L’Iran et la Turquie face aux «révolutions arabes» (II), Observatoire de la Vie Politique Turque
- 04/08/2011, Afghanistan’s innocent victims, RAWA News
U.S. drone strikes continue to leave a trail of devastated families and communities in their wake.
Vice President Biden has been a terrific father and grandfather. President Barack Obama is also devoted to his family; his children's smiles, he once said, "fill my heart and light up my day." So I wonder: Can these powerful men put their enthusiasm for bombing on hold for a while? Long enough to think about what it does to other people's families?
- 04/08/2011, Evgueni SATANOVSK, L’ambiguïté du conflit syrien, RIA Novosti
Les manifestations antigouvernementales qui se poursuivent en Syrie et sont réprimées dans le sang au prix de nombreuses victimes civiles, ont provoqué l'exaspération de la "communauté internationale". Des milliers de personnes ont été tuées, c’est un fait. D’autre part, les "civils pacifiques" ont de leur côté abattu et blessé des centaines de militaires et de policiers – c’est également une réalité.
Les médias du monde entier décrivent les événements en Syrie comme la répression perpétrée par le gouvernement du pays contre son propre peuple, et ils ont raison. Le régime qui perd la guerre informationnelle parle de soutien extérieur des manifestations, ce qui est également vrai. Le fait est que toutes les tentatives de décrire ces événements comme un soulèvement de "braves gars" contre la tyrannie n’ont rien à voir avec la réalité moyen-orientale en général et avec le cas de la Syrie en particulier.
En réalité, actuellement la Syrie est un champ de bataille dans une guerre non déclarée entre, d’une part, l’Iran shiite, dont elle est le seul allié dans le monde arabe, et, d’autre part, l’Arabie saoudite et les monarchies sunnites du Golfe s’opposant à l’expansion iranienne.
- 04/08/2011, Chadi RAHI, Vulnérable, le Liban, pourquoi ? III, L'Orient Le Jour
- 03/08/2011, Chadi RAHI, Vulnérable, le Liban, pourquoi ? II, L'Orient Le Jour
- 02/08/2011, Chadi RAHI, Vulnérable, le Liban, pourquoi ? I, L'Orient Le Jour
- 02/08/2011, L’Iran et la Turquie face aux «révolutions arabes» (I), Observatoire de la Vie Politique Turque
- 02/08/2011, Syrie : le scénario libyen conduirait à une guerre, RIA Novosti
Toute tentative d'appliquer le "scénario libyen" à l'égard de la Syrie provoquerait une guerre à grande échelle dans la région, a déclaré mardi le président de la Commission des affaires internationales du Conseil de la Fédération (sénat russe), Mikhaïl Marguelov.
- 02/08/2011, Alexeï PILKO, Le "défaut de paiement" masque une négociation politique difficile sur l'Afghanistan, RIA Novosti
Les négociations difficiles entre le président Barack Obama et ses opposants républicains pour l’augmentation du plafond de la dette publique des Etats-Unis se sont conclues par un compromis provisoire, littéralement à la derrière minute. Nous avons été témoins d’un nouvel épisode d’une lutte sévère et sans merci, dont le véritable objectif est d'empêcher le président américain de prolonger son mandat pour les uns ou de le laisser dans le fauteuil de président après 2012 pour les autres.
Ainsi, dans l’intérêt de la lutte politique contre le président actuel, il est nécessaire de ne pas changer la donne en Afghanistan au cours des 18 mois à venir, voire d'aggraver le conflit. Une telle approche des républicains engendre des projets véritablement fantastiques, tels que le "plan Blackville" d’un ambassadeur américain à la retraite qui a proposé de diviser l’Afghanistan en deux parties. Comme l’écrit l’experte russe Natalia Bourlinova, "ce plan est dans la logique de la politique étrangère des Etats-Unis qui, en poursuivant leur intérêt propre, négligent souvent le droit international ou appliquent ses règles a posteriori".
- 01/08/2011, Conséquences de la falsification de l'Histoire, Horizons et débats - Réseau Voltaire
Juillet
- 30/07/2011, La gauche française et le colonialisme : « Une honte » de Robert Louzon, Contretemps
La distinction faite par Louzon reste essentielle : « Il n’y a pas d’équivalence entre le nationalisme d’un peuple oppresseur dont le nationalisme consiste à opprimer un autre peuple, et le nationalisme d’un peuple opprimé dont le nationalisme ne tend qu’à se débarrasser du peuple oppresseur. » C’était vrai en Algérie et au Vietnam ; cela reste vrai en Irak et en Afghanistan.
- 28/07/2011, French troops kill Afghan civilians at checkpoint, RAWA News
27/07/2011, L'empire américain s'empêtre dans sa toile, La Chronique Agora
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le secteur de la “défense” vend à tour de bras l’idée que le terrorisme islamiste est une menace pour la sécurité nationale. Les nouvelles d’Oslo le week-end dernier ont dû leur faire chaud au coeur : enfin, après six années de calme relatif, voilà qu’arrivaient enfin de nouvelles preuves que les terroristes islamistes sont vraiment dangereux !
Et puis la vérité est apparue : il ne s’agissait pas du tout d’un terroriste islamiste. L’homme est un terroriste chrétien. Il avait pour idée de défendre la chrétienté contre la menace islamique.
Oh là là… Les preux chevaliers du complexe militaro-industriel ont désormais des terroristes chrétiens à droite… et des terroristes islamistes à gauche. Ou vice versa.
Mais attendez une seconde ! Les industriels de l’armement affirmaient qu’ils défendaient les Etats-Unis et leur empire contre les vilains musulmans qui veulent les détruire. Défendent-ils aussi l’empire contre les vilains chrétiens qui veulent les protéger ?
21/07/2011, Pierre Piccinin : un mouvement de contestation « limité et tout à fait minoritaire » [Syrie], Silvia Cattori
Nous publions ici l’intégralité d’un long mais très intéressant article, entre reportage et analyse politique, paru dans le grand quotidien belge La Libre Belgique et signé par Pierre Piccinin, professeur d’histoire et de sciences politiques et conférencier belge.
- 20/07/2011, Serge LEFORT, Hommage aux 1400 civils tués en Afghanistan en 2011, Monde en Question
- 19/07/2011, La Chine resserre ses liens économiques avec l'Iran, Le Point
Les autorités chinoises vont signer un contrat de quatre milliards de dollars (2,82 milliards d'euro) avec l'Iran portant sur la construction d'un métro en République islamique.
Deuxième pays importateur de pétrole iranien après le Japon, la Chine est engagée depuis longtemps dans des projets d'infrastructures en Iran, où des sanctions économiques envers la République islamique interdisent aux entreprises occidentales d'investir.En février déjà, la Chine et l'Iran avaient signé un contrat de 13 milliards de dollars pour la construction d'un réseau ferroviaire dans le pays.
- 18/07/2011, Serge LEFORT, Femmes de Gaza - Femmes d’Afghanistan, Monde en Question
- 14/07/2011, Serge LEFORT, Morts pour rien en Afghanistan, Monde en Question
- 13/07/2011, L'analyse de l'accident nucléaire de Fukushima par un radiochimiste et un ingénieur, Canal Académie [mp3]
Le 11 mars 2011, La centrale nucléaire de Fukushima était endommagée à la suite d’un violent séisme de magnitude 9, suivi d’un tsunami et d’une vague de plus de 15 mètres. Conséquence directe : plus de 28 000 morts et disparus et la centrale de Fukushima Dai-Ichi qui ne résistera pas au déferlement de la vague... Aujourd’hui plus de trois mois après l’accident nucléaire de Fukushima, Robert Guillaumont et Gilbert Ruelle livrent leur analyse scientifique de la gestion de l’accident nucléaire et des conséquences de la radioactivité sur la population locale, la faune et la flore terrestre et aquatique.
- 11/07/2011, Bernard LAHIRE, Actualité, savoir se taire, Regards
Les intellectuels sont de plus en plus souvent sollicités dans les médias pour parler de l’actualité. S’ils apportent une expertise liée à leur domaine de compétences, le sociologue Bernard Lahire estime qu’ils perdent leur légitimité quand ils deviennent de simples commentateurs des sujets imposés par la presse et le pouvoir.
La construction médiatique de la réalité a fini par imposer dans l’ensemble de la société un sens de ce qui est « actuel », « important » et « digne d’intérêt ». L’attention médiatique, qui se concentre sur une série d’événements ou de phénomènes, tend fatalement à en laisser d’autres dans l’ombre. On mesure alors le pouvoir de tous ceux qui, d’une manière directe ou indirecte, contribuent à « faire l’actualité », à la « définir » et, au bout du compte, à établir ce qui est largement considéré comme la réalité du moment.
Le système de définition politico-médiatique de la réalité fait apparaître toutefois ses limites de crédibilité à chaque fois qu’un thème d’actualité rabâché obsessionnellement durant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, laisse brutalement place à un autre fait jugé temporairement plus urgent. Les gouvernants, qui ont bien compris le profit qu’ils pouvaient tirer d’un tel système, s’efforcent de censurer indirectement et subtilement certains sujets en concentrant l’attention sur d’autres sujets qui font diversion. Une partie de la force des grands médias et de l’Etat réside ainsi dans la possibilité d’orienter la réflexion publique, de faire parler ou d’obliger à débattre sur des sujets imposés.
L'auteur tombe dans le travers qu'il dénonce en accusant Dominique Strauss-Kahn au nom de bonnes causes (le "mépris de classe" et le "sexisme aristocratique"). Il n'a pas su se taire !
- 11/07/2011, Paul CRAIG ROBERTS, Le 11 Septembre et la redéfinition orwellienne de la “théorie du complot”, Tlaxcala
Profitant de notre inattention, la théorie de la conspiration a été redéfinie de manière orwellienne.
Une “théorie du complot” ne veut plus du tout désigner un événement qui s’explique par une conspiration. Au lieu de cela, c’est maintenant une explication ou même un fait qui est en dehors de la ligne d’explication du gouvernement et de ses proxénètes des médias.
- 11/07/2011, Retour aux anciennes méthodes coloniales, Silvia Cattori
En dépit de la catastrophe et de « l’impasse stratégique », provoquées par l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan, les politiques états-unienne et européennes au Proche-Orient reflètent une détermination à revenir aux méthodes coloniales anciennes.
- 09/07/2011, Les Japonais et la nature, Concordance des temps
L'effroyable catastrophe qui vient de frapper le Japon, le 11 mars dernier, un tremblement de terre ravageur, le plus puissant depuis 140 ans, suivi d'un tsunami meurtrier, qui a dévasté le littoral Pacifique sur 600 kilomètres, et a démantibulé, à tous risques, la centrale nucléaire de Fukushima, ces événements terribles ont maintenant quitté la première page des journaux, selon la loi impitoyable de l'information. Ils sont pourtant loin, chacun le ressent, d'avoir épuisé leurs conséquences et ils appellent, avec le recul de quelques mois, une réflexion sur ce que la réaction d'un peuple blessé de pareille façon peut révéler quant à son originalité, ses réactions collectives, l'image enfin de lui-même qu'il entretient de génération en génération.
L'angle que cette émission va privilégier, et qu'impose spécialement la longue durée, est celui des relations des Japonais avec la nature, une nature qu'ils semblent avoir tout à la fois tellement révérée et tellement ravagée. Comment douter que cette ambivalence, éclatante au cœur de l'actualité, renseigne sur les équilibres de leur société : équilibres économiques, religieux, affectifs, esthétiques et naturellement politiques ?
- 07/07/2011, Fedor LOUKIANOV, Complot et confusion générale dans le monde, RIA Novosti
La société ouverte, qui a atteint l’absolu grâce aux moyens de communications modernes omniprésents, a enfanté le phénomène dans le cadre duquel la politique ne contrôle plus l’information, comme ce fut le cas dans le passé, mais l’information (pas nécessairement authentique mais en quantités sans précédent) impulse la politique. Les hommes politiques se voient obligés de réagir rapidement au raz-de-marée d’informations qui s’abat sur eux tous les jours sans avoir le temps de vérifier leur bien-fondé, car l’absence d’une réaction immédiate de leur part risque de les rendre dépassés par les événements.
L’avantage de la théorie du complot est d’offrir une image compréhensible d’un monde que quelqu’un contrôle. La réalité est bien plus lugubre, car, en fait, personne ne contrôle ce qui se passe. Même pas ceux qui s’imaginent sincèrement qu’ils tirent les ficelles.
- 06/07/2011, Victor KOTSEV, La crise iranienne proche de son apogée ?, Questions Critiques
Alors que l'impasse entre l'Iran, les Etats-Unis et leurs alliés s'intensifie, le nombre de possibilités restantes se réduit progressivement. En fin de compte, une sorte de compromis semble inévitable, mais la violence qui lui précèdera, et qui exactement restera pour négocier, restent un mystère.
Tout le monde spécule... sur des rumeurs.
Juin
- 30/06/2011, Génocide rwandais : des soldats français accusés de viol, Lutte Ouvrière
Durant ces trois mois, selon la Fondation de France et Médecins sans frontières, « le viol des femmes a été systématique, arbitraire, planifié et utilisé comme une arme de nettoyage ethnique pour détruire très profondément les liens d'une communauté, en laissant les victimes silencieuses ». Apparemment, certains soldats français se sont sentis autorisés à y prendre leur part.
Les plaignantes devaient être entendues le 28 juin par un juge d'instruction du tribunal aux armées de Paris (TAP), dans le cadre d'une plainte pour « crimes contre l'humanité ».
Il a fallu sept ans de procédure pour en arriver à cette audition, qui a obligé ces trois femmes à venir du Rwanda pour être entendues... avant que l'audition ait finalement été annulée par un « empêchement de dernière minute du magistrat » instructeur !
- 28/06/2011, M. K. BHADRAKUMAR, Conférence sur le terrorisme - L'Iran se construit un « hub » AfPak, Questions Critiques
La participation des présidents du Pakistan et de l'Afghanistan à la conférence internationale sur le terrorisme qui s’est tenue à Téhéran ce week-end est en passe d’être une importante victoire diplomatique et politique pour l'Iran, à ce moment politique précis dans cette région. Asif Ali Zardari et Hamid Karzaï ont tous deux été reçus par le dirigeant suprême iranien, l'Ayatollah Seyed Ali Khamenei.
- 28/06/2011, Stephen LENDMAN, Les relations Turquie-Israël, International Solidarity Movement
En mai 2010, l'attaque israélienne du Mavi Marmara, le vaisseau-mère de la Flottille de la Liberté pour Gaza, qui a tué neuf citoyens turcs, a attisé les tensions entre les deux pays. A l'époque, la Turquie a prévenu qu'elle pourrait rompre les relations diplomatiques si Israël ne présentait pas ses excuses, ne consentait pas à une enquête internationale indépendante et ne mettait pas fin à son siège de Gaza. Israël a refusé et a fait de l'obstruction. S'en sont suivis des liens effilochés qui en fait avaient commencé à se défaire au début du nouveau millénaire, malgré des années de relations étroites militaires, économiques, politiques, technologiques, culturelles, universitaires et pratiques.
- 27/06/2011, Turquie, Syrie, Israël… redistribution des cartes au Proche-Orient ?, Observatoire de la Vie Politique Turque
Les derniers jours ont été riches en rebondissements qui amènent à s’interroger sur les équilibres stratégiques au Proche-Orient. Jour après jour, les relations turco-syriennes se tendent à l’extrême, menaçant de rompre et de renouer avec l’inimitié qui les caractérisait il y a encore quelques années, tandis qu’une rumeur et un certain nombre d’indices indiqueraient un réchauffement des relations turco-israéliennes….
- 27/06/2011, Afghanistan, la victoire des talibans, Les blogs du Diplo
Depuis plusieurs mois déjà, des informations avaient filtré sur la manière dont les Etats-Unis voulaient « sortir » d’Afghanistan. Ils étaient désormais prêts à négocier avec les talibans (pourtant classés comme organisation terroriste), sans conditions préalables : ils n’exigeaient plus ni l’arrêt de la violence, ni l’acceptation par ceux-ci de la Constitution afghane.
- 24/06/2011, Le retrait américain renforcera les talibans, euro|topics
Dans son discours à la nation, le président américain Barack Obama a annoncé le retrait d'Afghanistan de près d'un tiers des soldats américains d'ici l'automne 2012. A partir de fin 2014, les forces de sécurité afghanes devront assurer elles-mêmes la sécurité du pays. Pour la presse, ce retrait est le fruit d'un calcul électoral et il renforcera en outre les forces radicales comme les talibans.
- 23/06/2011, Le reportage "Génocide rwandais : des tueurs parmi nous" sera diffusé, Afrik
- 22/06/2011, L'Alaska, la "dernière frontière" pour le gaz et le pétrole, La Chronique Agora
Dans les années 1850, d’intrépides explorateurs et trappeurs russes qui parcouraient les chaînes de montagnes et les passages maritimes remarquèrent des suintements de pétrole dans ce que nous appelons aujourd’hui le golfe de Cook. Ce sont là les premières références historiques au pétrole en Alaska.
Au cours du siècle qui suivit, plusieurs chercheurs de fortune — chercheurs solitaires, prospecteurs de pétrole privés et grandes compagnies pétrolières — se sont mis à y rechercher du pétrole à commercialiser. S’il y avait certains succès, il y avait surtout des échecs et pas mal de puits furent abandonnés.
Ce n’est qu’en 1961 (deux ans après que l’Alaska est devenu un Etat américain) que la Swanson River — une joint-venture entre Richfield et Standard Oil — est devenue un champ pétrolier commercialement prospère.
- 22/06/2011, L’honneur de l’Afghanistan, Dedefensa
D’ores et déjà, les USA considèrent que la situation en Afghanistan évolue vers une conjoncture d’“après-guerre”, après une guerre dont ils envisagent sérieusement de proclamer qu’ils l’ont terminée par la victoire. Ils s’estiment justifiés dans cette démarche, d’abord par le montage opéré autour de la mort de ben Laden et la réduction des capacités d’al Qaïda que cela suppose, avec en supplément l’annonce que la matériel d'information et d'organisation saisi chez ben Laden constitue un inestimable “trésor de guerre” permettant de faire évoluer la situation de façon décisive ; ensuite, par l’annonce de la réduction dramatique des “capacités” d’al Qaïda.
22/06/2011, President Obama’s Speech on Troops in Afghanistan, The New York Times
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